Edition No 1/2025

MAN TGS La flotte puissante de TM Reymond SA HYDROGÈNE La suite avec H2 ENQUÊTE La satisfaction des chauffeurs INTERDICTION DE CIRCULER LA NUIT La conséquence d’un relâchement ISSN 1423-4319 Fr. 10.00 Le magazine spécialisé des chauffeurs professionnels N° 1 | 2025

© LAAX Notre hôtel trois étoiles, largement rénové, se distingue par une ambiance décontractée. Toutes nos chambres disposent de leur propre balcon. Sauna, piscine couverte avec pelouse/ jardin complètent l’offre. Notre situation au centre de Flims/Laax comporte de nombreux avantages. L’offre de Swiss Camion comprend: • 3 ou 5 nuits en chambre double*** Superior entièrement rénovée, aménagée avec goût et disposant de son propre balcon • Buffet de petit déjeuner régional et menu à 4 plats le soir • Sauna et piscine couverte • Bus local gratuit (Flims, Laax, Falera) et carte de séjour • L’arrêt de bus Flims Waldhaus-Caumasee est situé à côté de l’hôtel • Situation idéale pour faire des randonnées hivernales Selon la saison, des abonnements de ski à prix réduit sont disponibles à la réception. L’endroit idéal pour vos vacances d’hiver Offre pour les membres LRS à l’Hôtel des Alpes*** à Flims / Laax Hotel Des Alpes Flims Promenada 45 | 7018 Flims Waldhaus | Tél. 081 928 25 25 | info@hoteldesalpes.ch L’Hôtel des Alpes vous attend dans le magnifique village de Flims / Laax, situé au cœur des Grisons, au milieu d’une nature grandiose et variée. L’offre en matière de sports, de loisirs et de manifestations culturelles y est très riche. Des pistes de rêve et de magnifiques sentiers d’hiver vous y attendent. Votre offre SWISS CAMION (vous économisez 25%): • 3 nuits dès CHF 405.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 519.– • 5 nuits dès CHF 675.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 865.– • Valable du 6.12.24 au 6.4.25 • Cette offre est limitée et non cumulable, valable jusqu’au 6.4.25 • Nuits supplémentaires au prix spécial à partir de 135.– p. p par nuit y compris demi-pension • Supplément pour le week-end: + CHF 20.– par nuit • Haute saison: 24.1 au 7.3.25 + CHF 30.– p. p. et par nuit • Chambre double occupée par une personne: + CHF 40.– par nuit • Cette offre n’est pas valable du 26.12.24 au 5.1.25 Plus d’informations sur www.hoteldesalpes.ch. Annulation gratuite jusqu’à 7 jours avant l’arrivée. Après cette date, jusqu’à la veille, seul un report est possible, ou un bon. A partir du jour précédent, 100% de frais d’annulation. S‘il n‘est pas possible de voyager en raison de mesures de quarantaine ordonnées par les autorités, de restrictions de voyage ou de la fermeture des frontières, il n‘y a évidemment pas de frais d‘annulation. Ceci s‘applique à toutes les réservations directes: par écrit, par e-mail et via la page internet. Les annulations ne sont possibles que par écrit. Réservations directement auprès de l’hôtel – Téléphone: 081 928 25 25 / E-mail: info@hoteldesalpes.ch Code à mentionner: SWISS CAMION/ Les Routiers Suisses Veuillez présenter votre carte de membre LRS lors du check-in à l’Hôtel des Alpes à Flims / Laax

1 N° 1 | 2025 ÉDITORIAL CAMIONS À HYDROGÈNE A propos du statu quo et de l’avenir 2 BAROMÈTRE DES CHAUFFEURS Où le bât blesse 6 INNOVATION Semi-remorque comme usine de pellets 12 ESSAI PILOTE À BERNE Priorité aux véhicules utilitaires 14 CONDUITE AUTOMATISÉE Plus de mains sur le volant? 16 EXTENSION DE L’AUTOROUTE Ça n’a pas suffi 19 CIRCULER LA NUIT Pas de relâchement, s’il vous plaît 20 DAIMLER BUSES H2 comme prolongateur d’autonomie 22 ROTRA SA ET DESA Les camions comme espace publicitaire 34 BAUMAG Toute la surface réservée une nouvelle fois L’union fait la force La roue du temps ne s’arrêtera jamais et ce que nous voulons réaliser durant notre vie active, nous devons le déterminer nous-mêmes, tout en sachant que nous ne pouvons (devons) pas contourner certaines directives. Peu importe qu’elles soient imposées par la loi, par l’employeur ou par pure humanité, elles doivent être respectées. Mais c’est précisément à ce moment-là que notre expérience et notre volonté de «bien faire» entrent en jeu. Et si l’on analyse l’écho de la population en général, la plupart d’entre nous y parviennent: BRAVO! Mais pour que cela soit possible, il faut que les conditions-cadres soient réunies, comme par exemple celles concernant les salaires, les exigences du travail, les lois, les outils de travail ou encore l’environnement personnel. Et si tout cela est plus ou moins correct, nous pourrons continuer à enthousiasmer les jeunes diplômés pour ce qui reste un beau métier. Les personnes qui changent d’orientation professionnelle et les intérimaires seraient également plus enclins à faire ce choix. Et c’est là que des personnes expérimentées et plus âgées devraient s’engouffrer dans la brèche et transmettre leurs connaissances sur les avantages et les inconvénients de ce travail. Il faut également convaincre les chauffeurs de la nécessité d’être membre de l’association des Routiers Suisses, en appliquant la devise «L’union fait la force». Car on constate une diminution du nombre de membres actifs, principalement parce que la génération dite du «baby-boom» arrive aujourd’hui à l’âge de la retraite. C’est donc à vous, les retraités, qu’il incombe aussi de convaincre les nouveaux membres. J’aimerais ici profiter de l’occasion pour rendre hommage à tous ceux qui ont été en contact d’une manière ou d’une autre avec la grande famille des Routiers Suisses et qui sont décédés; je souhaite à ceux qui restent beaucoup de force et d’énergie pour surmonter cette épreuve. Ce que l’avenir nous apportera encore nous incite à faire des spéculations hasardeuses. Qu’il s’agisse d’un afflux de personnel étranger, de l’automatisation de nombreux processus de travail, de prescriptions plus strictes ou encore d’une surcharge personnelle due aux embouteillages ou à la pression des délais. Attendons de voir et faisons face à ces défis à venir. Heureusement, en Suisse, nous avons encore suffisamment de personnes motivées qui se mettent bénévolement au service de la collectivité; les coups de main des membres sont toujours très demandés et les bienvenus, car c’est ce qui détermine l’existence ou l’absence d’une association telle que la nôtre. Le versement d’un salaire, du comité de section au conseil d’administration, causerait la ruine financière de l’association. Les offres de loisirs organisées dans nos sections actives continuent à promouvoir un sentiment d’appartenance pour le présent et l’avenir. Il en va de même des rencontres fortuites que l’on peut faire dans un Relais, en privé ou pendant le temps de travail. Merci donc à tous nos membres: tout cela nous encourage tous à continuer! Chère famille des Routiers Suisses, un grand merci à toutes les personnes qui se mettent au service de la collectivité et qui doivent donc se contenter de moins de temps libre. Avec vous, je me réjouis de pouvoir continuer à vivre des moments constructifs et encore plus conviviaux en 2025. Je vous souhaite, à vous et à vos proches, santé, bonheur, réussite et satisfaction pour la nouvelle année! Votre président central, Markus Odermatt Contact: MAN Truck & Bus Suisse SA, Tannstrasse 11, 8112 Otelfingen. Tél. 044 847 11 11. 26 30 Canton du Tessin 38 Concours photo 44 Les activités des sections IMPRESSUM ROUTIERS, route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, redaction@routiers.ch Rédacteur en chef: Daniel von Känel | Collaborateurs de la rédaction: Elsbeth Koehli, Michel Magnin, Elvedin Mesic, Léa Moor, David Piras, Fabienne Reinhard et Erich Urweider | Annonces: Elsbeth Koehli, ekoehli@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@routiers.ch Tirage contrôlé REMP: 17 165 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel 90 francs www.routiers.ch EN COUVERTURE Jean-Luc Reymond a fait son apprentissage de mécanicien poids lourds chez Saurer à Morges (VD). Aujourd'hui, il possède à Bremblens (VD) une entreprise de transport spécialisée dans les travaux de grutage. Pour cela, il mise entièrement sur la marque MAN. PHOTO: DANIEL VON KÄNEL

