ISSN 1423-4319 Fr. 10.00 30e Trucker & Country-Festival Interlaken Le festival fête son anniversaire ANNONCES D’EMBOUTEILLAGES Informés grâce aux chauffeurs AUTOROUTE ROULANTE On ferme à la fin de l’année DERNIERS SYSTÈMES D’ASSISTANCE En route avec le Safety Coach Le magazine spécialisé des chauffeurs professionnels N° 5 | 2025
Volvo FH et FM : cinq étoiles pour votre sécurité Lors du dernier test Euro NCAP, les Volvo FH Aero et Volvo FM ont établi de nouvelles références : les deux camions ont obtenu non seulement la note maximale de cinq étoiles, mais aussi le meilleur score global parmi tous les véhicules testés. Les deux modèles ont également re/u le City afe A(ard pour leur sécurité exceptionnelle en milieu urbain. Grâce à des systèmes d’assistance à la conduite innovants, une visibilité exceptionnelle et une architecture de véhicule intelligente, ils offrent une protection maximale aux conducteurs et aux autres usagers de la route. Volvo Trucks incarne la responsabilité à tous les niveaux – aujourd’hui comme demain.
1 4 / 2023 ÉDITORIAL IMPRESSUM ROUTIERS, route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél. 021 706 20 00, redaction@routiers.ch Rédacteur en chef: Daniel von Känel | Rédacteur: Martin Schatzmann | Collaborateurs de la rédaction: Elsbeth Koehli, Michel Magnin, Elvedin Mesic, Léa Moor, David Piras, Fabienne Reinhard, Bettina Rizzi et Erich Urweider | Annonces: Elsbeth Koehli, ekoehli@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@routiers.ch Tirage contrôlé REMP: 17 165 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel 90 francs www.routiers.ch EN COUVERTURE Le 30e Festival international Trucker & Country aura lieu du 27 au 29 juin 2025 à Interlaken. Lors de l’édition anniversaire, il y aura à nouveau la grandiose «Truck Meile» et bien sûr un stand des Routiers Suisses avec du «truck pulling». PHOTO: DANIEL VON KÄNEL INFORMATIONS SUR LES EMBOUTEILLAGES Bien informés grâce aux chauffeurs 2 UN JUGEMENT EXPLOSIF Un chauffeur condamné 5 VÉHICULES UTILITAIRES Ventes en baisse 6 L’AUTOROUTE ROULANTE Fermeture en fin d’année 10 eCOACH Autocar entièrement électrique de MAN 12 SAFETY COACH L’autocar le plus sûr de Mercedes 18 RECORD DU MONDE Faire marche arrière pour attirer l’attention 20 TRANSPORT EXCEPTIONNEL Des trams pour l’Ukraine 26 TATRA 815 Fin de la production 30 EXTENSION DE L’A1 Des travaux dans le canton de Soleure La technologie à elle seule ne suffit pas Les efforts déployés par les constructeurs de véhicules utilitaires pour rendre la circulation routière toujours plus sûre sont louables. Récemment, les règles relatives aux systèmes d’assistance obligatoires ont été considérablement renforcées au sein de l’UE. Certains constructeurs vont déjà au-delà de ces exigences. Le Safety Coach de Mercedes, qui regroupe tous les systèmes disponibles visant à améliorer la sécurité du chauffeur, des passagers et des autres usagers de la route, constitue une illustration concrète de ces efforts. Le Safety Coach a récemment fait une tournée en Europe et nous avons eu le privilège de prendre le volant de ce véhicule pendant une étape. Mais les meilleurs systèmes et les technologies les plus récentes ne servent à rien s’il existe des tendances contraires à mettre sur le compte des usagers de la route. Depuis longtemps déjà, de nombreux cyclistes et cyclomotoristes se font remarquer dans la circulation routière par leur comportement très dangereux. Il y a trois ans, une telle manœuvre a coûté la vie à un conducteur de cyclomoteur qui avait délibérément franchi une ligne continue juste devant un camion. Cela ne lui a pas fait gagner de temps, mais lui a coûté la vie. L’affaire a récemment abouti à la condamnation du chauffeur, bien que le Ministère public ait initialement voulu classer l’affaire. Nous essayons de porter un regard aussi objectif que possible sur ce cas et nous arrivons à la conclusion que le comportement dangereux de nombreux conducteurs de deux-roues (et nous ne parlons pas ici des enfants) est déjà considéré comme «normal» par la justice. Si cette tendance se poursuit, même les meilleurs systèmes d’assistance n’auront pas l’effet escompté, car ils ne peuvent pas compenser toutes les manœuvres imprudentes des autres usagers de la route. La technologie offre de nombreuses possibilités, mais elle ne suffit pas à elle seule à rendre la circulation routière plus sûre. Il faut également veiller à ce que les comportements dangereux adoptés dans les milieux concernés ne soient plus considérés comme acceptables, mais bien comme étant dangereux. Daniel von Känel, rédacteur en chef 4 Rubrique juridique 38 Canton du Tessin 44 Les activités des sections 8
2 L’accident s’est produit il y a trois ans, le procès a eu lieu récemment: il vaut la peine d’examiner de plus près le cheminement qui a conduit au verdict final. Le Tribunal de district de Brugg n’avait vraiment pas une position facile dans cette affaire. En effet, le chauffeur qui se trouvait sur le banc des accusés n’aurait pas dû s’y trouver. C’était du moins l’avis du Ministère public, mais il en a été autrement. Un changement de voie dangereux Que s’est-il passé exactement ce jour-là? En mai 2022, un accident mortel s’est produit à un carrefour à Brugg, dont le déroulement a été bien documenté par des images de caméras de surveillance. Le camion était arrêté dans une file devant le feu tricolore sur la voie unique de la chaussée, afin de tourner à gauche au carrefour. Un cyclomotoriste a dépassé la file de véhicules à droite, mais pas Le Tribunal de district de Brugg (AG) a condamné un chauffeur qui a renversé un conducteur de cyclomoteur ayant effectué une manœuvre périlleuse en se plaçant délibérément directement devant son camion. Le conducteur de cyclomoteur fautif a perdu la vie. Le fait que le chauffeur ait été inculpé tient également à un motif controversé révélant le comportement infantile de nombreux conducteurs de deux-roues adultes. TEXTE: DANIEL VON KÄNEL PHOTO: POLICE CANTONALE D’ARGOVIE sur la voie unique, ce qui aurait été légal, mais bien sur la voie réservée aux véhicules souhaitant continuer tout droit au carrefour. Il avait toutefois également l’intention de tourner à gauche et a utilisé la mauvaise voie comme une voie de dépassement. Il a alors franchi