Edition No 01/2023

31 CAMION 1 / 2023 tel véhicule, il faut aborder les descentes ou les montées particulièrement raides le plus directement possible. Sinon, il y a un risque de renversement. Les véhicules à essieux oscillants sont facilement reconnaissables au carrossage positif des roues, mais celles-ci se redressent sous l’effet de la charge. Des Saurer 4MH et 6M aux M8 Le développement du châssis à essieux oscillants, destiné exclusivement à l’armée suisse, a commencé en 1935 chez Saurer à Arbon (TG). Après de nombreux essais de mise au point et d’endurance, la production a démarré un an et demi plus tard, comme on peut le lire dans l’article «Wie die Schweizer Armee zur Schwingachse kam» (Comment l’armée suisse a adopté l’essieu oscillant) que Jürg Näf a rédigé en 2020 dans l’organe officiel de l’Association des chauffeurs militaires du canton de Zurich. Les premiers véhicules d’essai ont donné naissance aux variantes à essieux oscillants 4MH et 6M. Celles-ci, produites à 446 et à 455 exemplaires, ont été introduites dans l’armée suisse entre 1940 et 1955. «Le couronnement de cette gamme est représenté par la version M8 à quatre roues directrices qui a été construite comme prototype mais qui n’a finalement pas été retenue par l’armée», relève Jürg Näf. «L’entreprise Welti-Furrer l’a repris et l’a utilisé pour effectuer de nombreux transports lourds.» Aujourd’hui, c’est un collectionneur suisse qui en prend soin. «Le Saurer M8? Un engin formidable!» Le moteur 6 cylindres du M8 développe 120 ch. Il est installé en biais à l’avant, sous la cabine, afin que les occupants aient suffisamment de place. La boîte de vitesses manuelle transmet la puissance par le biais de cinq rapports. Sur la route, le Saurer M8 peut atteindreune vitessede45à50 km/h. Il y ades Le Saurer M8 d’Adrian Gerwer, l’initiateur de la concentration «Convoy to Remember». Les Steyr-Puch Pinzgauer (à gauche) et Haflinger (à droite) bénéficiaient eux aussi d’un châssis à essieux oscillants. Les premiers Haflinger ont été développés au milieu des années 50 en Autriche et ont été produits en série à partir de 1959. Leur concept de propulsion s’articulait autour d’un châssis tubulaire central avec demi-essieux. Notre armée en avait 4535. Le grand frère du Haflinger est le Pinzgauer (4×4 ou 6×6), construit à partir de 1971. Il a même été assemblé chez Saurer Schöntal, dans la Halle W2 de Steinacherboden. L’armée suisse en a acheté 5640. Les Haflinger ont été mis hors service au début des années 1990 et les Pinzgauer à la fin de ces mêmes années 1990. Gustav Hasler (photo ci-contre) possède lui aussi un véhicule à essieux oscillants. Il ne s’agit pas d’un Saurer M8 mais d’un Steyr-Puch Haflinger 4×4 qu’il a déniché dans les petites annonces du magazine «Tierwelt», il y a plus de 20 ans. «Certains rêvent de motos ou des belles voitures, mais moi je voulais un Haflinger!» Gustav Hasler (78 ans) a donné à son Haflinger le surnom de «Herbie». Il l’utilise pour de petites sorties, si possible lorsqu’il fait grand beau. Il se rend également à des rencontres d’anciens véhicules militaires, notamment à celle de Sisseln et à celle du «Convoy to Remember» à laquelle il participait pour la quatrième fois. (hps) Les Pinzgauer et les Haflinger ont aussi un châssis à essieux oscillants rapports courts pour s’aventurer dans le terrain et des rapports longs pour la route. Toutes les roues sont équipées de pneus simples. Ce n’est que vers le milieu des années 1970 que les M8 ont été retirés de l’armée suisse. Ils ont ensuite été vendus à des particuliers, en Suisse et à l’étranger. Un visiteur du «Convoy to Remember», l’ex-caporal de transmissions William Schaller (70 ans), a évoqué quelques souvenirs de jeunesse au sujet de ces Saurer M8: «Nous en avions vingt à l’école de recrues que j’ai effectuée au Tessin en 1972. Nous les roulions tous les jours en tractant des canons. Cela même à travers des rivières! Et quand il nous restait du carburant, nous devions encore monter et descendre les cols à plusieurs reprises. C’était un engin formidable et, qui plus est, très fiable!» (Hans-Peter Steiner) Jürg Näf, membre d l’Association des chauffeurs militaires du canton de Zurich. Photos: Hasn-Peter Steiner

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