2 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 Possibilités de développement personnel Lois et prescriptions, contrôles de police Appréciation auprès de la société Trafic, routes, bouchons, infrastructures Heures de travail et de présence Appréciation auprès des clients Sécurité de la place de travail Salaire Appréciation auprès des supérieurs Plaisir au travail Importance Satisfaction Un sondage montre comment le groupe qui répond se sent et constitue toujours un indicateur de la perception actuelle. A partir de quelques centaines de réponses déjà, les valeurs moyennes ne changent pratiquement plus. Avec l’évaluation statistique, certains points de vue extrêmes se fondent dans la masse et les résultats deviennent alors fiables. En ce qui concerne cette évaluation statistique, nous avons attribué une note aux réponses: ++: note 6 +: note 5 ~: note 4 –: note 3 – –: note 2 Il est intéressant de voir comment chaque thème est évalué et s’il est également pertinent et important. En ce qui concerne l’importance des sujets, les réponses sont proches les unes des autres et d’un bon niveau. Le plaisir à travailler est à la fois le critère le plus important et celui qui est le mieux noté, comme nous le constatons régulièrement. En principe, le métier de chauffeur est agréable. Nombreux sont ceux qui s’y adonnent avec plaisir, font preuve d’un bon engagement et ne pourraient pas s’imaginer faire autre chose. Cette évaluation montre également le haut degré de motivation personnelle que les chauffeurs apNous avons invité les chauffeurs à participer à une enquête de satisfaction dans le numéro 6 de notre magazine «SWISS CAMION». Les résultats que nous avons obtenus sont intéressants. Nous vous avons demandé de noter votre degré de satisfaction personnelle sur différents thèmes. Nous avons aussi demandé à quel point le sujet vous semblait important. Le baromètre des chauffeurs Enquête de satisfaction au travail TEXTE ET GRAPHIQUES: DAVID PIRAS portent chaque jour à leur entreprise et à leurs clients. Pour le reste, la règle est la suivante: celui qui n’a pas de plaisir à faire ce travail ne restera pas longtemps dans la branche et n’aura pas assez de réserves pour en supporter les inconvénients. Appréciation des supérieurs: une note moyenne L’estime des supérieurs est considérée comme presque aussi importante. Ici, l’évaluation est nettement plus basse. Il est intéressant de noter que les différences dans les réponses sont plus grandes. Si les uns pensent bénéficier d’une bonne estime, d’autres ressentent plutôt un manque de reconnaissance de la part de leurs supérieurs. Même si la médiocrité est moins présente dans ce domaine, le résultat est finalement moyen, en raison des grands écarts enregistrés dans les réponses. Ces différences sont probablement dues aux diverses cultures d’entreprise et aux différentes perceptions personnelles. En raison de ces fortes variations, on peut supposer qu’il existe un grand potentiel d’amélioration dans ce domaine. Les problèmes sont sans doute aussi souvent «faits maison» et pourraient probablement être facilement corrigés. L’appréciation de la part des clients est un peu mieux notée, mais ne peut généralement pas être améliorée aussi facilement. Trafic routier: une note insuffisante En ce qui concerne l’état de la circulation routière, la note est clairement insuffisante. Il en va de même pour l’estime que la société porte à la profession. Il n’est pas surprenant que les deux domaines coïncident. Dans le domaine de la circulation routière, la situation est souvent tendue. Sur la route, on se bat et certains automobilistes voient dans chaque chauffeur de camion un adversaire. A cela s’ajoutent trente ans de politique environnementale qui nous ont mis dans une mauvaise position. Bien que certaines choses se soient améliorées avec la pandémie, les chauffeurs ne reçoivent pas encore assez d’estime de la part de la société. Salaire: résultat à peine suffisant Le sentiment de sécurité au travail est noté positivement. Le marché du travail est actuellement favorable aux chauffeurs et ceux qui ne font pas d’erreur bénéficient d’un emploi sûr. S’il y a des problèmes, on peut trouver autre chose, du moins si l’on fournit la prestation demandée et que l’on ne fait pas preuve d’excès en matière d’exigences salariales. En Importance et évaluation