brusquement la ligne continue et s’est retrouvé directement devant le camion, qui avait entretemps redémarré et amorcé sa manœuvre de changement de direction. Le conducteur du cyclomoteur, âgé de 63 ans, a été percuté par le camion et il est décédé des suites de ses blessures. Le parquet de Brugg-Zurzach a ouvert une procédure pénale contre le chauffeur pour homicide involontaire, mais a classé l’affaire sans suite. Il n’a pas été possible de prouver que le chauffeur avait manqué à son devoir de diligence, ce qui aurait pu être à l’origine de l’accident. Le chauffeur n’aurait pas pu voir le conducteur du cyclomoteur dans son rétroviseur et n’était pas tenu de vérifier par mesure de précaution, notamment en raison du comportement «manifestement contraire au Code de la route» du conducteur du cyclomoteur. Les proches du conducteur du cyclomoteur ont toutefois déposé un recours, qui a été approuvé par la Cour suprême du canton d’Argovie. Le Ministère public n’a pas été en mesure de prouver de manière irréfutable que le chauffeur avait suffisamment respecté son devoir de diligence, selon les motifs invoqués. Autrement dit: selon la Cour suprême, le Un jugement controversé Un chauffeur est finalement reconnu coupable
3 N° 5 | 2025 ASSOCIATION sur votre téléphone portable, tablette ou pc ROUTIERS Les Routiers Suisses Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens, Téléphone 021 706 20 00 A découvrir également sur www.routiers.ch Ministère public n’a pas suffisamment clarifié si le chauffeur aurait pu voir le conducteur du cyclomoteur plus tôt. Cette question est bien sûr légitime lors de l’évaluation d’un accident. Si la Cour suprême constate des irrégularités dans l’enquête, elle peut les signaler au Ministère public, qui doit alors réexaminer le dossier. Cependant, un autre point soulevé dans la justification était controversé: «L’utilisation de l’autre voie sur une route à sens unique, afin de dépasser une file de véhicules, constitue une infraction fréquente au Code de la route commise par les cyclistes et les cyclomotoristes, qui n’est donc pas exceptionnelle et doit être prise en considération.» La Cour suprême a ainsi jugé que cette infraction flagrante au Code de la route et, comme le prouve malheureusement le cas de Brugg, potentiellement mortelle était courante, car elle était fréquemment commise par certains conducteurs de deux-roues. «Une faute très légère» Le Ministère public n’avait d’autre choix que de rouvrir le dossier et de porter plainte. Une expertise a révélé que le chauffeur n’avait pas pu voir directement le conducteur du cyclomoteur, comme l’a déclaré le président du Tribunal de district au journal «Aargauer Zeitung». Il aurait toutefois pu le voir pendant quelques secondes dans son rétroviseur extérieur et dans le rétroviseur avant si la visibilité n’avait pas été gênée par des cubes en peluche fixés dans la cabine. Le Ministère public a requis une peine de 10 mois d’emprisonnement avec sursis pour homicide involontaire et conduite d’un véhicule non conforme aux normes de sécurité en raison de la présence de ces cubes en peluche. Le Tribunal de district est toutefois resté en deçà de cette demande et a prononcé une peine conditionnelle de 80 jours-amende à 140 francs ainsi qu’une amende de 400 francs. Il a motivé sa décision comme suit: «Nous considérons que la faute du chauffeur est très légère.» Pas de compensation de fautes Le Tribunal de district de Brugg a séparé les deux fautes, la manœuvre incongrue du conducteur du cyclomoteur et les cubes en peluche installés par le chauffeur dans la cabine du camion. En effet, il n’existe pas de compensation des fautes en droit pénal, ce qui signifie que le comportement fautif du conducteur du cyclomoteur n’a aucune influence sur ce qui est reproché au chauffeur. Le Tribunal de district de Brugg a rendu son jugement conformément à cette directive, sans contester que la faute du chauffeur était vraiment mineure par rapport à celle du conducteur de cyclomoteur. Ce que cet accident et son traitement juridique montrent, c’est que les tribunaux savent en effet que les cyclistes, cyclomotoristes et autres motocyclistes commettent fréquemment des infractions au Code de la route, y compris des infractions effrayantes. Cela ne concerne pas seulement les enfants, qui ne sont pas encore en mesure d’évaluer correctement les dangers, raison pour laquelle des panneaux d’avertissement sont souvent installés à proximité des écoles et que la police mène des campagnes de sensibilisation à chaque rentrée scolaire. Il y a également de nombreux adultes circulant à deux-roues qui se mettent délibérément en danger en enfreignant les règles de manière infantile, ce que la plupart des chauffeurs peuvent observer régulièrement. Créer une normalité à partir de ce comportement manifestement répandu chez les adultes est fatal pour la sécurité et revient à une légitimation indirecte. Dans ces conditions, même les meilleurs dispositifs de signalisation, les chauffeurs les plus attentifs et les meilleurs systèmes d’assistance deviennent inefficaces. ■
4 RUBRIQUE JURIDIQUE Dans l’édition de janvier, vous avez déjà pu lire qu’une violation des directives de l’OFROU sur les contrôles de vitesse par la police et la surveillance des feux rouges dans la circulation routière ne suffisait pas pour se débarrasser d’une amende. Dans son arrêt du 11 mars 2025, le Tribunal fédéral précise qu’il faut tout de même disposer de moyens de preuve permettant de conclure à une mesure correcte. Dans le cas présent, le procèsverbal de mesure et le journal de bord ne figuraient pas dans le dossier pénal. Ceux-ci sont nécessaires pour prouver que les tests de fonctionnement du flash ont été effectués. Le Tribunal fédéral avait déjà constaté dans une décision précédente que le bon fonctionnement de l’appareil de mesure devait être prouvé dans un tel cas par d’autres moyens de preuve. La Cour suprême et la première instance s’étaient basées de manière un peu trop légère sur le fait que le prévenu avait indiqué sur un questionnaire qu’il conduisait le véhicule au moment de l’infraction. Le Tribunal fédéral a estimé que ce fait ne suffisait pas à prouver que la mesure du contrôle de vitesse était correcte. En outre, les instances précédentes s’étaient basées