Edition No 02/2023

RenaultTrucks Le «milky way surfer» deTranslait Enlever la neige du toit du camion Une obligation légale Page 6 Stationnement des poids lourds àWürenlos Un recours a été déposé Concours de la plus belle photo de l’année Un vainqueur valaisan Page 12 Page 34 Série «Jeunes chauffeurs» Nico Ritter, 23 ans Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels N° 2 / 2023 ISSN 1423-4319 Fr. 7.50

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1 CAMION 2 / 2023 Editorial +++ En couverture Leader suisse de la valorisation de coproduits laitiers et du transport de liquides alimentaires, Translait dispose désormais de trois Renault Trucks T520 Evo, dont celui que conduit le jeune chauffeur Gaëtan Yerly. Ce nouveau camion, avec ses vagues de lait qui ornent la carrosserie, porte le surnom de «milky way surfer». (Photo: Laurent Missbauer) Contact: Renault Trucks Suisse, Heimstrasse 45, 8953 Dietikon. www.renault-trucks.ch Page 12 Page 14 Page 10 +++ Enlever la neige du camion Une obligation légale +++ Série «Jeunes chauffeurs» Nico Ritter, 23 ans +++ Rubrique juridique Le nouveau congé d’adoption vient d’entrer en vigueur........ 4 +++ Nouveau parking pour camions Une opposition est en cours sur l’aire de repos deWürenlos. ... 6 +++ Camions électriques Designwerk lance de nouveaux conteneurs de recharge rapide +++ Volvo Trucks Suisse La part de marché a augmenté de 16,2 à 20,2% en 2022.....18 +++ Les Routiers Suisses Félicitations à nos jubilaires...20 +++ Musée Mercedes-Benz L’ancêtre du Sprinter et le Meta-Maxi de JeanTinguely.. 26 +++ Véhicules utilitaires légers LeVWFridolin des PTT.........28 +++ Rubriques Relais routiers........................22 Progamme des cours..............40 Canton duTessin.....................42 Le numéro 1 de la branche Le présent numéro de SWISS CAMION apporte plusieurs bonnes nouvelles. La première est que le tirage de notre mensuel, le numéro 1 de la branche en Suisse, a progressé en 2022. Notre tirage, certifié par la REMP (Recherches et études des médias publicitaires, une organisation interprofessionnelle indépendante et neutre), est en effet passé de 17813 exemplaires en 2021 à 18 160 exemplaires à 2022. Il ne s’agit certes que d’une augmentation à trois chiffres, mais, dans le contexte de morosité actuelle qui a vu le tirage de nombreux journaux continuer à reculer, cette augmentation de 347 exemplaires est très réjouissante. Ce d’autant plus lorsqu’on sait que les deux autres médias spécialisés de Suisse, leTIR, qui n’existe qu’en allemand, et le STR de l’Astag (Strassentransport/Transport routier) ne sont publiés qu’à respectivement 2200 et 8000 exemplaires et que leur tirage n’est pas certifié par la REMP. Une autre bonne nouvelle est que les premiers effets positifs engendrés par le lancement de l’initiative des Routiers Suisses pour les chauffeurs commencent à se faire sentir. De nombreux chauffeurs nous ont en effet signalé que leur salaire avait été augmenté. «Cela ne doit cependant pas inciter les membres des Routiers Suisses à baisser les bras et à ne plus récolter autour d’eux les signatures pour l’initiative en faveur des chauffeurs», relève David Piras, le secrétaire général des Routiers Suisses.Vous trouverez ainsi sur la page suivante un rappel des buts et des exigences de cette initiative. Une autre bonne nouvelle, cette fois-ci sur le plan des objectifs climatiques fixés par le Conseil européen, est que l’utilisation de camions électriques sur de longues distances n’est plus une utopie. Il y a certes encore des progrès à faire, notamment en ce qui concerne les infrastructures de recharge, comme on peut le lire en page 13 avec l’expérience de ce Volvo FH Electric (photo ci-contre) qui a effectué un aller-retour de 3000 km pour aller chercher des fruits àValence, en Espagne. Peter Krummen, le propriétaire du camion, est toutefois «convaincu que les inconvénients actuels auront disparu d’ici trois ou quatre ans».Toujours au sujet des camions électriques, vous lirez en page 14 que l’entreprise zurichoise Designwerk a développé des conteneurs qui permettent de recharger complètement la batterie d’un camion électrique en seulement 45 minutes. C’est donc en constatant que les bonnes nouvelles ne manquent pas, en ce début d’année, que nous vous remercions pour votre fidélité et que nous vous souhaitons une excellente lecture. Laurent Missbauer, rédacteur en chef Impressum: SWISS CAMION, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, swisscamion@routiers.ch | Rédacteur en chef: Laurent Missbauer | Rédacteur: Daniel von Känel | Collaborateurs de la rédaction: Sarah Amat, Kéren Haller, Elvedin Mesic, David Piras, Hans-Peter Steiner et Erich Urweider | Annonces: Kéren Haller, khaller@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch | Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, Route de La Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@ routiers.ch | Tirage contrôlé REMP: 18 160 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel: 90 francs | www.swisscamion.ch Photo: Daniel von Känel Photo: Emmanuel Lambert