3 N° 1 | 2025 ASSOCIATION moyenne, le salaire et le temps de travail sont jugés tout juste suffisants. Certains savent que la paie est peut-être juste suffisante, mais que le plaisir au travail est tout aussi important. Il en va de même pour le temps de travail. La semaine de 48 heures avec une marge de manœuvre vers le haut dissuade de nombreux jeunes d’embrasser cette profession. Le groupe d’âge jusqu’à 30 ans donne une note clairement insuffisante au temps de travail, tandis que le groupe des plus de 40 ans s’y est plutôt résigné. Cela n’est pas forcément lié à la paresse, mais plutôt à des changements de rôles dans la prise en charge de la famille. Les chauffeurs plus âgés savent en outre qu’avant, c’était encore pire, même si cela ne doit pas constituer une consolation. Les horaires de travail devraient soutenir la comparaison avec d’autres secteurs. Les lois, les prescriptions et les contrôles de police ainsi que les possibilités de développement personnel sont évalués légèrement moins bien. Les règles légales deviennent de plus en plus compliquées. Le volume de l’OTR1 est passé de 14 à 28 pages au cours des vingt dernières années... et ce sans que le texte ne soit plus simple ni les lettres plus grandes. Ce n’est qu’un exemple, d’autres réglementations ont également évolué dans ce sens. Il est vrai que les adaptations à la législation européenne ne simplifient pas la vie. Contrairement au plaisir à travailler, les possibilités de développement personnel sont moins bien évaluées et considérées comme moins importantes. Il faut savoir que les personnes qui aiment leur travail ne veulent pas être «reléguées» au bureau. L’évolution de ces dernières années fait craindre à certains ce qui pourrait se passer dans les années à venir. Et ce, même si une chose est sûre: nous avons besoin des transports routiers et des personnes qui aiment faire ce travail et qui peuvent néanmoins être affectées ailleurs au cours de leur carrière. Bus de ligne: insatisfaction plus élevée Il est intéressant de noter qu’il y a des aberrations statistiques, c’est-à-dire des groupes particuliers qui obtiennent des résultats très différents. L’âge et la région n’ont que très peu d’influence sur les notes, sinon il devrait y avoir des raisons à cela. Ainsi, on peut constater que les chauffeurs de bus de ligne donnent de moins bonnes notes dans de nombreux domaines. Cela concerne le trafic, les lois, le temps de travail, le développement personnel ainsi que l’estime des supérieurs, des passagers et de la société. Il semble que le métier de chauffeur de bus de ligne entraîne une insatisfaction accrue. Les exigences des passagers ne sont pas toujours faciles à satisfaire et le soutien de l’entreprise fait probablement souvent défaut. La circulation en zone urbaine et les horaires de travail souvent fractionnés ne facilitent pas non plus les choses. Les possibilités de développement personnel sont également considérées comme très variables selon les différents secteurs de transport. Alors que les transports de marchandises diverses sont évalués de manière très positive, les bus de ligne arrivent en queue de peloton, précédés de près par les secteurs du commerce de détail, du transport pour compte propre et du transport de conteneurs. En ce qui concerne le plaisir au travail, les bus de ligne et le commerce de détail obtiennent des résultats nettement inférieurs à tous les autres domaines. En revanche, les chauffeurs de car sont bien considérés, que ce soit par les clients, les supérieurs ou la société. La comparaison entre une petite entreprise de transport et une entreprise dite industrielle révèle de grandes différences dans l’évaluation des lois et du temps de travail. Les chauffeurs qui transportent les produits de leur propre entreprise ont moins de problèmes avec les lois et les horaires de travail. Leur situation est également un peu meilleure en ce qui concerne les salaires. Note globale: une marge de progression Une enquête révèle toujours l’impression personnelle des personnes interrogées. Cette impression peut être fondée sur des faits ou sur des émotions. Alors que certains se satisfont de peu, d’autres sont toujours insatisfaits, même s’ils obtiennent beaucoup plus. Dans l’ensemble, l’enquête montre l’état d’esprit des chauffeurs. Ce sondage se termine avec une moyenne générale de 4,27, assez proche d’une note que l’on peut qualifier de suffisante, tout en étant éloignée de ce que l’on appelle une bonne note. Il y a donc une belle marge de progression: profitons-en pour essayer de nous améliorer, tous ensemble! ■ % 0 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 % 40 % -- - 0 + ++ des supérieurs des clients de la société Appréciation auprès … 0 % % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 40 % 45 % -- - 0 + ++ Salaire Temps de travail Sécurité Rapports de travail % 0 5 % 10 % % 15 20 % 25 % 30 % 35 % 40 % 45 % -- - 0 + ++ Trafic Lois Trafic + lois % 0 5 % 10 % % 15 20 % 25 % 30 % 35 % 40 % 45 % -- - 0 + ++ Plaisir au travail Possibilités de développement personnel Motivation 3.0 3.2 3.4 3.6 3.8 4.0 4.2 4.4 4.6 Elimination déchets Citernes/vrac Commerce de détail Distribution Construction Containers Autocars Bus de ligne Transports propre cpte Autres Note moyenne par secteur