sur le fait que la saisie des valeurs de mesure correspondait à la documentation photographique. Le Tribunal fédéral n’a pas non plus accepté cela. Le Tribunal fédéral a retenu en substance que le simple fait d’avoir constaté avec certitude quel véhicule avait été flashé et à quel endroit ne prouvait pas que la mesure était correcte. Comme il n’y avait pas d’autres moyens de preuve pour démontrer que la mesure avait été effectuée correctement, le Tribunal fédéral a renvoyé l’affaire à l’instance précédente pour un nouveau jugement. Le présent jugement n’est pas une grande surprise. Ce qui y est consigné figurait déjà dans des arrêts antérieurs du Tribunal fédéral. Il est néanmoins réjouissant que le Tribunal fédéral montre à nouveau clairement que les règles d’appréciation des preuves doivent également être respectées en cas d’infraction. Pour le conducteur, l’affaire n’est toutefois pas encore close. La Cour suprême d’Argovie se penchera à nouveau sur le cas et une condamnation n’est pas exclue. ■ Comme dans l’édition de janvier, nous nous penchons aujourd’hui, à l’instar du Tribunal fédéral, sur les amendes pour excès de vitesse. Le Tribunal fédéral a dû rappeler à l’ordre le Tribunal cantonal d’Argovie. TEXTE: MICHEL MAGNIN PHOTO: POLICE CANTONALE VALAISANNE Quand des preuves manquent En cas de mesure de la vitesse, il faut des preuves
5 N° 5 | 2025 VÉHICULES ET TECHNIQUE Selon les chiffres actuels de l’Association des importateurs suisses d’automobiles auto-suisse, les nouvelles immatriculations de véhicules utilitaires ont chuté de 17,8 % au premier trimestre 2025 par rapport à l’année précédente. Au total, seuls 8813 véhicules de transport légers et lourds ainsi que des véhicules destinés au transport de personnes ont été nouvellement immatriculés, alors qu’ils étaient encore 10 721 à la même période de l’année précédente. Une incertitude économique Les raisons de ce recul marqué sont multiples, mais peuvent être attribuées à une cause principale: l’incertitude économique. Selon auto-suisse, c’est surtout la politique douanière américaine imprévisible qui a un effet négatif sur le climat d’exportation et la propension à investir de l’économie suisse. En raison de cette incertitude, les entreprises hésitent à renouveler leur parc de véhicules: un effet qui se répercute directement sur le marché des véhicules utilitaires. Toutes les catégories sont touchées par ce recul. Ainsi, les véhicules utilitaires légers enregistrent un recul de 13,7 % pour atteindre Le marché suisse des véhicules utilitaires neufs a subi un «véritable coup dur» au premier trimestre 2025, comme le communique auto-suisse. Selon un rapport, les nouvelles immatriculations se sont effondrées en affichant une baisse de 17,8 %. Un «véritable coup dur» Marché suisse des véhicules utilitaires TEXTE: DANIEL VON KÄNEL 6727 véhicules vendus. Mais les incertitudes économiques ne sont pas les seules à se faire sentir: l’ordonnance fédérale sur le CO2, entrée en vigueur avec effet rétroactif, a introduit des valeurs cibles plus strictes, ce qui freine encore les décisions d’investissement. Néanmoins, on constate un changement dans ce segment: la part des véhicules de livraison électriques a presque doublé, passant de 5,6 % l’année dernière à 10 % ce premier trimestre. C’est un bon signe, car jusqu’à présent, les véhicules électriques ont eu beaucoup de mal à s’imposer dans ce segment. A noter que les modèles «hybrides plug-in» gagnent également légèrement en importance (1,1 % de part de marché). Pour les véhicules utilitaires lourds (plus de 3,5 tonnes), la baisse est également considérable, avec –18,7 %. Mais ici aussi, on constate une tendance à l’électrification: avec 169 des 928 nouvelles immatriculations, ce sont 18,2 % des nouveaux camions qui roulent en mode purement électrique. De plus, quatre autres véhicules ont été enregistrés avec un mode de propulsion faisant appel au gaz. Le secteur le plus durement touché est celui des véhicules de transport de personnes, incluant notamment les camping-cars. Ceux-ci représentent environ 90 % du segment et chutent de 35,8 %, mettant ainsi brutalement fin au boom des camping-cars qui s’était produit pendant la pandémie. Au total, ce segment a reculé de 35,1 % pour ne plus compter que 1158 véhicules. Thomas Rücker, directeur d’auto-suisse, critique en particulier l’ordonnance CO2 du Conseil fédéral, entrée en vigueur avec effet rétroactif: «L’excès de zèle du Conseil fédéral va peser financièrement sur la mobilité professionnelle. En ces temps de grands bouleversements économiques, cette décision est criminelle, car en même temps, les conditions-cadres pour des motorisations moins polluantes ne se sont pas améliorées.» Un double défi Le secteur des véhicules utilitaires est confronté à un double défi: l’incertitude économique vient s’ajouter au durcissement de la réglementation. La durabilité de ces baisses dépendra notamment de l’évolution des conditions-cadres globales, dont on sait qu’elle est actuellement difficile à évaluer. ■
6 TRANSPORT ET INFRASTRUCTURE L’«autoroute roulante» devait transporter 80 000 camions par an à travers les Alpes, soit environ 7 % du trafic combiné à travers les Alpes. Comme l’exploitation n’est plus rentable, la société d’exploitation RAlpin mettra fin à l’«autoroute roulante», anciennement appelée «chaussée roulante», et ce à la fin de l’année 2025. Les camions ne pourront donc plus être chargés sur le rail à proximité de la frontière pour transiter à travers la Suisse. La société RAlpin a annoncé cette décision de la manière suivante: «RAlpin SA est confrontée à des défis économiques considérables. Malgré les indemnisations financières courantes de la Confédération, une demande existante et un bon taux d’occupation de 80 %, l’exploitation de l’‹autoroute roulante› n’est plus possible de manière rentable.» Il y a deux ans, la Confédération a mis 106 millions de francs à disposition de l’exploitation pour qu’elle puisse se poursuivre jusqu’en 2028. RAlpin attribue cette fin prématurée aux suppressions de trains dues à des problèmes d’infrastructure. «En 2024 déjà, environ 10 % des trains ont été supprimés. La raison en était des chantiers planifiés ou ordonnés à court terme et d’autres événements imprévisibles. Cela a conduit à