Edition No 2/2022

RenaultTrucks Le tout nouveauT520 EVO 4×2 Le transport de marchandises en Suisse Quelle est son importance? Page 2 Interview du président Markus Odermatt «Voici les buts de notre initiative» Insolite Le Saurer d’EriWeidmann Page 10 Page 30 Série «Jeunes chauffeurs» Quentin Menoud, 24 ans Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels N° 2/ 2022 ISSN 1423-4319 Fr. 7.50

© LAAX Notre hôtel trois étoiles, largement rénové, se distingue par une ambiance décontractée. Toutes nos chambres disposent de leur propre balcon. Sauna, piscine couverte avec pelouse/ jardin complètent l’offre. Notre situation au centre de Flims /Laax comporte de nombreux avantages. L’offre de Swiss Camion comprend: • 3 ou 5 nuits en chambre double*** Superior entièrement rénovée, aménagée avec goût et disposant de son propre balcon • Buffet de petit déjeuner régional et menu à 4 plats le soir • Sauna et piscine couverte • Bus local gratuit (Flims, Laax, Falera) et carte de séjour • L’arrêt de bus Flims Waldhaus-Caumasee est situé à côté de l’hôtel • Situation idéale pour faire des randonnées hivernales Selon la saison, des abonnements de ski à prix réduit sont disponibles à la réception. L’endroit idéal pour vos vacances d’hiver Offre pour les membres LRS à l’Hôtel des Alpes*** à Flims / Laax Hotel Des Alpes Flims Promenada 45 | 7018 Flims Waldhaus | Tél. 081 928 25 25 | info@hoteldesalpes.ch L’Hôtel des Alpes vous attend dans le magnifique village de Flims / Laax, situé au cœur des Grisons, au milieu d’une nature grandiose et variée. L’offre en matière de sports, de loisirs et de manifestations culturelles y est très riche. Des pistes de rêve et de magnifiques sentiers d’hiver vous y attendent. Votre offre SWISS CAMION (vous économisez 25%): • 3 nuits dès CHF 369.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 503.– • 5 nuits dès CHF 615.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 829.– • Valable du 10.12.2021 au 27.03.2022 • Cette offre est limitée et non cumulable • Supplément pour le week-end: + CHF 20.– par nuit • Haute saison: 28.1.2022 au 5.3.2022 + CHF 30.– p. p. et par nuit • Chambre double occupée par une personne: + CHF 40.– par nuit • Cette offre n’est pas valable du 25.12.2021 au 1.1.2022 Annulation gratuite jusqu’à 7 jours avant l’arrivée. Après cette date, jusqu’à la veille, seul un report est possible, ou un bon. A partir du jour précédent, 100% de frais d’annulation. S‘il n‘est pas possible de voyager en raison de mesures de quarantaine ordonnées par les autorités, de restrictions de voyage ou de la fermeture des frontières, il n‘y a évidemment pas de frais d‘annulation. Ceci s‘applique à toutes les réservations directes: par écrit, par e-mail et via la page internet. Les annulations ne sont possibles que par écrit. Réservations directement auprès de l’hôtel – Téléphone: 081 928 25 25 / E-mail: info@hoteldesalpes.ch Code à mentionner: SWISS CAMION/ Les Routiers Suisses Veuillez présenter votre carte de membre LRS lors du check-in à l’Hôtel des Alpes à Flims / Laax

1 CAMION 2 / 2022 Editorial +++ En couverture L’entreprise Chr. Guyan à Schiers (GR) est l’une des premières de Suisse à avoir reçu un nouveau Renault Trucks T520 EVO. Celui-ci se distingue notamment par une nouvelle colonne de direction à orientation multidirectionnelle ainsi que par des groupes optiques qui présentent une nouvelle signature limuneuse. (Photo: Daniel von Känel) Contact: Renault Trucks Suisse SA, Heimstrasse 45, CH-8953 Dietikon. www.renault-trucks.ch Page 10 Page 22 Page 6 +++ Transport de marchandises Les résultats d’une étude suisse +++ Rubrique «Jeunes chauffeurs» Quentin Menoud, 24 ans +++ Association Interview du président central des Routiers Suisses ................2 +++ Rubrique juridique Un licenciement pour refus de vaccination est-il légal?............4 +++ Roman Porta «C’est un vrai plaisir de conduire un tel Saurer 6DM 4×4.» +++ Continental Les défis des manufacturiers de pneumatiques.................... 18 +++ Daimler Truck 125 ans d’expérience dans le secteur de la construction....... 20 +++ Insolite Le Saurer d’EriWeidmann..... 30 +++ Notre concours de photos Un vainqueur valaisan............32 +++ Rubriques Programme des cours.............40 Relais routiers........................42 Canton duTessin.....................44 Quand il est question de passion et de défense de nos intérêts Le contenu du présent numéro, que toute l’équipe de SWISS CAMION a eu le plaisir de vous préparer, s’avère particulièrement varié. Il traite en effet aussi bien de la passion des camions que de la défense de nos intérêts. Cette passion, c’est tout d’abord celle qui anime notre jeune chauffeur Quentin Menoud. Après avoir envisagé de se lancer dans l’enseignement, il effectue à 14 ans un stage auprès d’un transporteur, ce qui lui fait finalement changer d’avis. Aujourd’hui, dix ans plus tard, il ne regrette guère cette réorientation: «Ce que j’aime dans notre métier, c’est qu’aucune journée ne ressemble à une autre. Les tâches sont très variées, nous bénéficions d’une liberté appréciable et les fenêtres de notre place de travail permettent d’admirer des paysages qui sont souvent de toute beauté. Assister au lever de soleil est par exemple quelque chose de magique.» Mais la passion, c’est également restaurer à la perfection un ancien camion de l’armée suisse (lire en page 22) ou effectuer un voyage de quatre semaines en Scandinavie avec trois Saurer (lire en page 26). Quant à la défense de nos intérêts, elle est évoquée ce mois-ci par Markus Odermatt. Le président central des Routiers Suisses a expliqué comme suit les raisons pour lesquelles son association a décidé de lancer une initiative populaire en faveur des chauffeurs: «Cela fait des années que Les Routiers Suisses réclament l’introduction d’une Convention collective de travail à l’échelle nationale. La direction de l’Astag a cependant toujours contesté la nécessité d’une telle Convention collective de travail et n’a jamais donné suite à nos revendications dans ce domaine. C’est donc en lançant cette initiative populaire que nous essayons d’agir afin de protéger la profession de chauffeur.» Avec cette initiative populaire (lire en page 2), les Routiers Suisses souhaitent notamment obtenir des salaires équitables dans toutes les régions de Suisse: «Il est en effet inadmissible que, dans certaines régions de notre pays, un chauffeur professionnel ayant la charge d’une famille de quatre personnes ne soit pas en mesure de couvrir les besoins vitaux de sa famille», déplore Markus Odermatt qui demande à tous les membres des Routiers Suisses, ainsi qu’à leurs proches, de récolter activement les signatures pour cette initiative populaire en faveur de chauffeurs. Il en faut au moins 100000, valables et authentifiées, pour qu’elle aboutisse. Laurent Missbauer, rédacteur en chef Impressum: SWISS CAMION, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, swisscamion@routiers.ch | Rédacteur en chef: Laurent Missbauer | Rédacteur: Daniel von Känel | Collaborateurs de la rédaction: Sarah Amat, Christian Llamera, Kéren Martin, Elvedin Mesic, David Piras, Hans-Peter Steiner et Erich Urweider | Annonces: Kéren Martin, kmartin@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch | Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, La Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@routiers.ch | Tirage contrôlé REMP: 17813 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel: 75 francs | www.swisscamion.ch