4 RUBRIQUE JURIDIQUE Les mesures de vitesse sont certes généralement correctes, mais il convient néanmoins d’examiner attentivement les données fournies en cas de contravention. Il existe en effet des directives sur la manière dont les «radars» doivent être installés et sur les normes qu’ils doivent respecter. On trouve ces directives dans les instructions de l’OFROU sur les contrôles de vitesse par la police et la surveillance aux feux rouges dans la circulation routière. Toutefois, cela ne signifie pas que l’on peut s’en tirer à bon compte si ces directives ne sont pas respectées. En effet, les directives de l’OFROU ne sont «contraignantes» que si la procédure d’amende d’ordre est appliquée. En d’autres termes, lorsque l’amende s’élève au maximum à 250 francs. Si la sanction pour l’excès de vitesse doit être plus élevée ou si les instructions de l’OFROU ne sont pas respectées, c’est au Ministère public ou au tribunal de décider. En particulier si les instructions de Une amende pour excès de vitesse est rarement une raison de se réjouir. Une rumeur persistante prétend qu’il suffit de trouver une erreur dans la mesure pour avoir une chance d’éviter l’amende. Mais ce n’est pas tout à fait exact. Erreur dans la mesure? C’est plutôt rare TEXTE: MICHEL MAGNIN PHOTO: POLICE CANTONALE DE FRIBOURG l’OFROU ne sont pas respectées, l’autorité doit se demander si la mesure peut encore être utilisée pour une condamnation. Cela dépend entre autres de la question de savoir si l’autorité qui juge estime que la mesure est encore correcte ou non. Souvent, des expertises sont réalisées à cette fin. Le tribunal charge un spécialiste de vérifier à quelle vitesse la personne a effectivement roulé et si la mesure peut être utilisée. Ces expertises sont toujours contestées devant les tribunaux. Mais la plupart du temps, cette procédure n’aboutit pas non plus. Il est plus difficile qu’on ne le pense de renverser une expertise ordonnée par le tribunal et les constatations qui y sont consignées. On tente parfois de saper la crédibilité de l’expertise judiciaire en recourant à des expertises privées. Cette approche ne tient toutefois pas compte du fait que les expertises commandées par une partie n’ont pas la même force probante qu’une expertise commandée par le tribunal. Cela s’explique par le fait que l’expert désigné par le tribunal ne doit rendre des comptes qu’au tribunal. En revanche, une expertise de partie est commandée par une partie et l’expert n’est donc pas totalement indépendant. Les contrôles de vitesse sont généralement effectués correctement. L’application d’une amende ou d’un éventuel retrait de permis pour vice de forme n’est possible que dans de rares cas. Néanmoins, lorsqu’on reçoit une amende pour excès de vitesse, il faut toujours vérifier si les informations fournies sont correctes. En cas de doute sur l’exactitude d’une amende pour excès de vitesse, nous vous aidons volontiers à approfondir la question. ■

5 N° 1 | 2025 RUBRIQUE JURIDIQUE Vidéos de l’OFROU comme preuve Le Tribunal fédéral désavoue le tribunal de district et la Cour suprême Le casse-tête des enregistrements vidéo, de la protection des données et de la personnalité est bien connu: les caméras ont beau montrer clairement une infraction, elles ne peuvent pas être utilisées, selon la manière dont les photos ont été prises ou la gravité du type d’infraction. C’est ainsi que des automobilistes chroniquement mal garés ou des «parasites des voies de secours» ont déjà réussi à échapper à toute sanction. Encore mieux: les auteurs des enregistrements risquent même d’être poursuivis à leur tour pour avoir agi illégalement. L’argument de la protection de la personnalité, qui est sans aucun doute important, peut dégénérer en véritable protection des délinquants, ce qui constitue le revers de la médaille. Mais récemment, le Tribunal fédéral a rendu un arrêt important. Il ne s’agissait pas d’enregistrements de caméras embarquées privées, mais de ceux provenant de caméras de circulation de l’OFROU, qui ont permis de prouver l’infraction suivante: un automobiliste circulait sur l’A1 en direction de Berne à travers le canton d’Argovie sans permis de conduire. Il a dépassé un groupe de véhicules en passant de la voie de dépassement à la voie normale et en augmentant sa vitesse. Il est ensuite repassé sur la voie de dépassement; il avait donc dépassé par la droite. Une fois sur la voie de dépassement, il s’est mis à talonner le véhicule qui le précédait: c’est ainsi qu’il a suivi cette voiture sur une distance de 222 mètres avec un écart de seulement 7 à 8 mètres, à une vitesse d’au moins 90 km/h. Un peu plus tard, il a dépassé de 49 km/h la vitesse maximale autorisée, qui était de 120 km/h. Cour suprême: «non exploitable» En juillet 2021, le Ministère public d’Aarau- Lenzbourg a reconnu le conducteur coupable de violations graves et répétées des règles de la circulation, de plus en n’étant pas titulaire du permis de conduire. L’accusé s’est toutefois défendu, avec succès dans un premier temps: le tribunal de district d’Aarau, puis la Cour suprême, ont en effet acquitté l’homme en question. Ces deux tribunaux ont estimé que les enregistrements de caméras de surveillance du trafic montrant les infractions de ce conducteur n’étaient pas utilisables. Ils Le tribunal de district d’Aarau et la Cour suprême d’Argovie ont acquitté un chauffard parce que, selon eux, les enregistrements des caméras de circulation de l’OFROU ne sont pas admis comme moyens de preuve. Le Tribunal fédéral n’est pas du même avis. TEXTE: DANIEL VON KÄNEL PHOTO: OFROU ont affirmé qu’il n’existait aucune base légale concernant la réalisation et la transmission des enregistrements. L’argument de la sécurité routière Le Tribunal fédéral a corrigé cette affirmation: la saisie photographique du trafic sur les routes nationales sert aussi expressément la sécurité routière, dit-il. Mais celle-ci ne peut être garantie que si les infractions au code de la route constatées par l’image ont des conséquences, c’est-à-dire si elles peuvent être sanctionnées dans le cadre d’une procédure pénale. La transmission des données d’images, saisies légalement sur la base de la loi sur la circulation routière, dans le cadre d’une procédure pénale est donc prévue «au moins implicitement» par le but visé par la saisie desdites images. Il existe certes une réglementation selon laquelle les données personnelles recueillies lors de la saisie d’images de l’infrastructure des routes nationales ne peuvent pas être exploitées à des fins personnelles. Mais cette réglementation ne s’applique qu’aux données qui servent à l’accomplissement des tâches de l’OFROU. Cette réglementation ne s’applique pas au travail des autorités de poursuite pénale. Le Tribunal fédéral déclare donc ce qui suit: quiconque participe à la circulation routière, en particulier sur les routes nationales, doit s’attendre à ce que son véhicule ou lui-même soit filmé par des caméras de circulation et que les données puissent être utilisées dans le cadre d’une procédure pénale liée à la circulation ou au Code de la route. Voici ce que le Tribunal fédéral a également écrit à ce sujet: «Les autorités fédérales et cantonales sont tenues d’accorder l’entraide judiciaire lorsque des infractions sont poursuivies et jugées conformément au droit fédéral. Cette entraide judiciaire doit être accordée sans réserve.» Cette affirmation montre clairement qu’en ce qui concerne la protection des délinquants, la marge de manœuvre dans le cadre du débat sur la protection des données et de la personnalité n’est pas illimitée. ■ Les enregistrements des caméras de l’OFROU sur les autoroutes peuvent servir de preuves légales.