un résultat négatif d’environ 2,2 millions de francs en 2024. Au premier trimestre 2025, le nombre de trains L’«autoroute roulante» sera supprimée à la fin de l’année. Le transport de poids lourds en transit par le rail à travers la Suisse a connu des problèmes financiers en raison de «nombreuses restrictions inattendues en 2024». Les plus grandes restrictions ont été imposées sur les voies d’accès à la NLFA à l’étranger. A partir de 2026, davantage de camions utiliseront désormais l’autoroute; c’est aussi une mauvaise nouvelle pour nos chauffeurs. TEXTE: DANIEL VON KÄNEL PHOTOS: WIKI, DVK a diminué d’environ 20 % par rapport à l’année précédente en raison de travaux; au lieu de 1018 trains au premier trimestre 2024, seuls 794 trains ont circulé cette année durant la même période.» Une normalisation n’étant pas en vue, la décision de mettre fin à l’exploitation de l’«autoroute roulante» est finalement tombée. Toujours plus loin du but Cette décision intervient à une époque où les trajets de transit des camions à travers la Suisse sont en augmentation, et ce depuis quelques années, pas seulement depuis 2024, l’année des restrictions mentionnées. Or, la «chaussée roulante» est l’un des piliers de l’initiative des Alpes, acceptée par les électeurs suisses en 1994. Elle fixe un objectif de 650 000 poids lourds autorisés à franchir les Alpes chaque année. Non seulement nous sommes loin de cet objectif, mais nous nous en éloignons à nouveau: l’année dernière, 960 000 camions ont traversé les Alpes suisses par la route, soit 44 000 de plus qu’en 2023. «La part du rail a reculé de 72 à 70,3 % en raison de nombreux chantiers», écrit l’Office fédéral des transports (OFT) dans son dernier rapport sur le transport de marchandises à travers les Alpes, publié en mars dernier. Chantiers à l’étranger Le rapport de l’OFT indique également où se trouvaient les plus grands chantiers qui ont freiné le trafic ferroviaire transalpin. En 2024, le corridor ferroviaire nord-sud a connu un nombre exceptionnellement élevé de restrictions dues aux chantiers, comme on peut le lire dans ce rapport: «La fermeture totale de la ligne de la vallée du Rhin entre Karlsruhe et Bâle pendant trois semaines en été a été décisive. Il n’existait pas d’itinéraires alternatifs performants sans détours massifs. En Italie, la ligne de Luino et la ligne Milan-Domodossola ont également été fermées pendant une longue période l’année dernière.» Ce n’est pas vraiment une surprise, mais plutôt une situation décevante qui se poursuit. L’Italie a certes fait des progrès, notamment avec le soutien financier de la Suisse, en ce qui concerne les lignes d’accès à la NLFA. Mais c’est surtout l’Allemagne qui a pris beaucoup de retard dans la mise en œuvre du traité de Lugano. Dans ce traité, la Suisse et l’Allemagne se sont engagées à mettre en place l’infrastructure nécessaire à un trafic ferroOn ferme à la fin de l’année!
7 N° 5 | 2025 TRANSPORT ET INFRASTRUCTURE Après l’arrêt de la «chaussée roulante», la plupart de ses transports seront remplacés par du transport combiné non accompagné. Le Gothard sera encore plus fréquenté. viaire performant entre les deux pays. Comme on le sait, la Suisse a construit la NLFA pour 23 milliards et a ainsi créé le tronçon le plus ambitieux d’une ligne ferroviaire transeurop- éenne du nord au sud. La contribution de l’Allemagne est l’extension de la ligne Bâle-Karlsruhe à quatre voies, ce qui a entraîné sa fermeture l’année dernière. Mais voilà: Il faudra probablement attendre jusqu’en 2041 pour que le raccordement à la NLFA soit terminé au nord, indique-t-on en Allemagne. Compte tenu d’autres chantiers d’infrastructure modernes chez notre voisin du Nord, on ne se trompe pas en ajoutant une demi-décennie, voire une décennie à ce pronostic; l’erreur n’est pas exclue et les bonnes surprises, toujours bienvenues. Il existe peut-être même un itinéraire alternatif à travers la France; des politiciens suisses des transports ont en tout cas déjà mené des discussions avec la France à ce sujet. Mais cela ne sera possible que si la Suisse participe à l’aménagement de la ligne sur la rive gauche du Rhin. Même si tout cela est de la musique d’avenir, l’arrêt de l’«autoroute roulante» se fera sentir dès 2026. Pro Alps (anciennement association Initiative des Alpes) craint «un nouveau flot de camions dans le trafic de transit nord-sud». Le syndicat du personnel des transports SEV regrette que le personnel soit concerné et qualifie cette suppression de préoccupante en termes de politique des transports et de politique climatique. L’Office fédéral des transports (OFT) regrette l’arrêt prématuré de ce service, comme le rapporte le «Tagesanzeiger». Afin que le plus grand nombre possible de transports puissent continuer à être effectués par le rail, il est notamment prévu d’utiliser les moyens libérés pour promouvoir le trafic de marchandises non accompagné sur le rail. Et pendant ce temps, pour les chauffeurs du trafic intérieur, la situation sera encore un peu plus difficile, aussi bien sur l’autoroute que sur les aires de repos. ■ Découvrez dès maintenant la diversité de nos o res de cours — by ASFL SVBL —
8 A l’avenir, Viasuisse veut rendre le traitement des données encore plus efficace, mais il faut savoir que tout ne peut pas être automatisé. «Bouchon sur l’A1 entre Berne-Wankdorf et Schönbühl»: voici ce que l’on entend souvent à la radio entre deux chansons. Des informations routières comme celle-ci, il y en a un certain nombre, jour après jour. Rien d’étonnant à cela: rien qu’en février 2025, le volume des embouteillages sur les routes nationales suisses s’élevait à 3611 heures, selon Viasuisse. Pour l’année 2024, ce chiffre s’élevait même à plus de 55 000 heures. Viasuisse a été créé il y a près de 25 ans pour que les usagers de la route sachent le plus rapidement possible où il y a des bouchons. Des nouvelles en direct du bitume Viasuisse est la plaque tournante de l’information routière en Suisse. Chaque année, des milliers d’informations lui parviennent, dont beaucoup proviennent de conducteurs professionnels attentifs. «Chaque jour, des chauffeurs de poids lourds nous contactent, nous connaissons même le nom de certains d’entre eux», explique Michael Krein, rédacteur responsable du trafic chez