2 CAMION 2 / 2022 Association Markus Odermatt: «Notre initiative populaire vise à protéger la profession de chauffeur» Markus Odermatt, pourquoi Les Routiers Suisses ont-ils décidé de lancer une initiative populaire en faveur des chauffeurs? Cela fait des années que Les Routiers Suisses réclament l’introduction d’une Convention collective de travail (CCT) à l’échelle nationale. La direction de l’Astag (n.d.l.r.: l’association des transporteurs routiers, à savoir les employeurs des chauffeurs), acependant toujours contesté lanécessitéd’une telleCCTet n’a jamaisdonné suite à nos revendications dans ce domaine. C’est donc en lançant cette initiative populaire que nous essayons d’agir afin de protéger la profession de chauffeur. Quels sont les principaux objectifs que Les Routiers Suisses cherchent à atteindre au moyen de cette initiative? Avant tout l’équitésalarialepour leschauffeurs! Nous constatons certes que, dans certaines régions du pays, les conditions salariales négociéespar les conventions cantonales sont Markus Odermatt, le président central des Routiers Suisses. Pour quelles raisons l’association «Les Routiers Suisses» a-t-elle décidé de lancer une initiative populaire en faveur des chauffeurs? Markus Odermatt, le président central de l’association, répond ici à cette question et à bien d’autres encore. Il est impératif selon lui de protéger la profession de chauffeur et de mettre un terme aux disparités salariales. bonnes. Il est toutefois inadmissible que, dans d’autres régions de notre pays, un chauffeur professionnel ayant la charge d’une famille de quatre personnes ne soit pas en mesure de couvrir les besoins vitaux de sa famille. Et si ces mêmes chauffeurs veulent s’offrir un petit quelque chose de plus, par exemple partir en vacances à l’étranger ou payer les camps scolaires des enfants, ils doivent impérativement chercher un second emploi! Pourquoi l’Astag n’est-elle pas favorable à votre initiative? Si des entreprises de transport réputées approuvent déjà une telle CCT, la direction de l’Astag adopte une tactique qui vise à retarder l’introductiondecetteCCT. Nous sommesdece fait très inquiets. Cela pour les raisons suivantes: des syndicats tels qu’Unia pourraient alors s’en mêler; certaines sections de l’Astag pourraient s’opposer à la direction; des membres pourraient démissionner et les conventions cantonales pourraient être considérées comme suffisantes, à commencer par celles qui ne sont pas du tout satisfaisantes! Combien de signatures devez-vous réunir pour que cette initiative aboutisse? Il nous en faut 100000, toutes authentifiées. Comment Les Routiers Suisses vont-ils s’y prendre pour récolter ces signatures? A première vue, ce chiffre peut sembler très élevé.Etantdonnéquenouscomptonsquelque 17000membres, nous devrions quandmême pouvoir réunir 100000 signatures valables. Il faut pour cela que tous nosmembres jouent le jeu. Des apprentis à nos membres vétérans, nous devons tous aller à la chasse aux signatures. Et cela aussi bien dans notre cercle familial qu’auprès de nos amis et de nos connaissances. Nous inciterons par écrit, mais également sur internet et sur Facebook, nos membres à récolter le plus possible de signatures valables. La récente initiative«Pour des soins infirmiers forts» a-t-elle inspiré Les Routiers Suisses? Pas vraiment. Le lancement de notre initiative est à mettre sur le compte de la situation actuelle: de plus en plus de chauffeurs frontaliers et de chauffeurs étrangers évincent les Suisses de notre profession en acceptant le dumping salarial. Cette initiative «Pour des soins infirmiers forts» a profité de la pandémie. Cette dernière profitera-t-elle également à votre initiative en faveur des chauffeurs? Je l’espère. La population suisse a en effet bien compris que notre système de santé pourrait s’effondrer faute de personnel soignant en nombre suffisant. Nous espéronsque lapopulation suisse comprendraégalement que sans conductrices et sans conducteurs de véhicules lourds, les camions ne peuvent pas circuler. La totalité de notre approvisionnement et toute notre économie s’effondreraient car, en Suisse, la distribution des marchandises à leur destinationfinaleestgénéralementassuréepardes chauffeurs locaux. Quel est, dans les grandes lignes, le calendrier de votre initiative populaire? Le texte de l’initiative est actuellement disponible sous forme de projet (lire ci-contre). Des clarifications sont encoursavec laChancellerie fédéraleetdesmodificationspourraientencore intervenir. Le comité d’initiative sera composé Photo: Laurent Missbauer

