Edition No 10/2025

30 TRANSPORT ET INFRASTRUCTURE Au rouge, ils nous agacent, au vert, nous les remarquons à peine et au jaune, nous accélérons parfois alors que nous devrions freiner. Les feux de signalisation, ou comme disent les spécialistes, les installations de signalisation lumineuse, sont des compagnons permanents de la circulation. Que nous nous déplacions en camion, en voiture, à vélo ou à pied, sans eux, le chaos et les accidents seraient inévitables, car ils règlent la circulation et assurent ainsi l’ordre et la sécurité. Même s’ils nous semblent tous identiques, chaque feu de signalisation est unique. Il est programmé individuellement en fonction de la densité du trafic, de la topographie et du volume de circulation. Les spécialistes parlent d’un calendrier de signalisation qui contrôle ce qu’on appelle les cycles. Un cycle est le laps de temps pendant lequel toutes les phases de signalisation (c’est-à-dire le vert, l’orange et Les feux de signalisation décident qui roule et qui attend. Mais ils peuvent faire bien plus qu’afficher les couleurs rouge, orange et vert: chaque feu de signalisation est un petit centre de calcul doté de sa propre logique, de ses propres capteurs et de son propre flux de données. Que se cache-t-il derrière ces compagnons quotidiens tout aussi discrets qu’indispensables? Les feux de signalisation Les chefs d’orchestre silencieux de la circulation routière TEXTE: FABIENNE REINHARD PHOTO: DANIEL VON KÄNEL le rouge) se déroulent une fois complètement sur toutes les voies. Selon la complexité, cela peut prendre jusqu’à deux minutes. Pendant ce temps, le système de contrôle veille en arrière-plan à ce qu’aucune voie ne gêne les autres. Et ce n’est pas une mince affaire, car aux grands carrefours, plusieurs programmes fonctionnent simultanément pour réguler le trafic dans toutes les directions. La sécurité avant tout L’objectif premier de tout système de feux de signalisation est la sécurité routière. Viennent ensuite les optimisations visant à fluidifier le trafic: les phases rouges et vertes sont réparties de manière à ce que le système tire le meilleur parti de chaque carrefour. Tous les usagers de la route sont traités sur un pied d’égalité. Il existe toutefois des exceptions à cette règle: afin de garantir la stabilité des horaires et les correspondances entre les bus et les trains, les bus et les tramways ont la priorité à certains feux de signalisation et peuvent traverser plus rapidement les carrefours ou les ronds-points grâce à des circuits spéciaux. La mise en place d’une vague verte est également possible: «Si un bus ou un tramway est en retard sur son horaire, le système peut interrompre la circulation et avancer la phase verte», comme l’explique Stefan Brendel, responsable du service de gestion du trafic de la Direction des travaux publics et des transports du canton de Berne (BVD). Alors que les véhicules prioritaires obtiennent généralement la priorité grâce à leur sirène et à leurs gyrophares bleus, des circuits spéciaux peuvent être activés pour les grands événements ou dans des cas exceptionnels. Cela facilite par exemple l’entrée et la sortie des parkings lors d’événements. «Ces circuits

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