6 VÉHICULES ET TECHNIQUE Proxiflex, l’usine mobile de pellets placée en lisière de forêt. Le bruit de la machine est moindre par rapport à celui d’une déchiqueteuse de bois. PHOTO: AVESCO En effet, pourquoi ne pas produire des pellets précisément là d’où vient la matière première, c’est-à-dire en exploitant une usine miniature et mobile de pellets installée à l’orée d’une forêt? C’est exactement le type de machine que l’entreprise Proxipel SA a développé. L’idée trouve son origine dans les vignobles du père du directeur de Proxipel, Richard Pfister. Lors d’une promenade dans les vignes, il s’est demandé si celles-ci pouvaient être valorisées en étant transformées en pellets. C’est lorsqu’il a rencontré l’ingénieur thermicien André Corthay, qui avait l’idée de rendre la production de pellets partiellement mobile, que l’histoire de l’usine mobile de pellets a réellement pris son envol. Des obstacles financiers importants Le développement de Proxiflex, l’usine mobile de granulés, constitue un processus de longue haleine: «Lancer le projet en 2013 était une chose simple; le reste a été plus complexe que prévu», reconnaît Richard Pfister. Entre 2014 et 2019, Proxipel a développé un prototype grandeur nature avec plusieurs fournisseurs et l’a optimisé jusqu’en 2021. Avec Proxiflex, la startup Proxipel a développé une usine de granulés de bois mobile qui non seulement révolutionne la production de pellets, mais qui contribue également de manière importante à l’économie circulaire et à l’indépendance énergétique locale. TEXTE: FABIENNE REINHARD PHOTOS: AVESCO, PROXIPEL Ce n’est qu’à ce moment-là qu’ils ont lancé la construction de la première machine qui devait être mise sur le marché. L’entreprise Lémanpellet d’Aubonne a pris le risque de commander cette toute première machine. Pour Proxipel, les finances constituaient le plus grand défi. En effet, en 2016, le principal fournisseur a fait faillite de manière frauduleuse et a revendu peu de temps auparavant le prototype en pièces détachées. Heureusement, un investisseur a assuré les fonds nécessaires à la poursuite du projet. Le développement de Proxiflex a été tout aussi exigeant sur le plan technique: à Une fabrique de pellets sur roues La startup Proxipel a développé une machine innovante A l’avenir, l’équipe de Proxipel n’aura plus besoin de se rendre au laboratoire pour effectuer des tests avec de nouveaux matériaux: elle développe actuellement un banc d’essai mobile. PHOTO: PROXIPEL

7 N° 1 | 2025 VÉHICULES ET TECHNIQUE l’époque, il n’existait pas encore de machine mobile capable de broyer, de sécher et de comprimer différentes biomasses pour les transformer en pellets. L’équipe de Proxipel, composée de douze personnes, a dû développer elle-même un séchoir innovant et le faire breveter: les séchoirs disponibles à l’époque nécessitaient plus d’espace que toute l’usine mobile de Proxipel. Le séchoir de Proxipel est six fois plus petit que les autres modèles et a l’avantage de fonctionner avec des pellets que l’unité mobile produit elle-même. Cela rend la machine à la fois autonome et respectueuse de l’environnement. Pour le développement de celle-ci, Proxipel a également fait appel aux compétences de sous-traitants et a notamment collaboré avec Avesco, le leader du marché des machines de chantier. Avesco disposait du modèle de remorque nécessaire en série et pouvait donc la proposer à un coût raisonnable. Une économie circulaire exemplaire La production de pellets réalisée à partir d’usines stationnaires traditionnelles possède aujourd’hui une part de marché de 100 %. En Suisse et en Europe, près de 30 % des pellets sont importés. Ceux-ci ne sont pas toujours produits dans des conditions Le développement de Proxiflex a commencé en 2013. PHOTO: AVESCO Prêt pour une journée de plaisirs aquatiques À Alpamare, des descentes vertigineuses avec des virages serrés vous attendent sur 12 divers toboggans. Profitez d’une pause active dans la piscine à vagues déferlantes de 1,20 mètre de haut ou détendez-vous dans les 3 piscines extérieures aux eaux chaudes de 30°C à 36°C, les bains à remous ou les buses de massage tout en vous offrant une vue de rêve sur le lac de Zurich. Vivez une journée inoubliable dans le plus grand parc aquatique de Suisse. Offre pour les membres LRS Bénéficiez d’un rabais de 25% sur présentation de la carte de membre LRS ou de cette annonce à la caisse d’Alpamare. Valable pour 4 personnes maximum du 1.12.2024 au 31.3.2025, sauf pendant les fêtes de fin d’année du 25.12. au 6.1. Non cumulable avec d’autres réductions et à l’exception du tarif enfant en bas âge (3–5 ans), gratuit jusqu’à 2 ans

8 VÉHICULES ET TECHNIQUE respectueuses de l’environnement: Proxipel vise justement cette partie du marché. La startup propose des machines capables de fabriquer des pellets produits localement et distribués en circuits courts. «En valorisant des résidus qui ne sont pas ou peu utilisés aujourd’hui, Proxipel constitue un bon exemple d’économie circulaire qui fonctionne, tout en renforçant l’indépendance énergétique locale», comme l’exprime avec conviction Richard Pfister. Proxiflex est trois fois plus respectueux de l’environnement que la moyenne des usines fixes, car la production de pellets se fait près de la source des matériaux et l’efficacité énergétique est meilleure. Enfin, la matière première utilisée pour la production de pellets est très lourde en raison de son humidité et de son volume. Les faibles coûts de transport et le faible risque d’approvisionnement rendent Proxiflex compétitif. Pour le directeur de Proxipel, il est clair qu’il s’agit d’une des énergies renouvelables les plus respectueuses de l’environnement. Des objectifs de croissance ambitieux Proxipel développe actuellement d’autres modèles d’usines de pellets mobiles, l’une avec grappin et broyeur forestier et l’autre sans séchoir, capable de produire des pellets PHOTO: PROXIPEL Prêt pour la production de pellets: Proxiflex est opérationnel. à partir de biomasse sèche. Un nouveau banc d’essai mobile devrait aussi permettre de réaliser des tests avec de nouveaux matériaux directement sur place et pas seulement dans le laboratoire de la société, comme c’est le cas actuellement. La jeune entreprise souhaite se développer rapidement, afin de répondre à la forte demande internationale: d’ici six à sept ans, Proxipel entend construire et commercialiser une centaine d’unités mobiles par an, surtout en Europe occidentale. Les prospects sont les exploitations forestières, les scieries, l’agriculture, les propriétaires de vignobles, les communes, les fournisseurs d’énergie et les entreprises de gestion des déchets. ■ LA FABRIQUE DE PELLETS MOBILE Comment fonctionne Proxiflex? Proxiflex fonctionne grâce à un processus clairement structuré: la biomasse prébroyée (morceaux ne dépassant pas cinq centimètres) est versée dans une grande trémie, puis acheminée par une vis sans fin vers deux machines de broyage. Après avoir été réduite à des morceaux mesurant de un à trois millimètres, la biomasse est traitée dans un séchoir qui réduit l’humidité de 50 à 10 % en trois minutes. Elle est ensuite envoyée dans un mélangeur où un peu d’eau est ajoutée pour atteindre une humidité d’environ 13 %. Si nécessaire, des additifs peuvent également être ajoutés, afin d’améliorer la qualité des pellets, qui sont ensuite refroidis, puis soufflés dans le type de conteneur souhaité (remorque, benne, silo, etc.). L’unité mobile peut s’adapter rapidement à différentes matières premières et traiter une grande variété de biomasses, dont le bois, la paille, les pieds de vigne et le compost. Il faut 15 minutes pour que les copeaux de bois passent de la trémie d’alimentation au tuyau de sortie des pellets refroidis. En une heure, Proxiflex peut produire une tonne de pellets. Pour cela, il faut 3 à 3,5 m3 de copeaux de bois. Les pellets produits sont soit stockés sur place, soit transportés vers le lieu de stockage, soit livrés directement au client final. Fabienne Reinhard A l’achat d’une machine, deux semaines de formation sont prévues pour le personnel qui utilisera Proxiflex. PHOTO: PROXIPEL