3 CAMION 2 / 2022 Afin d’assurer l’approvisionnement de la population et de l’économie en prestations logistiques, la Confédération veille à ce qu’il y ait un nombre suffisant de chauffeurs formés de manière appropriée. Elle prend à cet effet les dispositions et mesures suivantes: 1. Les chauffeurs qui effectuent des transports en Suisse vivent et habitent en Suisse ou dans les régions limitrophes des pays voisins. 2. Les conditions de travail et les salaires des chauffeurs sont comparables à ceux d’autres professions artisanales. Un salaire minimum obligatoire est fixé pour la rémunération. 3. Les transports nationaux effectués au moyen de véhicules immatriculés à l’étranger (cabotage) sont interdits. Les infractions de cabotage sont poursuivies de manière centralisée par la Confédération qui a le droit de consulter les documents de transport et les factures, ainsi que d’effectuer des contrôles sur place auprès des expéditeurs, des transporteurs, des destinataires et des véhicules circulant sur nos routes. 4. La formation et le perfectionnement sont adaptés aux besoins de l’économie, de la population et des chauffeurs eux-mêmes. La formation met l’accent sur l’efficacité des méthodes de travail, la sécurité routière, la protection de l’environnement, la préservation des ressources et le sens des responsabilités. La formation initiale et la formation continue se déroulent en Suisse. Elles sont financées par les recettes de la RPLP. La Confédération collecte des statistiques afin de vérifier la mise en œuvre de ces dispositions. La Confédération édicte des lois et des ordonnances sur l’embauche, les conditions de travail, la formation des chauffeurs et la mise en œuvre de l’interdiction du cabotage. Le texte de l’initiative ne peut être présenté ici que sous forme de projet. Des clarifications sont actuellement en cours avec la Chancellerie fédérale et des modifications pourraient encore intervenir. Le comité d’initiative est composé de personnes issues de la profession de chauffeur. Il s’agit de défendre les intérêts de la profession et non de faire de la politique de parti. Nos revendications ne sont ni de gauche ni de droite. Elles sont faites par des chauffeurs pour les chauffeurs. Il est également clair qu’une initiative populaire constitue un chemin relativement long. Mais si nous ne commençons pas aujourd’hui, les choses ne s’amélioreront jamais. La collecte de signatures ne peut être lancée qu’avec l’accord de la Chancellerie fédérale, ce qui pourra durer jusqu’au printemps de la présente année. Nous commencerons à récolter des signatures dès que leur collecte sera validée. Pour cela, nous espérons bien entendu pouvoir compter sur votre aide ainsi que sur votre soutien. (Les Routiers Suisses) Voici le texte de l’initiative populaire que les Routiers Suisses souhaitent lancer Photo: Laurent Missbauer Sans chauffeurs, c’est toute l’économie suisse qui serait paralysée. de personnes issues de notre profession. La collecte de signatures ne pourra être lancée qu’avec l’accordde laChancellerie fédérale. La suite de la procédure est la suivante: 1. Publication dans la Feuille fédérale. 2. Récolte et certification des signatures. 3. Dépôt d’une initiative populaire. 4. Message du Conseil fédéral. 5. Traitement du texte au Parlement – Prolongation du traitement parlementaire (en cas de contre-projet) – Décision de retirer l’initiative 6. Votation populaire. Que souhaitez-vous encore ajouter au sujet de cette initiative? Nous ne devons pas désespérer. Le chemin sera certainement long jusqu’à la votation populairemais, si nous ne nous y attelons pas maintenant, nos droits et nos souhaits seront à nouveau bafoués. Or nous devons préparer notre avenir et celui de notre jeunesse. Qu’est-ce qui vous tient personnellement à cœur avec cette initiative? Le fait que personne ne pourra nous reprocher de n’avoir rien fait pour remédier à la situation actuelle. Seul l’avenir nous dira si cela a marché. Enattendant, restonsunis.Cen’estqu’avec l’engagement dechacunquenousatteindrons notre but. (Laurent Missbauer) FUCHS le partenaire à la pointe de la technologie pour l’industrie automobile, les véhicules commerciaux et les poids lourd. Avec sa marque TITAN Fuchs propose une gamme d’huiles moteurs et de transmissions avec les dernières homologations officielles des constructeurs. Faites confiance aux spécialistes et à notre partenaire local: aseolsuisse.ch Droit au but.

4 CAMION 2 / 2022 Rubrique juridique En cas de refus de se faire vacciner, le licenciement est-il une option légale? Le service juridique des Routiers Suisses répond dans cet article à quelques-unes des questions que les conductrices et les conducteurs de véhicules lourds pourraient se poser dans le contexte de la crise sanitaire actuelle. Est-il possible pour l’employeur d’imposer le vaccin? Le droit autorise, en fonction des circonstances, les entreprises à imposer des Certaines entreprises refusent qu’une personne non vaccinée pénètre dans leurs locaux. Dans ce cas, le chauffeur non vacciné n’est plus dans la capacité de livrer ces entreprises. Son employeur peut donc lui imposer la règle des 2G et lui imposer de ce fait indirectement de se faire vacciner. Ce mois-ci, nous apportons quelques réponses aux questions qui se posent face à l’épidémie de coronavirus et au vaccin. Qu’est-ce qui est autorisé, qu’est-ce qui ne l’est pas? Cet article est rédigé dans un but purement informatif et n’est en aucun cas une prise de position dans un sens ou dans l’autre. règles dans le but de protéger la santé des employés et des autres usagers, par exemple les clients. Il est tout à fait possible pour un employeur d’imposer la règle des 2G et d’imposer le vaccin indirectement. Par exemple pour les employés qui ont beaucoup de contacts avec les clients ou lorsque les clients eux-mêmes refusent qu’une personne non vaccinée pénètre dans leur entreprise. Alors, dans ce cas, le chauffeur non vacciné n’est plus dans la capacité de livrer ces clients-là. Pour cause de son absence de vaccination, il ne peut plus fournir son travail. Il est alors éventuellement possible que l’employeur impose le vaccin. Les employés ont une marge de manœuvre très limitée, par exemple proposer du télétravail si celui-ci est possible. L’entreprise a une obligation de protéger la santé de l’ensemble de ses employés et, afin de respecter cette obligation, elle doit mettre en place des mesures adéquates. Si une mesure est objectivement adéquate, alors l’employé n’est pas en droit de la refuser. Evidemment, les circonstances au cas par cas doivent toujours être analysées et nous présentons ici les principes généraux. Une entreprise pourrait théoriquement imposer le vaccin, mais uniquement pour un groupe de travailleurs pour lequel la nécessité est indéniable de par l’impossibilité ou la grande difficulté à fournir le travail sans le vaccin. Photo: Laurent Missbauer Il est tout à fait possible pour un employeur d’imposer la règle des 2G et d’imposer de ce fait le vaccin de façon indirecte. SWISS CAMION, le No 1 dans la branche des véhicules utilitaires grande affinité auprès des lecteurs – le magazine est lu autant par le décideur que par l’apprenti plus de 50 000 lecteurs tirage de 17813 exemplaires certifié REMP une édition en français et une en allemand 11 publications par an Pour la réservation des annonces, veuillez contacter: Mme Kéren Martin téléphone 021 706 20 32 e-mail: KMartin@routiers.ch SWISS CAMION Les Routiers Suisses Route de la Chocolatière 26 1026 Echandens www.swisscamion.ch

