Edition No 12/2020
23 CAMION 12 / 2020 Quand les tracteurs concurrencent les camions Les véhicules agricoles immatriculés en tant que tels disposent de plaques vertes, peu importe leur conception. L es véhicules agricoles ne concurrencent pas les transports routiers. C’est du moins ce que prévoit la théorie. Avec une plaque d’immatriculation verte, seuls des transports assimilables aux transports d’usines peuvent être effectués. La seule différence est qu’avec ces véhicules, des prestations peuvent égale- ment être proposées à d’autres exploitations. En pratique, cela peut prendre différentes formes. Cela signifie que vous pouvez utiliser un tracteur à plaques vertes pour transporter de la terre d’un terrassement, à condition que celle-ci ait été achetée par l’agriculteur proprié- taire du véhicule! L’agriculteur peut également transporter ses propres produits. Par exemple, si l’agriculteur possède une petite gravière, il est autorisé à transporter du gravier avec son tracteur à plaques vertes. Toutefois, uni- quement pour le livrer à l’utilisateur final mais pas à un intermédiaire. Mais qu’en est-il des tracteurs à plaques blanches? Parmi les véhicules à moteur, un tracteur représente un type de construction. Il appartient à son propriétaire de décider pour quelle activité ce véhicule est utilisé. Le législa- teur réglemente quant à lui la taxe et l’accès au marché par le biais des plaques d’imma- triculation. Si l’on veut effectuer des transports commerciaux avec un tracteur, ce véhicule doit être immatriculé comme n’importe quel autre véhicule. Il aura donc des plaques blanches. La question de savoir quelle prescription s’applique par la suite est précisée individuel- lement dans chaque règlement. Un aperçu est présenté dans le graphique ci-dessus. Vaut-il la peine d’utiliser un tracteur pour les transports routiers? A la base, un tracteur est construit pour les travaux dans les champs ou pour des transports de marchandises lourdes et des manœuvres à faible vitesse. Le prix d’achat d’un tracteur est donc beaucoup plus élevé que celui d’un camion. Les pneus de tracteurs sont aussi plus onéreux. C’est pourquoi on n’achète un tracteur avec des plaques d’immatriculation blanches que pour une application spéciale bien définie. Mais pas pour effectuer des transports routiers commerciaux à bas prix. Vaut-il la peine d’utiliser un camion à plaques vertes pour les transports routiers? En Allemagne, la tendance actuelle consiste à équiper des camions à traction intégrale de pneus agricoles. Un tel camion peut alors rouler à 40 km/h et être conduit avec un per- mis de la catégorie G. Une telle combinaison présente l’avantage de pouvoir transporter de grands volumes de marchandises des champs à la ferme avec un véhicule moins cher qu’un tracteur. (Christian Llamera) de 15 ans seront autorisés à conduire des vé- hicules roulant à 45 km/h et à 16 ans, ils pour- ront passer le permis A1 donnant accès aux motocycles de 125 cm 3 . Toute personne qui passe un permis voiture obtient automatique- ment le permis de conduire de la catégorie F. Les Routiers Suisses sont de l’avis que cette pratique est «très dangereuse». A juste titre, un chauffeur de camion doit suivre une formation stricte et des cours de formation continue réguliers. Rouler sur la route avec des véhicules affichant de tels poids requiert en effet des dispositions particulières, une bonne formation, une excellente santé et un sens aigu des responsabilités. Tous les au- tomobilistes ne peuvent pas en dire autant. Néanmoins, grâce au permis F, ils peuvent rouler avec un attelage de 40 tonnes! Par le passé, cette lacune de la loi n’avait pas beaucoup d’incidences. Les tracteurs n’étaient pas aussi puissants qu’aujourd’hui. En 1990, il y avait 23 tracteurs de plus de 10 tonnes, ce qui les rendait aptes au transport lourd. En 2019, il y avait déjà 4867 tracteurs adaptés à ce type de transport. Beaucoup d’entre eux sont immatriculés à titre com- mercial. Cette tendance se reflète également dans les chiffres relatifs aux tracteurs com- merciaux immatriculés. En 1990, 2091 trac- teurs commerciaux étaient immatriculés. Et en septembre 2020, il y en avait déjà 5716! Le fait de limiter le permis de conduire de ca- tégorie F à 3,5 tonnes et à un examen pour les remorques ne nuirait à aucune branche de l’industrie des transports. Une catégorie F sans limite de poids est à la fois dépassée et dangereuse. De plus, ne constitue-t-elle pas une véritable concurrence pour le secteur des transports routiers? (Christian Llamera) Ce graphique permet notamment de constater qu’un tracteur immatriculé commercialement – et pouvant rouler jusqu’à 45 km/h – ne paie pas de RPLP (Redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations) mais seulement la RPLF, à savoir une redevance forfaitaire qui est nettement moins onéreuse. Graphique:Christian Llamera
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