Viasuisse. Les indications concernant les dangers que l’on Qui ne connaît pas les annonces d’embouteillages transmises par la radio? Afin de pouvoir diffuser de telles alertes de manière fiable et rapide, Viasuisse travaille non seulement en étroite collaboration avec l’Office fédéral des routes (OFROU), mais aussi avec les chauffeuses et les chauffeurs de camions, qui fournissent de précieuses indications. TEXTE: FABIENNE REINHARD PHOTOS: VIASUISSE peut rencontrer sur la chaussée tels que la présence d’animaux errants, d’objets ou de personnes sont particulièrement précieuses. En revanche, Michael Krein considère comme moins pertinents les messages concernant des véhicules en panne qui se trouvent déjà en sécurité sur la bande d’arrêt d’urgence. La rédaction au service de la mobilité L’équipe de rédaction examine, en collaboration avec l’OFROU ou la police cantonale, les informations reçues et les prépare rapidement pour la diffusion à la radio. Dans les situations particulièrement délicates, comme par exemple un véhicule qui roule à contresens, moins d’une minute s’écoule entre la saisie du message par la police et sa diffusion sur les ondes des radios nationales SRF, RSI et RTS. «Bien entendu, nous devons respecter les horaires fixes de diffusion des stations de radio. Si nous manquons le créneau, il se peut qu’un message soit diffusé avec un certain retard», selon le rédacteur. En cas d’urgence, il est toutefois possible de diffuser immédiatement un avis de danger écrit. Pour la vérification, l’équipe de rédaction utilise des caméras de circulation: jusqu’à 18 images saisies en direct sont visibles simultanément sur les écrans. La plupart de ces caméras font partie du réseau de l’OFROU. La majorité des messages du réseau routier national sont rédigés par l’OFROU. Mais il arrive aussi que Viasuisse contacte l’OFROU pour vérifier ou établir un message. Viasuisse est en service (presque) 24 heures sur 24: ce travail y est effectué tous les jours de 5 à 21 heures. Dans chaque région linguistique de Suisse, un rédacteur ou une rédactrice surveille le volume du trafic. Aux heures de pointe, c’est-à-dire le matin et en fin d’après-midi, l’équipe est renforcée par deux rédacteurs ou rédactrices. Pour ce faire, ces personnes interviennent toutes les demi-heures en direct sur SRF3 et RSI. Pas d’automatisation complète La nuit, un système automatique prend en charge la surveillance et signale les événements importants; selon Viasuisse, une automatisation complète n’est toutefois pas Pour savoir où ça bouchonne Viasuisse mise aussi sur les messages des chauffeuses et des chauffeurs
9 N° 5 | 2025 TRANSPORT ET INFRASTRUCTURE judicieuse, ni économiquement, ni qualitativement. En effet, selon Michael Krein, il y a beaucoup d’interprétation manuelle ainsi que diverses sources qui fournissent des données manuellement. «Nous ne pouvons pas tout automatiser», déclare-t-il, convaincu qu’«en fin de compte, notre service vit aussi grâce à notre équipe de rédaction». Viasuisse part du principe que l’homme restera encore de nombreuses années au centre de ce travail, mais qu’il interagira toujours plus étroitement avec la machine. En moyenne, Viasuisse recense chaque année une centaine de conducteurs à contresens, 400 animaux errant sur la chaussée et pas moins de 2600 objets signalés. Les annonces bizarres en font partie: «Un jour, un bateau entier s’est retrouvé en travers de l’autoroute A1 en Suisse romande. Cette route nationale a dû être fermée pendant plusieurs heures», se souvient le rédacteur. Ou encore des toilettes mobiles perdues sur l’A2 au Tessin: de telles annonces trouvent également leur chemin dans les informations routières. De tels incidents curieux montrent que sur les routes suisses, pratiquement rien n’est impossible. Viasuisse n’a pas de concurrents directs qui travaillent à une profondeur rédactionnelle similaire. Certes, les fournisseurs de navigation et les petites radios proposent également des informations routières, mais en cas de forte densité de trafic et de nombreux événements, même ces derniers font appel au travail de Viasuisse. Malgré cette position avantageuse, Viasuisse travaille en permanence au développement de ses propres systèmes. L’objectif est de rendre le traitement des données encore plus efficace tout en garantissant une qualité élevée. Les processus basés sur l’informatique jouent un rôle de plus en plus important à cet égard. Cependant, il est clair que l’être humain, et en particulier les conducteurs présents sur la route, constitue toujours un élément central du réseau d’informations routières. Les chauffeurs, une source clé La fiabilité des informations sur les embouteillages constitue un facteur décisif, en particulier pour les conducteurs professionnels. Elles permettent de gagner du temps, d’éviter des détours et parfois même de sauver des vies. C’est pourquoi le principe suivant s’applique: quiconque identifie un danger potentiel en cours de route ne doit pas hésiter à en informer Viasuisse, car chaque message peut faire la différence. ■ Signaler des perturbations du trafic: le numéro 0800 888 123 vous permet d’appeler directement la centrale de Viasuisse pour signaler les perturbations du trafic. Il n’est toutefois pas possible d’obtenir des informations sur la situation actuelle du trafic. L’équipe de rédaction de Viasuisse établit les annonces d’embouteillages également grâce aux indications des chauffeuses et des chauffeurs. Prêt pour une journée de plaisirs aquatiques? À Alpamare, des descentes rapides avec des virages serrés vous attendent sur 12 toboggans. Faites une pause «action» dans la piscine à vagues avec des vagues déferlantes de 1,20 mètre de haut et détendez-vous dans les 3 piscines extérieures avec une eau de 30°C à 36°C, des lits à bulles et des buses de massage, le tout accompagné d‘une vue de rêve sur le lac de Zurich. Vivez une journée inoubliable dans le plus grand parc aquatique de Suisse. Sur présentation de la carte de membre LRS ou de l’annonce à la caisse d’Alpamare. Valable du 1er juin au 31 août 2025 pour 4 personnes maximum, tarif petit enfant (3–5 ans) exclu. Non cumulable avec d’autres réductions. Offre pour les membres LRS 30% de réduction sur le prix d’entrée normal (billet de 4 heures ou d’une journée).