5 CAMION 2 / 2022 Et si le vaccin est imposé par l’employeur et que le travailleur refuse? Alors en ultima ratio, si aucune autre option n’est possible, l’employeur peut prononcer un licenciement sur la base de ce refus. Attention, il ne peut pas se cacher derrière cette option pour opérer un «grand nettoyage de printemps» mais, si les circonstances le justifient réellement, le licenciement serait alors considéré comme valable et justifié aux yeux de la loi. Est-il possible d’imposer la condition de la vaccination à l’embauche? Oui et c’est d’ailleurs déjà pratiqué dans plusieurs entreprises. Cette pratique est par ailleurs parfaitement légale. Un employeur peut-il traiter les employés vaccinés différemment de ceux qui ne le sont pas? Si l’inégalité de traitement est basée sur des faits objectifs, alors il ne s’agit pas de discrimination. La définition légale de la discrimination se retrouve en effet lorsque l’on traite de manière différente des personnes qui se trouvent dans la même situation. En l’espèce, les personnes ne se trouvent pas dans la même situation étant donné que l’une est vaccinée et l’autre non. Il est tout à fait possible de différencier le traitement entre ses employés en se basant sur des faits objectifs. Nous rappelons que le but premier doit être d’essayer de trouver des solutions adaptées à chaque relation de travail et satisfaisant au maximum les deux parties. (Sarah Amat) Si les circonstances le justifient réellement, un employeur peut licencier le travailleur qui refuse le vaccin. Un tel licenciement serait alors valable aux yeux de la loi. Dessin:Trinco Le droit autorise l’employeur à imposer des règles dans le but de protéger la santé de ses salariés. 3. - 6.3.2022 BERN | SWITZERLAND motofestival.ch TWO WHEELS, TWO WHEELS, ONE SPIRIT ONE FESTIVAL Medienpartner Patronatspartner Weitere

6 CAMION 2 / 2022 Série «Jeunes chauffeurs» «Un métier qui est une véritable passion» C’est dans une des zones industrielles proches de l’autoroute à Yverdon-lesBains (VD) que QuentinMenoud nous a donné rendez-vous. Il est exactement 8h39 en cette froide matinée de janvier et les rayons de soleil n’ont pas encore atteint le chantier où ce jeune chauffeur de 24 ans doit livrer 17 tubes de conduite de gaz en acier. Le soleil éclaire Photos: Laurent Missbauer Enfant, Quentin Menoud avait envisagé de devenir enseignant. «Un stage dans une entreprise de transport m’a cependant fait changer d’avis à 14 ans et je ne le regrette pas. Conduire des camions est en effet une véritable passion», nous a-t-il confié le jour de notre reportage dans le canton de Vaud. cependant déjà les sommets qui dominent la cité thermale. Et comme ces sommets sont recouverts de la neige tombée la veille, le spectacle est encore plus beau que d’habitude. La problématique de l’angle mort «Assister au lever du soleil est quelque chose de magique. Je ne m’en lasse jamais et cela participe à cette sensation de liberté que l’on éprouve en exerçant la profession de chauffeur, une profession qui est une véritable passion pour moi», nous explique Quentin Menoud. Au volant du Mercedes Antos que son employeur Debrunner Acifer lui a confié, il redouble de prudence dans les giratoires. «Il y a souvent des automobilistes qui nous coupent devant ou, pire, des motos qui se faufilent en ignorant les dangers liés à l’angle mort. A ce sujet, j’ai une jolie anecdote à vous raconter», précise ce jeune chauffeur membre des Routiers Suisses. «Un jour, alors que je Quentin Menoud: «C’est un stage effectué à l’âge de 14 ans auprès de l’entreprise de transport Reymond Frères à Coinsins qui m’a incité à devenir chauffeur.Après mon apprentissage chez Gétaz Miauton, j’ai d’ailleurs travaillé chez Reymond Frères où j’ai transporté du béton avec un camion toupie.» Un camion personnalisé avec, entre autres, des bavettes Mercedes, deux feux orange sur le toit et un tableau de bord recouvert de tissu bleu. Dans un giratoire où Quentin Menoud redouble d’attention: ce qu’il craint le plus, ce sont les motos qui se faufilent entre les camions.

7 CAMION 2 / 2022 Né le 14 septembre 1997 à Meyrin (GE), Quentin Menoud habite à Coinsins (VD), sur les hauteurs de Nyon. Il a effectué un apprentissage de conducteur de véhicules lourds avec CFC (Certificat fédéral de capacité) chez Gétaz Miauton à Bussigny (VD). Après avoir travaillé chez Reymond Frères SA à Coinsins, Challande SA à Nyon et Henny Transports SA à Rolle (VD), il a été engagé le 1er avril 2020 par le groupe Debrunner Acifer à Crissier (VD). Il occupe ses loisirs en faisant de la moto et en conduisant les camions de pompiers du service de secours Gland-Serine. (L. M.) Le chauffeur m’étais arrêté pour une des pauses obligatoires auxquelles nous sommes soumis en tant que chauffeurs professionnels, un moniteur de moto-école qui passait par là avec ses élèves conducteurs m’a demandé s’il pouvait les sensibiliser à la problématique de l’angle mort en les installant brièvement au volant de mon camion.» Fidèle au fameux dicton «Les routiers sont sympas», Quentin Menoud a répondu favorablement à cette requête et les élèves conducteurs ont pu ainsi constater que le champ de vision d’un conducteur de camion était nettement plus restreint que celui d’un automobiliste en raison d’un angle mort beaucoup plus Le jeune chauffeur Quentin Menoud ne fait pas que conduire. Il manœuvre aussi la grue. Celle-ci soulève ici les cinq premiers des 17 tubes destinés à un chantier d’Yverdon-les-Bains. Quentin Menoud est bien équipé pour affronter une température de zéro degré. Leader en Suisse du négoce en gros de produits pour la construction, l’industrie et l’artisanat, le groupe Debrunner fut fondé en 1755 à Saint-Gall. Il fusionne en 1988 avec le groupe Koenig, puis en 1996 avec le groupe Acifer. Le groupe Debrunner Acifer, qui appartient depuis 1992 à la multinationale Klöckner & Co, est implanté dans toute la Suisse. Quentin Menoud est rattaché au site de Crissier qui compte une douzaine de chauffeurs et une dizaine de camions. Quentin Menoud y conduit un Mercedes Antos qui tracte une semi-remorque à essieu directeur (L. M.) L’employeur Le soleil éclaire déjà les sommets du massif du Jura qui dominentYverdon-les-Bains. Photos: Laurent Missbauer important. «J’ai trouvé très judicieuse l’initiative de ce moniteur de moto-école», note Quentin Menoud pour qui la solidarité entre chauffeurs ou entre les autres usagers de la route n’est pas un vain mot. S’entraider entre collègues «Il est par ailleurs tout à fait normal d’aider un collègue, par exemple lorsqu’il s’agit de manœuvrer dans un endroit où il n’y a que très peu de visibilité ou lorsqu’on reçoit un nouveau véhicule, comme c’était le cas pour moi quand je suis passé d’un camion porteur à un camion avec une semi-remorque. A cette occasion, j’ai pu bénéficier de judicieux conseils de la part Une main pour manœuvrer la grue et l’autre pour bien entreposer les tubes en acier. Le dépassement de la longueur du camion est correctement signalé avec ce triangle.