9 N° 1 | 2025 ASSOCIATION L’application est accessible aux membres des Routiers Suisses ainsi qu’aux invités ou aux utilisateurs enregistrés. Les membres bénéficient d’un large éventail de fonctions. Les personnes qui aiment s’informer au moyen de leur smartphone peuvent dès prochainement télécharger l’application «Routiers» dans l’Apple App Store ou dans le Google Play Store. La «Routiers App» est une plate-forme innovante dédiée aux chauffeurs professionnels, aux participants aux cours et aux lecteurs de notre revue spécialisée ROUTIERS. C’est un outil moderne qui permet aux utilisateurs de se tenir au courant des changements et des évolutions dans le secteur des véhicules utilitaires. Cette application offre la possibilité de consulter notre offre de cours et de s’y inscrire. Et en ce qui concerne les lecteurs de notre revue spécialisée ROUTIERS, ils ont en outre accès à des contenus exclusifs: vous pourrez découvrir des articles, des interviews et des analyses sur le secteur des transports ainsi que des conseils pratiques. L’interface utilisateur est intuitive et ergonomique, ce qui signifie qu’elle est facile à utiliser pour TEXTE: LRS PHOTO: DVK S’inscrire aux cours via smartphone Services et informations avec l’application «Routiers» tous les profils d’utilisateurs. Il y en a trois: invité, utilisateur enregistré et membre. Les deux premiers ont accès à la section «Cours» et peuvent également demander leur adhésion à l’association via l’application. Les membres des Routiers Suisses peuvent utiliser toutes les fonctions. En leur offrant à tout moment un accès direct à des actualités pertinentes, l’application «Routiers» est l’outil indispensable pour les professionnels du transport, qu’ils soient chauffeurs, transporteurs, importateurs, garagistes ou passionnés du secteur des transports routiers. ■ Source: HUTTER Baumaschinen 23.–26.01.2025 Messe Luzern Je–Di 9–17 baumaschinen-messe.ch Foire pour machines de chantier

10 EN COUVERTURE «Nous avons récemment renouvelé notre équipement et nous nous assurons d’être toujours à la pointe de la technologie, afin de garantir un service à la clientèle optimal»: ce message, que l’on trouve sur le site Web de TM Reymond Transports à Bremblens (VD) est probablement véridique et on peut le vérifier à tout moment. L’entreprise, principalement axée sur les travaux de grutage, dispose en effet toujours d’un parc de véhicules à la pointe de la modernité. Ce parc se compose aujourd’hui exclusivement de véhicules MAN. Même le petit véhicule de 3,5 tonnes est un TGE du constructeur munichois. Les autres sont des MAN TGS présentant différentes versions et variantes de moteur. «Chez MAN, nous pouvons obtenir toutes les configurations possibles et imaginables», déclare Jean-Luc Reymond: «Du plus simple au plus compliqué: nous obtenons exactement le véhicule que nous souhaitons.» Trois des Lions de la flotte Reymond ont été configurés par Toni Maurer, une entreprise qui se concentre sur les transformations spéciales Jean-Luc Reymond a fait son apprentissage de mécanicien poids lourds chez Saurer à Morges (VD). Aujourd’hui, il possède à Bremblens (VD) une entreprise de transports spécialisée dans les travaux de grutage. Et pour cela, il mise entièrement sur la marque MAN. Seulement des MAN dans la flotte L’entreprise TM Reymond SA à Bremblens (VD) mise sur les Lions munichois TEXTE ET PHOTOS: DANIEL VON KÄNEL Cet impressionnant MAN TGS 50.510 à cinq essieux, utilisé comme camion-grue, est l’un des véhicules qui ont récemment rejoint la flotte de l’entreprise Reymond. Tout juste arrivé: ce MAN TGS 35.520 est le tout dernier camion-grue de la maison Reymond.