10 Le «Smart Flow Design» du Lion’s Coach E: selon MAN, un design intelligent s’allie à une efficacité aérodynamique optimale et à des détails innovants. Fort du succès de la série Lion’s City E dans le transport urbain et interurbain, qui s’est vendu à plus de 2500 exemplaires depuis 2019, MAN mise désormais également sur une stratégie zéro émission cohérente dans le segment des autocars. Avec le Lion’s Coach E, le constructeur au lion répond «à la demande croissante de solutions de mobilité respectueuses du climat et silencieuses dans le transport longues distances», comme il l’indique dans un communiqué. Le Lion’s Coach E utilise les technologies de propulsion éprouvées du MAN eTruck ainsi que les packs de batteries NMC produites par l’usine de Nuremberg. Ceux-ci offrent une capacité énergétique comprise entre 356 et 534 kWh et une autonomie pouvant atteindre 650 km, ce qui est suffisant pour les services de navette, les transports de marchandises et les trajets urbains. Un design aérodynamique innovant avec un coefficient de traînée de seulement 0,31 contribue également à optimiser l’autonomie. Ce MAN Truck & Bus lance un autocar entièrement électrique sur le marché. Le MAN Lion’s Coach 14 E sera présenté en première mondiale au salon «Busworld Europe» à Bruxelles en octobre 2025. La production en série est prévue pour 2026. TEXTE: DVK / PD PHOTOS: MAN véhicule peut accueillir jusqu’à 61 passagers sans compromettre le volume de bagages (11 à 13 m³) par rapport à la version diesel, promet le constructeur munichois de véhicules utilitaires. La production en série débutera en 2026 dans l’usine d’Ankara, qui a été spécialement convertie à la mobilité électrique. Auparavant, une «flotte initiale» sera testée en 2025 chez des clients pilotes répartis sur les principaux marchés européens: «MAN souligne ainsi son rôle de moteur de l’innovation pour une mobilité durable.» Des déplacements sans compromis Avec une puissance de recharge CCS pouvant atteindre 375 kW, l’eCoach est d’ores et déjà adapté à une utilisation quotidienne en service régulier. A terme, l’introduction du «Megawatt Charging System» (MCS, jusqu’à 750 kW) devrait élargir les possibilités d’utilisation sur les longues distances. Le constructeur MAN est persuadé qu’«un transport touristique sans émissions et sans compromis en matière d’autonomie est ainsi à portée de main.» MAN souhaite également établir de nouvelles références à l’intérieur avec le Lion’s Coach E. Un cockpit numérique avec le concept de commande intuitif MAN SmartSelect et des systèmes d’assistance avancés garantissent un confort de conduite au top et une sécurité maximale. Vu de l’extérieur, «le design futuriste Smart Flow souligne l’efficacité aérodynamique et confère au véhicule une identité visuelle unique», comme l’écrit MAN. Sans émissions sur les longs trajets Avec le Lion’s Coach E, MAN Truck & Bus souhaite concilier technologie durable et grande praticité au quotidien. Le premier autocar entièrement électrique d’Europe représente donc une étape importante vers une mobilité longues distances sans émissions et prouve que progrès écologique et confort sur les longs trajets ne sont pas incompatibles. ■ MAN et son nouvel eCoach VÉHICULES ET TECHNIQUE
11 Nr. 5 | 2025 L’endroit idéal pour vos vacances d’été Offre pour les membres LRS à l’Hôtel des Alpes*** à Flims/Laax Hôtel des Alpes, Flims Promenada 45 | 7018 Flims Waldhaus | Tél. 081 928 25 25 | info@hoteldesalpes.ch L’Hôtel des Alpes vous attend dans le magnifique village de Flims/Laax, situé au cœur des Grisons, au milieu d’une nature grandiose et variée. L’offre en matière de sports, de loisirs et de manifestations culturelles y est très riche. Bienvenue au paradis des randonnées pédestres et cyclistes. Notre hôtel trois étoiles, largement rénové à neuf, se distingue par une ambiance décontractée. Toutes nos chambres disposent de leur propre balcon. Sauna, piscine couverte avec une jolie pelouse/jardin complètent l’offre. Notre situation au centre de Flims/Laax comporte de nombreux avantages. L’offre de SWISS CAMION comprend: • 4 jours / 3 nuits en chambre double*** Superior remise à neuf, aménagée avec goût et disposant de son propre balcon • Buffet de petit-déjeuner de la région et menu à 4 plats le soir • Sauna et piscine couverte avec pelouse/jardin • A 15 minutes à pied du lac Cauma, célèbre pour sa couleur turquoise et ses eaux cristallines • Bus local gratuit (Flims, Laax, Falera) et carte de séjour • Point de départ idéal pour les randonnées pédestres et cyclistes • Local à vélos, équipé d’outils de réparation • Place de stationnement gratuite pour les motos dans le garage souterrain • 1 Welcome Drink Veuillez tenir compte des horaires des remontées mécaniques. Voici l’offre de SWISS CAMION avec une économie de CHF 104.– par personne (p. p.) • 4 jours / 3 nuits: dès CHF 378.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 482.– • Supplément pour le vendredi / samedi: +CHF 20.– p. p. / jour • Chambre confort: –CHF 15.– p. p. / jour • Supplément de saison du 11.7 au 23.8.2025: +CHF 20.– p. p. / nuit • Journée supplémentaire: prix spécial de CHF 126.– p. p./jour, demi-pension comprise • Supplément pour chambre individuelle: +CHF 40.– par nuit Offre limitée et non cumulable, valable du 23 mai au 26 octobre 2025. Réservations directement auprès de l’hôtel Code à mentionner: SWISS CAMION / Les Routiers Suisses Veuillez présenter votre carte de membre LRS lors du check-in