8 CAMION 2 / 2022 Photos: Laurent Missbauer Série «Jeunes chauffeurs» d’un de mes collègues chez Debrunner Acifer, Laurent Croisier. C’est lui qui m’a expliqué qu’il n’était pas nécessaire de trop braquer quand la semi-remorque dispose d’un essieu directeur», précise Quentin Menoud. De toute évidence, les explications de Laurent Croisier ont été bien assimilées. Quentin Menoud a en effet parfaitement reculé dans un petit chemin non goudronné à proximité du chantier où il a livré les 17 tubes en acier précédemment évoqués. Une fois cette livraison effectuée, il a mis le cap sur Eclépens (VD), à mi-chemin entre Yverdon-lesBains et Lausanne. Là, il a chargé sur sa semi-­ remorque 149 tuyaux qu’il a ensuite transportés dans les entrepôts de son employeur Debrunner Acifer à Crissier (VD). Un travail très varié Après avoir déchargé ces 149 tuyaux, QuentinMenoud est encore allé chercher avec un collègue un MAN dans un garage près de Morges (VD). Ce n’est que lorsque ce camion a été ramené à Crissier que sa journée a touché à sa fin. «Ce que j’aime dans mon métier, c’est qu’aucune journée ne ressemble à une autre», reconnaît-il. «Les tâches sont en effet très variées, on bénéficie d’une liberté appréciable et les fenêtres de notre place de travail nous permettent d’admirer des paysages qui sont souvent de toute beauté. Ces arguments font que je ne regrette pas du tout d’être devenu chauffeur plutôt qu’enseignant comme je l’avais envisagé quand j’étais enfant. J’aimerais d’ailleurs profiter de cet article pour remercier mon père. Il aurait certes préféré que je choisisse le métier d’enseignant mais quand il a vu que ma véritable passion était d’être chauffeur, il m’a toujours soutenu. Pour me faire plaisir, quand je n’avais que 14 ans, il est même devenu membre des Routiers Suisses afin que je puisse lire le SWISS CAMION qu’un ami lui avait fait connaître.» «Dès que votre mensuel arrivait à la maison, je dévorais tous les articles consacrés aux nouveaux camions ainsi qu’aux jeunes chauffeurs. Je me souviens d’ailleurs encore très bien d’un reportage consacré à un Renault Trucks de cinq essieux, un camion qui m’avait fait rêver à l’époque», ajoute Quentin Menoud. «Et, si vous permettez, j’aimerais également remercier dans votre article M. Pascal Juillerat. C’est lui qui m’a formé lorsque j’ai effectué mon apprentissage de conducteur de véhicules lourds avec CFC chez Gétaz Miauton à Bussigny.» Permission accordée avec grand plaisir! (Laurent Missbauer) Une marche arrière parfaite dans ce petit chemin: «C’est mon collègue Laurent Croisier qui m’a expliqué comment manœuvrer de la façon la plus efficace», avoue, reconnaissant, Quentin Menoud. À Eclépens: Quentin Menoud pose à notre demande devant son camion. Quelques instants plus tard, la semi-remorque Fliegl de son Mercedes-Benz Antos recevra 149 tuyaux destinés à l’acheminement de l’eau qu’il faudra transporter jusqu’aux entrepôts de son employeur Debrunner Acifer à Crissier.

9 CAMION 2 / 2022 «Il ne sert à rien d’augmenter sans cesse les prix sans véritable bénéfice pour le climat» Le Kursaal de Berne a accueilli le 18 janvier la traditionnelle «Journée des garagistes suisses». Celle-ci, organisée par l’Union professionnelle suisse de l’automobile (Upsa), a réuni «près de 600 personnes» dont la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga. «Le fait que la cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication ait participé à notre manifestation démontre qu’elle prend notre branche et nos préoccupations au sérieux», a notamment relevé Thomas Hurter, le président central de l’Upsa. Promouvoir l’électromobilité Lors de son allocution, Simonetta Sommaruga a donné «des informations de première main» sur les orientations politiques actuelles: «Le Conseil fédéral entend promouvoir les stations de recharge pour les véhicules élecLa «Journée des garagistes suisses» a eu lieu à Berne, le 18 janvier, en présence, entre autres, de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et de Thierry Burkart, le président de l’Astag. Celui-ci a notamment déclaré qu’«il ne servait à rien d’augmenter sans cesse les prix sans véritable bénéfice pour le climat». triques là où elles manquent encore, à savoir dans les maisons d’habitation et sur les lieux de travail.» Comment financera-t-on ces stations de recharge? Très vraisemblablement en augmentant les prix des carburants. On rappellera à ce sujet que l’Upsa s’était vivement opposée il y a une année à la nouvelle loi sur le CO2, loi finalement rejetée par 51,6% des votants le 13 juin dernier. L’Upsa avait notamment relevé que «la nouvelle loi sur le CO2 allait renchérir avec certitude les marchandises et les services car quelqu’un devra bien payer les surcoûts pour l’essence, le diesel, le gaz et les billets d’avion… Si les consommateurs ne paieront pas ces surcoûts directement, ils les paieront indirectement via des prix de marchandises plus élevés.» Invité lors de cette «Journée des garagistes suisses», Thierry Burkart, à la fois président du Parti libéral-radical et de l’Astag, a notamment déclaré qu’«il ne servait à rien d’augmenter sans cesse les prix sans véritable bénéfice pour le climat et sans aboutir à un changement des comportements.» Les propos des participants à cette «Journée suisse des garagistes» peuvent être consultés sur le site www.agvs-upsa.ch. (Laurent Missbauer) Photos: Upsa Actualités La «Journée des garagistes suisses» a réuni plusieurs intervenants dont Thierry Burkart, tout à droite ci-dessus. A cette occasion, le président de l’Astag, l’association des transporteurs routiers, s’est notamment opposé «à des augmentations de prix sans véritable bénéfice pour le climat». Simonetta Sommaruga: «Le Conseil fédéral entend promouvoir les stations de recharge.»