11 N° 1 | 2025 EN COUVERTURE de camions MAN. Une autre raison pour laquelle la marque MAN est très appréciée par Jean-Luc Reymond est le centre MAN Truck & Bus à Bussigny (VD). «Non seulement c’est proche de chez nous, mais c’est aussi un très bon garage», affirme-t-il: «Cédric Flückliger est un conseiller de vente compétent, qui est aussi très au fait de la technique.» Un successeur qui est déjà en place L’entreprise TM Reymond SA transporte à peu près tout ce qui nécessite une grande compétence et un bon équipement dans le domaine des grues. Qu’il s’agisse du transport de machines de chantier ou d’interventions qui durent plusieurs jours sur place, les véhicules équipés de grues de Fassi ou de Palfinger de différentes tailles sont très flexibles dans leur utilisation. Cette entreprise a été fondée en 1996: après avoir effectué un apprentissage de mécanicien poids lourds chez Saurer à Morges et avoir occupé à peu près tous les postes, de mécanicien à chauffeur en passant par gestionnaire logistique, entre autres chez Friderici, Jean-Luc Reymond a fini par acheter un camion à son beau-père. Aujourd’hui, sa propre entreprise compte quatre employés et son épouse travaille au bureau. De plus, son futur patron est déjà dans l’entreprise: «Mon fils Dylan est en train de prendre ma succession et nous faisons cela de manière très fluide», explique Jean-Luc Reymond. En revanche, la fidélité à la marque MAN en ce qui concerne le parc de véhicules risque de ne pas changer de sitôt. Lorsqu’on lui demande s’il n’y aura que des MAN en service sous sa direction, Dylan Reymond répond en riant: «Probablement que oui!» ■ Jean-Luc Reymond (à gauche) et son futur successeur, son fils Dylan Reymond, misent sur les véhicules de la marque MAN pour leur flotte. L’entreprise TM Reymond SA à Bremblens (VD) est extrêmement bien équipée, surtout pour les transports qui nécessitent l’utilisation d’une grue. Midland – Swiss Quality Oil Je lubrifie ton camion.

12 TRANSPORT ET INFRASTRUCTURE Le trafic augmente et continuera probablement de le faire à long terme. La croissance démographique, le besoin élevé de mobilité et la demande de services en tous genres font que les surfaces routières sont de plus en plus utilisées. Ainsi, les exigences des différents usagers de la route augmentent également pour pouvoir utiliser le plus possible ces surfaces. C’est surtout dans les villes, dans ces espaces très densément peuplés, que de nouveaux concepts de transport sont nécessaires. L’une des approches consiste à privilégier le trafic commercial par rapport au trafic privé. Il y a un peu plus de trois ans déjà, l’Office fédéral du développement Dans le cadre d’un essai pilote, la Ville de Berne prévoit de mettre en œuvre des mesures pour donner la priorité au trafic commercial et le rendre ainsi plus efficace. L’objectif est de réduire les nuisances dues au trafic évitable tout en soutenant la mobilité opérationnelle des entreprises. Vue sur le pont Monbijou à Berne: des véhicules sélectionnés, munis d’une autorisation exceptionnelle, pourront bientôt y emprunter la voie réservée aux bus. Essai pilote à Berne Priorité au trafic commercial TEXTE: DANIEL VON KÄNEL PHOTO: WIKIMEDIA COMMONS / JAG9889 territorial (ARE) publiait une étude de base destinée à définir ce qu’est le trafic économique et quelle est sa contribution au volume total du trafic (voir encadré). L’étude visait à établir des faits, notamment en ce qui concerne l’organisation future des transports, dans laquelle la priorité pourrait par exemple être accordée au trafic dit nécessaire par rapport au trafic évitable. La Ville de Berne veut maintenant tester cette même priorisation. L’essai d’un an doit débuter à l’été 2025 et comprend plusieurs mesures de facilitation du trafic pour certains véhicules. Dans un communiqué de presse, la Ville de Berne a donné des détails sur cet essai pilote: Priorité sur le pont Monbijou: les véhicules bénéficiant d’une autorisation exceptionnelle pourront à l’avenir utiliser la voie réservée aux bus sur le pont Monbijou dans les deux sens de circulation: cela devrait améliorer la fluidité du trafic pour ces véhicules. Réglementation de l’accès à la vieille ville: les véhicules disposant d’une autorisation spéciale pourront tourner directement en direction de la place de la Gare depuis le nord de la vieille ville. Cela facilitera la logistique et permettra de gagner du temps.

13 N° 1 | 2025 TRANSPORT ET INFRASTRUCTURE ÉTUDE DE BASE DE LA CONFÉDÉRATION Le trafic économique bénéficie d’une attention positive L’étude de base de la Confédération sur la thématique des transports économiques a été publiée fin 2021 et «met en lumière une composante essentielle de l’économie et de la société suisses, à savoir le transport de marchandises et de personnes à des fins professionnelles et de service». Les avantages du trafic économique sont mis en évidence dans cette étude: «Ces transports assurent l’approvisionnement quotidien de la population, par exemple en permettant de remplir les rayons des supermarchés, en éliminant les déchets et en livrant les marchandises commandées en ligne.» En même temps, le transport commercial pose des défis considérables, car il surcharge les réseaux de transport et a un impact social et environnemental. Les zones urbaines et leurs infrastructures de transport sont particulièrement touchées, car elles atteignent de plus en plus leurs limites de capacité: «Les piétons, les trams, les véhicules de livraison et les autres usagers de la route se partagent un espace routier limité, ce qui aggrave encore la situation.» L’évolution sociale et technologique, comme la croissance du commerce en ligne, qui augmente les exigences en matière d’approvisionnement et d’élimination dans les zones urbaines, constitue un facteur aggravant. «Jusqu’à présent, il manquait toutefois une définition claire et une systématisation des transports économiques. Pour y remédier, l’Office fédéral du développement territorial (ARE) a réalisé une étude approfondie en collaboration avec d’autres offices fédéraux», ce qui explique la raison d’être de cette étude. Celle-ci montre qu’un dialogue plus intense entre les autorités et l’économie est nécessaire pour discuter d’une éventuelle gestion ou priorisation des transports économiques. L’objectif est d’améliorer la fluidité du trafic et de garantir le bon fonctionnement de ce secteur à long terme. L’étude a mis l’accent sur le transport économique par la route, le rail ne jouant qu’un rôle limité dans les zones urbaines. La notion de trafic économique englobe le transport de biens et de personnes à des fins professionnelles et de service, en particulier les services d’approvisionnement et d’élimination des déchets dans le commerce, l’artisanat, l’industrie et le secteur public. Les déplacements entre le domicile et le lieu de travail des salariés ne sont pas inclus. Le trafic économique, qui se divise en transports de marchandises, transports de personnes et transports de services, comprend les véhicules de livraison des entreprises de logistique, des entreprises artisanales, les taxis et les services de messagerie. Le trafic économique représente au total environ 16,5% du trafic routier en Suisse. La Confédération prévoit de prendre des mesures ciblées afin de garantir un meilleur fonctionnement du trafic économique, et cette étude constitue une base importante à cet effet. DVK Eligibilité: seules les entreprises dont les véhicules sont nécessaires au bon fonctionnement des services à la population peuvent demander une autorisation exceptionnelle, p. ex. les entreprises de logistique, entreprises artisanales, services d’entretien et services de soins médicaux. Autorisations et financement: pour cet essai pilote, une ordonnance a été adoptée par le Conseil municipal, qui a voté un crédit de 300 000 francs à cet effet. Suivi et évaluation: pendant la période d’essai, le trafic sera observé, afin de s’assurer qu’il n’y a pas de perturbations pour les transports publics, les piétons et les cyclistes. Les résultats serviront de base de décision pour les futures dérogations. L’essai pilote s’inscrit dans le contexte du projet «Avenir de la gare de Berne» («Zukunft Bahnhof Bern» (ZBB), qui se concentre sur le réaménagement et l’optimisation du trafic dans le secteur de la gare. Les résultats doivent aider à développer des stratégies de transport à long terme. L’objectif est de trouver une solution de transport durable et efficace qui soutient le trafic économique tout en désengorgeant le trafic urbain. ■ Elsbeth Koehli | Tél: 021 706 20 32 | Mail: ekoehli@routiers.ch Les Routiers Suisses | Route de la Chocolatière 26 | 1026 Echandens Faire de la publicité dans le média phare du secteur des véhicules utilitaires ISSN 1423-4319 Fr. 12.00 MAN für Grüninger Mühlen Die grünen Löwen von Flums REIFENABRIEB Gefahr für Gewässer? LSVA III Die Umstellung beginnt PHOTOVOLTAIK AN DER AUTOBAHN Blenden verboten Die Fachzeitschrift für Berufschauffeure Nr. 7 | 12.2024 MAN TGS La flotte puissante de TM Reymond SA HYDROGÈNE La suite avec H2 ENQUÊTE La satisfaction des chauffeurs INTERDICTION DE CIRCULER LA NUIT La conséquence d’un relâchement ISSN 1423-4319 Fr. 10.00 Le magazine spécialisé des chauffeurs professionnels N° 1 | 2025 Votre message publicitaire atteint tous les groupes cibles pertinents dans la branche La plus grande tirage dans la branche avec 17 165 exemplaires La publicité imprimée est bien perçue et ne dérange pas Une grande portée dans la branche Forte fidélisation des lecteurs Ces prix sont valables pour une publication en quadri couleur et dans les éditions français et allemand. 1/2 page CHF 2830.– 1/3 page CHF 1840.– 1/4 page CHF 1530.– 1/8 page CHF 805.– 1/1 page CHF 4570.–