12 VÉHICULES ET TECHNIQUE Tourner à droite est l’une des manœuvres les plus dangereuses. C’est pourquoi les assistants de changement de direction font partie de l’équipement obligatoire. Outre les luxueux autocars de tourisme Setra, la division autobus de Mercedes-Benz propose une ligne d’autocars haut de gamme sous son propre nom, le Tourismo, qui complète la gamme des autocars interurbains Citaro Ü et Intouro et des autobus urbains Citaro et CapaCity. Le Tourismo a été entièrement revalorisé l’année dernière et équipé des systèmes de sécurité les plus récents de Mercedes. Tout l’équipement de sécurité disponible a été intégré dans un Tourismo spécial afin de rapprocher la technique des clients et de sensibiliser la population. Mercedes-Benz l’a baptisé Safety Coach (autocar de sécuL’été dernier, les règles relatives aux équipements de sécurité dans les voitures, les bus et les camions ont été considérablement renforcées au sein de l’UE et en Suisse. C’est dans l’optique de cette réglementation dite GSR-B (General Safety Regulation) que Daimler Buses a lancé la sixième édition de son Safety Coach. Nous étions au volant de ce véhicule à l’occasion d’une partie de sa tournée européenne. Sûr et confortable En route avec le Safety Coach 2024 TEXTE: MARTIN SCHATZMANN PHOTOS: DAIMLER BUSES rité) et l’a peint en jaune, avec des couleurs contrastées très visibles. Le Safety Coach n’est pas une idée nouvelle, car Mercedes-Benz avait déjà présenté un premier Safety Coach il y a vingt ans (voir encadré en page 14), basé à l’époque sur l’autocar Travego. L’autocar actuel est la sixième version du Safety Coach. Du confort pour les passagers... Le Tourismo est un véhicule à étage et il existe en quatre modèles. En version deux essieux, il mesure au choix 12,30 ou 13,10 mètres de long, en version trois essieux, 13,10 ou 13,90 mètres. Dans «notre» Safety Coach à deux essieux, 44 passagers peuvent prendre place sur des sièges disposés en configuration 2+2, avec un espacement des sièges digne d’un 4 étoiles. Afin d’offrir au conducteur une expérience de conduite plus réaliste et un fonctionnement significatif des systèmes de sécurité, nous ne disposons, en tant que véritables accompagnateurs, que des quatre premières rangées de sièges; plus loin, un groupe muet, composé de mannequins remplis d’eau, occupe les sièges. Les dernières modifications apportées au Tourismo comprennent des feux avant et arrière à LED, de nouveaux systèmes d’assistance, un nouveau système de divertis-
13 N° 5 | 2025 VÉHICULES ET TECHNIQUE Un confort semblable à celui d’une voiture avec une télécommande à clé et un bouton de démarrage. Mercedes connaît les assistants de distance et trajectoire depuis 2006. La boîte de vitesses est déjà commandée depuis le volant depuis 2013. Chaque Safety Coach a reçu sa propre peinture sur fond jaune. La caméra de toit au centre du véhicule fait partie du système optionnel pour la perspective à 360 degrés. Les tout derniers systèmes de capteurs détectent désormais les piétons et les obstacles situés juste devant le véhicule. sement et, en option, le système de caméras faisant office de rétroviseurs appelé MirrorCam. Au début, nous jouons les passagers et nous nous prélassons sur les sièges, facilement réglables et confortablement rembourrés; nous nous laissons déjà aller en mode confort après un court trajet. Notre voyage se poursuit sur l’autoroute de Ljubljana vers le nord, en direction de la frontière autrichienne. Pause de midi près du lac de Wörthersee; le faible niveau sonore et le faible bruit du moteur nous ont rapidement bercés... avant qu’ait lieu un changement de conducteur. ... et pour le chauffeur Une fois installés au poste de conduite, nous continuons en direction de Salzbourg, notre destination du jour. Nous parcourons tranquillement de nombreux kilomètres à travers un paysage montagneux, puis nous nous arrêtons brusquement: la rénovation d’un tunnel provoque des embouteillages que nous ne pouvons laisser derrière nous qu’après une bonne heure: le quotidien des chauffeurs. Avant et après l’embouteillage, nous utilisons toutes les aides disponibles. Le régulateur de distance permet de garder une distance de sécurité avec le véhicule qui nous précède, même si nous regardons longuement le paysage qui défile, et la reconnaissance des panneaux de signalisation nous avertit lorsque la vitesse est trop élevée. Mais la bonne sensation de conduite est aussi due à la suspension pneumatique sophistiquée. Celle-ci n’est pas seulement conçue pour le confort, mais abaisse la carrosserie de 20 mm à vitesse élevée. Cela permet de réduire la surface frontale et d’améliorer l’aérodynamisme. Jusqu’à présent, cet abaissement automatique de la carrosserie n’était disponible qu’à partir de 95 km/h et n’était pas non plus monté de série. Désormais, il est intégré dans chaque Tourismo et fonctionne dès que la vitesse interurbaine est atteinte, dès que l’autobus roule pendant plus de dix secondes à une vitesse d’au moins 79 km/h. Le système d’inclinaison de la carrosserie est également intégré dans le Tourismo. Pour un peu plus de confort, le Tourismo peut être équipé de trappes à bagages motorisées. Devant le terminal de bus ou l’hôtel, il suffit d’appuyer sur un bouton dans le cockpit pour que les compartiments s’ouvrent ou se ferment, il n’est plus nécessaire de manipuler les trappes à la main. Encore plus sûr dans le trafic urbain La plupart des systèmes de sécurité nouvellement prescrits par la GSR-B doivent aider le chauffeur ou la chauffeuse à faire face à la complexité de la circulation urbaine. Il est notamment prescrit de disposer d’un assistant de changement de direction qui avertit de la présence de piétons ou de cyclistes du côté de la portière. Mercedes-Benz utilise son Sideguard Assist depuis sept ans déjà, mais l’a maintenant affiné et étendu au côté conducteur, de sorte que l’on est averti au volant de la présence de personnes dans le secteur critique de l’autobus lors d’un changement de direction des deux côtés. Outre l’assistant de freinage d’urgence encore plus performant, qui détecte les personnes en mouvement ou à l’arrêt ainsi que les cyclistes et qui fonctionne sur toute la plage de vitesse, un système de surveillance frontale supplémentaire vient s’ajouter: Front Guard Assist détecte les obstacles et les personnes devant le véhicule.