10 CAMION 2 / 2022 Politique routière Le transport de marchandises ne représente qu’une faible part du trafic routier total Le trafic économique, qui est notamment généré par le secteur des transports, est décrié par la gauche et les écologistes. Il serait ainsi nuisible à l’environnement et encombrerait les espaces urbains. La Confédération a désormais établi des faits à ce propos en se basant sur une étude selon laquelle le transport demarchandises et de personnes à des fins professionnelles et de service, appelé plus précisément le trafic économique, ne représente qu’une faible part du trafic routier total. Ce serait donc une bonne raison de se réjouir pour tout le monde: les rayons des magasins et des boutiques de produits diététiques sont bien fournis, les ordures et les déchets verts sont évacués régulièrement, les nouvelles sandales en chanvre cultivé de manière biodynamique et la batterie de rechange pour le vélo électrique sont livrées jusqu’au pas de porte de ceux qui les ont commandées. D’une part, cela laisse suffisamment de temps libre pour déguster un «chai latte» au lait d’avoine de Suède, d’autre part, pour fournir cette prestation, l’ensemble de la branche Le transport de marchandises, qui a été défini avec précision dans une nouvelle étude de base, ne représente que 16,5% du trafic total en Suisse. Photo: Daniel von Känel Une étude de la Confédération le confirme: ce ne sont pas les chauffeurs de poids lourds qui encombrent les routes en Suisse. des transports ne représente que 16,5% de l’ensemble du trafic routier. Trop beau pour être vrai? Non. La Confédération a déterminé cette valeur dans le cadre d’une étude publiée récemment. Cela ne signifie évidemment pas qu’il ne faut plus porter un regard critique sur le secteur des transports. En effet, le trafic augmente globalement, tout comme le trafic économique, du moins en chiffres réels. On peut supposer que ce pourcentage augmentera également à l’avenir, compte tenu de l’évolution actuelle du comportement des consommateurs qui est de plus en plus influencé par les achats en ligne. Des transports d’une importance capitale Pour une politique des transports efficace, il est donc important de disposer de données sûres sur les différentes sources de pollution. Jusqu’à présent, il était surtout clair que les infrastructures de transport sont de plus en plus sollicitées, y compris par le trafic économique. Mais voilà, «il manquait jusqu’à présent une approche différenciée de ce que recouvre exactement le trafic économique». L’Office fédéral du développement territorial explique donc pourquoi il a procédé à une étude de base sur le «trafic économique dans les espaces urbains» en collaboration avec les offices fédéraux des routes (Ofrou), des transports (OFT), de l’environnement (Ofev) et de l’énergie (Ofen). L’étude mentionne que le trafic économique est souvent perçu par la population comme une entrave au trafic. C’est pourquoi il n’a pas encore été considéré comme une priorité par la population et les politiques bien que les garanties qu’il offre soient d’une importance capitale pour l’économie et la société. D’autre part, il génère également des charges pour le système de transport, la société et l’environnement. Cette étude ne mentionne donc pas seulement les aspects négatifs qui viennent à l’esprit de beaucoup de gens lorsqu’ils entendent le mot «camion», et qui ne sont pas associés aux prestations fournies, mais aussi la grande importance que revêt le travail quotidien des chauffeurs pour la société. Et c’est bien nécessaire. «Certaines personnes considèrent souvent le chauffeur comme un obstacle plutôt que comme celui qui livre les marchandises qu’elles achètent», avait déploré le chauffeur Manuel Kohler dans notre article de la rubrique «Jeunes chauffeurs» publié dans l’édition dumois de janvier de SWISS CAMION. Il souhaiterait que le travail indispensable et

11 CAMION 2 / 2022 C’est en particulier dans les zones urbaines que le transport de marchandises, défini comme trafic économique, doit relever plusieurs défis. Vous avez acheté la voiture de vos rêves? Offrez-lui la meilleure couverture! Contactez-nous pour une offre au téléphone 021 706 20 00 ou par courriel: avantages@routiers.ch Nous vous enverrons notre meilleure offre. Allianz vous couvrira à la hauteur de vos attentes. Photo: Daniel von Känel néanmons loin d’être de tout repos qu’il accomplit quotidiennement soit davantage valorisé. On se félicitera que cette étude ne laisse aucune place à un populisme rouge-vert. Des zones urbaines sous pression La sollicitation croissante des infrastructures de transport met notamment sous pression les zones urbanisées des agglomérations et leurs réseaux de transport, écrit l’Office fédéral du développement territorial dans le communiqué de presse relatif à cette étude. C’est pourquoi l’attention s’est également portée sur ces espaces. «C’est ainsi par exemple que les trams, les véhicules de livraison, les piétons et les taxis utilisent simultanément des espaces routiers limités», peut-on lire. Les tendances sociales et technologiques renforceraient cette évolution. «L’approvisionnement en marchandises et l’élimination des déchets par la route et le rail dans les espaces urbains deviennent donc des procédures plus exigeantes», constate l’Office fédéral du développement territorial. Définition du trafic économique L’étude a mis l’accent sur les transports économiques effectués par la route car, dans les espaces urbains, le rail joue un rôle moins important pour la distribution sur les derniers kilomètres. La définition du trafic économique est la suivante: il s’agit du transport demarchandises et de personnes effectué à des fins professionnelles ou de service. «Les prestations d’approvisionnement et d’élimination pour les entreprises du commerce, de l’artisanat et de l’industrie ou pour les services publics figurent au premier plan», écrit l’Office fédéral du développement territorial. Et de préciser: «Le trafic économique routier représente environ 16,5% du trafic routier total». Dans son communiqué, l’Office fédéral du développement territorial précise également les définitions des termes «professionnel» et «de service»: le trafic à des fins professionnelles comprend tous les trajets des entreprises privées, le trafic à des fins de service et les trajets du secteur public. Les déplacements des employés vers leur lieu de travail n’en font cependant pas partie. Priorité ou contrôle? Dans les villes, des mesures telles que la limitation de vitesse à 30 km/h ou la réduction du nombre de voies sont déjà prises pour réguler le trafic ou, selon le point de vue, pour l’entraver. La présente étude de base doit permettre de développer à l’avenir des mesures qui servent également le trafic économique. Ainsi, la responsable de l’étude, Franziska Borer Blindenbacher, de l’Office fédéral du développement territorial, a relevé ce qui suit dans une interview accordée à Energeia Plus, le magazine de l’Office fédéral de l’énergie: «Les villes font déjà beaucoup pour la régulation du trafic mais notre étude identifie encore d’autres domaines où des solutions élaborées conjointement par les autorités et l’économie pourraient faciliter les choses. Par exemple sur la question de savoir si le trafic économique doit être géré de manière ciblée ou même avoir la priorité afin d’améliorer la fluidité du trafic.» Ces propos montrent qu’il faut accorder davantage d’importance au trafic économique dont font partie les services de livraison ou de soins à domicile tout comme les transports par camions. On attend avec impatience de voir quellesmesures concrètes découleront de ces observations. (Daniel von Känel) Cette étude mentionne également la grande importance que revêt le travail quotidien des chauffeurs pour la société.