14 VÉHICULES ET TECHNIQUE Le Conseil fédéral veut renforcer la sécurité routière et améliorer la fluidité du trafic. Lors de sa séance du 13 décembre 2024, il a donc adopté une ordonnance qui réglemente la conduite automatisée. Le règlement applicable à partir du 1er mars 2025 permet trois cas d’application: premièrement, sur autoroute, les conducteurs d’un véhicule automatisé pourront utiliser un système de pilotage tout en lâchant le dispositif de direction. Mais ils doivent pouvoir intervenir à nouveau à tout moment si le système automatisé le leur demande. L’utilisation de véhicules sans conducteur sur des tronçons définis par les autorités est également autorisée, à condition qu’un opérateur dans un centre surveille ces véhicules. Ainsi, en cas d’urgence, celui-ci peut proposer une manœuvre au véhicule. Selon le communiqué de presse du Conseil fédéral, l’utilisation de véhicules sans conducteur peut être particulièrement intéressante pour le transport de marchandises et la couverture du «dernier kilomètre» dans le transport de Le Conseil fédéral autorisera les assistants à la conduite de niveau 3 à partir de mars 2025, ce qui permettra aux conducteurs de retirer leurs mains du volant. Mais avec cette décision, le Conseil fédéral ne prend-il pas de vitesse l’industrie automobile? Ne pas avoir les mains sur le volant? Le Conseil fédéral autorise la conduite automatisée TEXTE: FABIENNE REINHARD PHOTO: TORC Les cinq étapes de la conduite autonome Niveau 1: conduite assistée, p. ex. régulateur de vitesse et assistant de maintien dans la voie. Niveau 2: conduite semi-automatisée, par ex. assistant de dépassement, aide au stationnement. Niveau 3: conduite hautement automatisée, la voiture conduit et freine de manière autonome, sans intervention humaine, mais durant une période limitée. Niveau 4: conduite entièrement automatisée, les systèmes techniques effectuent toutes les tâches de conduite de manière autonome, possibilité de parcourir de longues distances sans intervention. Niveau 5: conduite autonome, il n’y a plus que des passagers et pas de conducteur. Source: ADAC personnes. Enfin, le Conseil fédéral autorise également le stationnement automatisé sans la présence du conducteur dans des parkings couverts et sur des places de stationnement définis et signalés à cet effet. Le premier cas d’application est particulièrement intéressant pour les entreprises de transport: «Dès que de tels systèmes seront disponibles pour les véhicules utilitaires lourds ou que des véhicules utilitaires équipés en conséquence seront disponibles, nous examinerons certainement la question», comme l’a déclaré Jan Pfenninger, responsable Marketing et Communication chez Planzer Transport SA. Mais le secteur des transports devra sans doute encore patienter: certes, MAN, par exemple, mène déjà depuis 2016 divers projets pilotes de conduite autonome, mais Thomas Maurer, directeur de MAN Truck & Bus Suisse, répond ceci lorsqu’on le questionne à ce sujet: «Nous devons d’abord réexaminer en détail les conditions avec MAN SE à Munich.» Selon lui, l’utilisation du niveau 3 ne devrait plus entraîner de dépenses particulières pour de nombreux constructeurs et le niveau 4 sera disponible chez MAN d’ici à 2027. L’homologation des systèmes devrait avoir lieu au cours du premier semestre 2025 et sera effectuée «avec soin et en tenant compte des conditions spécifiques de la Suisse», indique l’Office fédéral des routes (OFROU). Si un constructeur a obtenu l’autorisation pour l’UE, cela ne signifie donc pas qu’elle est également valable pour la Suisse. Dans une interview accordée à 20 Minutes, Jürg Röthlisberger, directeur de l’OFROU, a mis en garde contre des attentes trop élevées: «L’industrie automobile n’est pas encore prête.» Et, compte tenu de la réponse réservée du directeur général de MAN, Thomas Maurer, les chauffeurs de camion risquent de devoir patienter encore un peu... ■

RkJQdWJsaXNoZXIy MjYwNzMx