14 VÉHICULES ET TECHNIQUE Le cockpit moderne et clair avec les moniteurs des caméras- rétroviseurs et la perspective à vol d’oiseau (écran sombre). La caméra (chauffée) se salit beaucoup moins vite que les rétroviseurs. Tous les feux extérieurs utilisent la technologie LED, y compris les phares. Le châssis s’abaisse automatiquement à des vitesses élevées. PHOTO: M. SCHATZMANN 6× Safety Coach 2004 Le précurseur du Safety Coach: un Travego porteur d’innovations avec, en première mondiale, le régulateur de distance et l’assistant de trajectoire. 2006 1er Safety Coach Travego: introduit de série le régulateur de distance, l’assistant de trajectoire et le limiteur de freinage continu. 2009 2e Safety Coach Travego: avec assistant de freinage d’urgence et protection passive en cas de collision pour le conducteur et son assistant. 2013 3e Safety Coach Travego: avec assistant de freinage d’urgence également pour les obstacles à l’arrêt, avertisseur d’attention et levier de vitesses sur la colonne de direction. 2014 4e Safety Coach Travego: avec assistant de freinage d’urgence, régulateur de vitesse anticipatif PPC avec réaction à la topographie. 2018 5e Safety Coach Tourismo: assistant de freinage d’urgence pour piétons et de changement de direction à droite pour piétons et cyclistes. 2024 6e Safety Coach Tourismo: entre autres avec assistance au freinage d’urgence pour les piétons et les cyclistes en mouvement, assistant de changement de direction avec une détection des dangers encore meilleure et désormais aussi du côté conducteur, sans oublier tous les systèmes prescrits par la GSR-B. Martin Schatzmann Mercedes propose désormais des caméras à la place des rétroviseurs extérieurs traditionnels. Mercedes-Benz a certes été le premier constructeur à lancer la MirrorCam sur l’Actros il y a sept ans déjà, mais il a fallu attendre jusqu’à présent pour qu’elle soit disponible dans le secteur des bus. Et elle reste pour l’instant une option. D’un point de vue aérodynamique, tout parle en faveur de l’utilisation de caméras et la vue sur le trafic est encore une fois nettement meilleure. En combinaison avec les caméras supplémentaires qui permettent d’obtenir une vue panoramique parfaite à 360 degrés (vue d’oiseau), les manœuvres en ville ou dans les points chauds touristiques sont simplifiées et plus sûres, sans parler des informations supplémentaires des lignes d’assistance spécifiques au véhicule qui facilitent le retour sur sa voie après un dépassement. Mercedes a équipé le Safety Coach de son moteur le plus performant. L’OM 470 d’une cylindrée de 10,7 litres et d’une puissance de 335 kW (456 ch) n’a pas de mal avec le Tourismo, même lorsqu’il est très sollicité dans les côtes. Seuls les changements de vitesse parfois très hésitants de la boîte automatisée à 8 rapports, propres à Mercedes, ont le potentiel de provoquer des situations délicates lors des démarrages aux carrefours. Le passage du mode éco au mode performance peut certes aider, mais il s’agit d’une tâche supplémentaire inutile dans le cockpit, surtout lorsque le trafic est dense. Ce Tourismo spécial présente un ensemble impressionnant de solutions de sécurité. Mais il vous donne surtout envie de faire de nombreux et longs trajets, que ce soit à son volant ou en tant que passager. ■
15 Nr. 5 | 2025 ACTUALITÉS A13: un signal lumineux pour la jonction de Reichenau (GR) Sur l’autoroute A13, à la jonction Reichenau, les routes cantonales croisent la route nationale A13. Ce raccordement sert donc également de liaison entre l’autoroute et la route cantonale menant à l’Oberland grison et à Domat/Ems, avec sa zone industrielle. «La forte fréquentation de cette jonction entraîne parfois des problèmes de capacité et augmente le risque d’accidents», a communiqué l’OFROU. Afin d’améliorer la sécurité routière et la fluidité du trafic, cette jonction doit être équipée d’une installation de signalisation lumineuse. En raison du trafic et des relations routières, les solutions faisant appel à un rond-point ne sont en effet pas adaptées à cette situation. A long terme, seule une séparation des flux de trafic pourrait apporter une amélioration significative, ce qui impliquerait toutefois une transformation complète de la jonction. Afin d’améliorer la situation à court et à moyen terme, différentes options ont été étudiées. La solution faisant appel à un système de feux de signalisation commandé en fonction du trafic a été évaluée comme étant la meilleure option. Celle-ci devrait être mise en œuvre en 2026: «Le système de feux de signalisation permet de donner la priorité aux différentes branches du trafic en fonction du volume de circulation. Cela permet de réduire les embouteillages sur les différents axes et de garantir la sécurité aux intersections.» La régulation de la voie actuellement prioritaire de l’Oberlandstrasse en direction de Coire, qui débouche directement sur la N13, entraînera certes une nouvelle restriction de la circulation sur cet axe, mais dans l’ensemble, la fluidité du trafic et la capacité de la jonction s’amélioreront et la sécurité routière sera considérablement renforcée. L’évolution future du volume de trafic à la jonction de Reichenau est incertaine. Elle continuera donc à être analysée et des mesures seront prises si nécessaire. DVK RECOUVREMENT DE LA CHAUSSÉE À SCHWAMENDINGEN (ZH) Un parc au-dessus de l’autoroute La couverture réalisée à la hauteur de Schwamendingen, qui prolonge le tunnel de Schöneich d’environ un kilomètre, a donné lieu à l’inauguration d’un important projet d’infrastructure. «Ce recouvrement de la chaussée améliore la qualité de vie, protège durablement le quartier du bruit de l’autoroute et crée, avec le nouveau parc interurbain, un espace vert supplémentaire pour la population», s’est réjoui l’OFROU. Cet ouvrage a été inauguré officiellement le 9 mai en présence du conseiller fédéral Albert Rösti, de la conseillère d’État Carmen Walker Späh, de la présidente de la ville Corine Mauch et de la conseillère municipale Simone Brander. Et les festivités publiques ont suivi le 10 mai. DVK / Photo: ASTRA Avec un abonnement à ROUTIERS, vous ne manquerez plus aucun numéro. Il suffit de nous renvoyer ce talon! Abonnez-vous à ROUTIERS Vous pouvez scanner le talon ci-contre et nous le renvoyer par e-mail à: ekoehli@routiers.ch Vous pouvez également nous l’adresser par écrit à: ROUTIERS – Les Routiers Suisses Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens Téléphone: 021 706 20 32 M. / Mme: Nom / Prénom: Rue et numéro: Code postal / Localité: Téléphone / Téléphone portable: E-mail: Date: Signature: ROUTIERS – abo. ISSN 1423-4319 Fr. 10.00 70 ans Eberle Transport AG Sur la route en force avec Renault Trucks TRANSPORTS EXCEPTIONNELS Transformateur pour la caverne CAMIONS ÉLECTRIQUES Avantages et défis HVO100 La première station-service Le magazine spécialisé des chauffeurs professionnels N° 2 | 2025 ISSN 1423-4319 Fr. 10.00 Notterkran Camion électrique avec grue HIAB BERNHARD SCHNYDER Président de la section Glaris PROBLÈME SUR LES AIRES DE REPOS Durée de stationnement limitée CAMION FIAT EXOTIQUE Le «mille-pattes» Le magazine spécialisé des chauffeurs professionnels N° 3 | 2025 Abonnement annuel = 10 éditions CHF 90.–
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