12 CAMION 2 / 2022 Jubilaires Un grand merci à tous nos membres qui nous sont fidèles depuis 25 ans et 50 ans Nous tenons à exprimer à tous les jubilaires qui figurent sur ces trois pages nos plus vifs remerciements pour leur fidélité ainsi que pour leur engagement. Nous leur adressons également nos meilleurs vœux de santé pour la nouvelle année. (LRS) Aarau 25 ans: Renato Bysäth, Silvan Döbeli, Marcel Gloor, Thomas Haas, Pascal Hurni, Hans Krähenbühl, Thomas Schärer, Daniel Scherer, Pia Sutter, Hanspeter Sutter, Philippe Traussnig, Ernst Vogt, Rudolf Weiss. 50 ans: Daniel Gloor, Herbert Häfeli, Franz Honauer, Beat Kämpfer, Ernst Lienhard, Samuel Lindegger, Fritz Lüthi, Karl Müller, Hanspeter Umiker. Dessin:Trinco L’association des Routiers Suisses remercie chaleureusement tous les membres qui lui sont restés fidèles depuis un quart de siècle, respectivement depuis un demi-siècle. Alpes Vaudoises -Chablais 25 ans: Raphaël Boand, Raphaël Chabloz. 50ans: Albert Chabloz, Samuel Lenoir, Gilbert Martin. Arc Lémanique 25 ans: Christian Binggeli, Yves Crausaz, Alain Etienne, Pierre-André Gorjat, Stéphane Jomini, Frédéric Kneubühl, Dominique Lepori, André Ruffet. 50 ans: André Aguet, Albert Aymon, Roland Dey, Daniel George, Walter Hauswirth, JeanClaude Locatelli, Jean-Claude Taverney. Beider Basel 25 ans: Bruno Kamber, Daniel Linder, Willy Schaad, Markus Scherrer, Paul Toggenburger. 50 ans: Hansruedi Rebmann. Belchen-Baselbiet 25 ans: Lilly Gaugler, Eugen Mangold. Bern 25 ans: Andreas Althaus, Paul Althaus-Rolli, Hanspeter Bärtschi, Patrick Dysli, Marcel Flammer, Christian Meyer, Roland Morgenegg, Rolf Rohrbach, Christoph Rüegsegger, Ernst Rüfenacht, Jürgen et Franziska Sempach, Beatrice Tschannen, Raymond Zimmermann. 50 ans: Ernst Fahrni, Peter Schmid, Walter Zürcher. Berner Oberland 25 ans: Arnold Abplanalp, Bruno Bettler, Susanne Hartmann, Marco Hirter, Daniel Jaun, Beat Reichen-Ryter, Lukas Schluchter, Urs von Bergen, Iwan Weyermann. Bienne-Seeland 25 ans: Marco Bof, Bruno Kocher, Thomas Schlup, Thomas Schwarz, Adrian Zimmermann. 50 ans: Peter Beyeler, Hans-Peter Grossen, Bonne route à tous! L’association des Routiers Suisses tient à exprimer à tous les jubilaires ses plus vifs remerciements pour leur fidélité et pour leur engagement au sein de la grande famille des conductrices et des conducteurs de véhicules lourds.

13 CAMION 2 / 2022 René Huguelet, André Lischer, Rudolf Schwarz. La Broye 25 ans: Olivier Chaney, Michel Guinnard, Nicolas Losey, Philippe Ruchat. 50 ans: Michel Banderet, Fernand Losey. Dents-du-Midi 25 ans: Pascal Coquoz, Robert Gex. 50 ans: Yvan Vouilloz. Emmental-Oberaargau 25 ans: Thomas Bärtschi, Markus Dick, Urs Gloor, Fritz Held-Krähenbühl, Lotti Hess, Andreas Jost, Peter Reinert, Ursula Rupp, Franz Tanner, SamuelWyssen, RolandZaugg. 50 ans: Hans Hirsbrunner, Fritz Iseli, Niklaus Widbolz. Fribourg 25 ans: Gianni Di Rubba, Paul Michel, Markus Peter Schmid. Glarus 25 ans: Paul Kessler, Alois Lüönd, Andreas Rüegg, Ernst Schirmer. Graubünden 25 ans: Marcel Berther, Marco Cipriani, Marco Jehli, Daniel Kessler, Reanna Lannica, Peter Mathis, Sebastian Plank, Gervas Rodigari, Hanspeter Schaden. Jura 25 ans: Yanick Galeuchet, Nicolas Zingg. 50 ans: Gérard Barthe, Jean-Pierre Crelier, Michel Gogniat, Justin Hertzeisen, Blaise Miserez, Francis Schaffter. Luzern 25 ans: Beat Bucher, René Burri, Hans- peter Frei, Anton Hürlimann, Bruno Hürlimann, Markus Hürlimann, Vinzenz Müller, Dessin:Trinco Les membres des Routiers Suisses qui figurent sur ces trois pages comptent respectivement un quart de siècle et un demi-siècle d’affiliation à notre association. Qu’ils en soient ici publiquement remerciés. Gérard Barthe, au volant ici d’unVolvo FH540, est affilié aux Routiers Suisses depuis 50 ans et son fils, Nicolas Barthe, est membre du comité de la section Jura des Routiers Suisses. Photo: Laurent Missbauer

14 CAMION 2 / 2022 Jubilaires Hannelore Odermatt, Thomas Steinmann, Pirmin Sutter, Franz Trüssel, Markus Zehnder, Redzep Zumberi, Hans Zürcher. 50 ans: Josef Elsener, Heinz Steinmann. Neuchâtel 25 ans: Pierre-André Currit, Pierre-André Franel. 50 ans: Jean-Jacques Quartenoud. Nidwalden 25 ans: Bruno Mathis, Ruedi Würsch, Peter Würsch. Nord Vaudois 25 ans: Eric Favez, Sébastien Gri. 50 ans: Gérard Buffat. Oberwallis 25 ans: Jean-Daniel Jacot, Adrian Maurer. 50 ans: Vinzenz Bregy, Marcel Brunner, Kurt Lagger, Hans Lütolf. Obwalden 25 ans: Beat Abächerli, René Abächerli, Stefan Emmenegger, Walter Langensand, Antonio-Vincenzo Maulella, Olivier Peter, Dieter Vogler. 50 ans: Hermann Abächerli, Hans Degelo, Marcel Imfeld. Sankt Galler Oberland-Rheintal 25 ans: Alois Bartholet, Rolf Good. 50 ans: Max Freudiger, Martin Meli. Säntis 25 ans: Jann Dübi, Johannes Kuratli, Walter Oertli, Peter Raschle, Walter Tanner, Martin Wichser, Stefan Zürcher. 50 ans: Madeleine Bohnenblust, Niklaus Hug. Schaffhausen 25 ans: Matthias Baumann, Sascha Fricker, Andrea Carmen Stingel, Peter Zechner. Schwyz 25 ans: Urs Achermann, Paul Betschart, Urs Betschart, Anton Bürgler, Michael Imhof, CandidKnüsel, GraziellaMontalta-Ammann, Christian Müller, Erich Nufer, Roland Ochsner, Markus Scherer, Roger Steinauer, Sascha Steiner, Michael Suter. 50 ans: Alfons Holdener, Werner Horat, Kurt Kryenbühl, Kaspar Küttel, Leo Müller, Alois Suter, Christian Waldis. Simmental-Saanenland 25 ans: Gottfried Blum, Bruno Oerli, Roland Reichenbach, Walter Reichenbach, Richard Ueltschi, Rudolf von Siebenthal, Peter Ziörjen. 50 ans: Gottfried Zingre. Solothurn 25 ans: Nelly Dätwyler, Patrick Hess, Guido Huber, Heini Hurni, Markus Kaiser, Erika Kämpf, Erich Leuthold, Stefan Mani, Erika Muggli, Adrian Reist, Martin Steffen, Manuel Steingruber, Stephan Tschanz, Thomas von Arx. 50 ans: Jürg Rufer. Thurgau 25 ans: Alfag Weinfelden AG, Martin Holinger, Marco Leisi, Hanspeter Morgenthaler, Patrick Rohrbach, MariusWidmer, Hanspeter Wyder, Julius Zehnder. 50 ans: Egon Ammann, Werner Baumann, Paul Bommeli, HeinrichRoth, JakobSchlumpf, Ueli Schreiber, Hans Sennhauser. Ticino e Moesano 50 ans: Christian Widmer. Uri 50 ans: Josef Fedier-Zberg, Ernst Zurfluh. Valais -Plaine du Rhône 25 ans: Alby Aymon. 50 ans: Bernard Andrey, Jean-Pierre Jacquiéroz, Francis Luyet, Francis Saudan. Vieux-Comté 25 ans: Yilmaz Akday, Christian Clerc, Patrick Dumas, Albert Genoud, Nicolas Henchoz, Jose Paulo Placido da Silva, Pascal Progin. 50 ans: François Oberson, Gilbert Sottas. Zurich 25 ans: Peter Binder, August Binggeli, Nicole Brunner, Jakob Glarner, Reto Schneider, Marco Weiss. 50 ans: Ernst Gasser, Josef Scherer. Zürich Oberland 25 ans: Markus Bader, Christian Gerber, Werner Jucker, Urs Memmer, Reto Wüthrich. 50 ans: Roland Baumann, Arnold Graf, Alois Kupschina, Roland Willener. François Oberson, à gauche dans sa fonction de vice-président des Routiers Suisses et à droite en plein travail au volant de son camion, figure ci-dessous sur la liste des membres de la sectionVieux-Comté qui sont affiliés à notre association depuis un demi-siècle. Photos: Laurent Missbauer

15 CAMION 2 / 2022 Actualités Achetez/vendez vos utilitaires sur internet. 1 M A R C H É P O U R L E S V É H I C U L E S U T I L I T A I R E S ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Modell – Shop Setec HTM AG Lindenmoosstrasse 10 / Eingang Industriestrasse, CH-8910 Affoltern am Albis Mobile +41 (0)79 463 93 01 www.setec-htm.ch info@setec-htm.ch ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Mercedes Feldmann Fr. 185.00 Scania Seiler Transp. Fr. 169.00 Scania Vögel Fr. 165.00 WSI 02-2754 1 : 50 Tekno 81409 1 : 50 Tekno 80984 1 : 50 KENWORTH T909 Toll Fr. 163.00 Transport Belot Fr. 107.00 Volvo MCT Rec. Fr. 139.00 Drake Z01558 1 : 50 WSI 01-3493 1 : 50 WSI 01-3465 1 : 50 Fiat 690 Recoaro Fr. 42.00 Scania Höhner Fr. 43.00 Vögele 1900-3 Fr. 58.00 Brekina 58410 1 : 87 Herpa 313636 1:87 Herpa 313834 1 : 87 Öffnungszeiten : Donnerstag + Freitag 14.00 - 19.00 Uhr Samstag 9.00 - 16.00 Uhr oder nach Vereinbarung Vente de camions neufs en Suisse Le recul s’est poursuivi en 2021 Ce sont 3565 nouveaux camions qui ont été vendus en Suisse en 2021, a indiqué l’association des importateurs «auto-suisse». Le recul s’est donc poursuivi par rapport à 2020 (3579) et surtout par rapport à 2019 (4291). Ce recul s’expliquerait notamment par le climat d’incertitude lié à la crise sanitaire. (L. M.) Scania Suisse L’importateur suisse de la marque au griffon sera dirigé à partir du mois de mars par Francesco Romano, l’ancien directeur d’Iveco Suisse Après avoir dirigé Iveco Suisse de 2014 à 2018, Francesco Romano (photo ci-contre) avait été engagé àMunich en tant que directeur du service à la clientèle d’Iveco pour les marchés allemand, autrichien et suisse. Sa nomination à la direction de Scania Suisse, où il entrera en fonction le 1er mars, constituera en quelque sorte un retour aux sources pour cet ingénieur italien âgé de 43 ans. A cette occasion, Francesco Romano succédera à GerhardWaser. Celui-ci, directeur de Scania Suisse depuis 2006, avait quitté ses fonctions à la fin de l’année dernière afin de prendre, à partir du 1er janvier, la responsabilité de la nouvelle région Scania «Europe centrale». La création de cette nouvelle région «Europe centrale», qui comprend l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la République tchèque, la Slovaquie, laHongrie, la Pologne et la Suisse, répond à la récente restructuration de Scania. GerhardWaser dirigera cette nouvelle région à partir de Zurich. «Cette ville, grâce notamment à la présence de son aéroport, constitue une plaque tournante idéale pour l’ensemble de l’Europe centrale», pouvait-on lire dans le communiqué de presse envoyé par Scania aumois d’octobre. (Laurent Missbauer) Photo: Scania Suivez nos formations continues OACP.

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