2 CAMION 2 / 2023 Merci pour votre Signature! Initiative Chauffeur Buts Sécuriser l’approvisionnement du pays Soigner le métier du Chauffeur Exigences Le salaire doit permettre de vivre en Suisse: Protection contre le dumping salarial pour les chauffeurs, salaire minimum, domicile en Suisse ou pays limitrophes Réglementer la concurrence: Protéger l'industrie des transports contre la concurrence déloyale étrangère, loi sur le cabotage Qualité: Financement de la formation par la RPLP Les Routiers Suisses www.chauffeurinitative.ch 021 706 20 00 1026 Echandens www.routiers.ch info@routiers.ch

3 CAMION 2 / 2023 Rubrik Découvrez le nouveau MAN TGS. Simply my truck. Pour certaines interventions, il faut de lʼintelligence, pour dʼautres de la force pure. Heureusement que le nouveau MAN TGS possède les deux. En plus de proposer un environnement de travail extrêmement fonctionnel et efficace, avec un poste de conduite moderne entièrement numérique et un système numérique de remplacement des rétroviseurs, le nouveau MAN TGS séduit surtout par son concept de commande et dʼaffichage ingénieux permettant une manipulation pratique et sûre. Grâce à sa chaîne cinématique robuste et à sa compatibilité optimale avec les missions de transport, le nouveau MAN TGS est capable de relever presque tous les défis. #SimplyMyTruck MON CAMION INTERVIENT LÀ OÙ DʼAUTRES, ABANDONNENT.

4 CAMION 2 / 2023 Rubrique juridique Quid d’une procédure pénale antérieure ou en cours lors d’un entretien d’embauche? La chambre des prud’hommes de la Cour de justice de Genève s’est penchée sur la question lors d’un récent arrêt. Une femme a attaqué son ex-employeur pour licenciement injustifié. Le licenciement avait été prononcé, car elle avait omis de faire part lors de son entretien d’embauche de deux anciennes procédures pénales en relation avec de précédents emplois durant lesquels elle avait été condamnée non seulement pour escroquerie par métier et faux dans les titres, mais également pour abus de confiance. L’employeur Tout le monde souhaite se présenter sous son meilleur jour lors d’un entretien d’embauche. La première réaction à la question qui figure en titre est donc de dire qu’il ne faut absolument pas y parler d’éventuelles procédures pénales antérieures ou en cours dans ce contexte,mais existe-t-il une obligation légale de le faire? indiquait que, suite à cette dissimulation, une rupture de la relation de confiance imposait un licenciement immédiat. Lors de la procédure de recrutement, seules les questions ayant un rapport avec l’aptitude du candidat à répondre aux attentes requises par le poste sont autorisées. En revanche, sont formellement interdites les questions qui n’ont aucun rapport avec le poste et portent atteinte à la sphère privée du candidat. Par exemple les opinions politiques, l’orientation sexuelle, la situation familiale, le cercle d’amis, etc. Cela sauf si l’information est liée à l’activité concernée. Le «droit à l’oubli» On reconnait une certaine obligation de la part du potentiel travailleur de mentionner les éventuelles procédures pénales en cours ou passées, spontanément, durant un entretien d’embauche, si cette information risque concrètement d’empêcher ou de faire obstacle à l’exécution du contrat de travail. Par contre, les condamnations radiées ne doivent pas obligatoirement être mentionnées, car on considère que le travailleur bénéficie d’un «droit à l’oubli». Le fait de ne pas mentionner une condamnation, alors qu’une obligation existait, peut être sanctionné d’une résiliation immédiate du contrat de travail. Si cette condamnation s’avère incompatible avec le poste, qu’elle soit survenue dans la vie privée ou professionnelle, elle doit être révélée spontanément. Attention à ne pas contrevenir à un devoir Qu’en est-il de l’application d’un cas similaire au monde des transports? Selon notre interprétationdesdevoirsprécontractuels, un chauffeur, qui se présente à un entretien d’embauche sachant qu’il risque très probablement de perdre son permis prochainement et qui n’en informe pas son potentiel futur employeur lors d’un entretien d’embauche, contrevient à un devoir. En effet, l’engagement du chauffeur repose sur sa capacité à conduire. Cela reviendrait donc à ne pas donner toutes les informations nécessaires à l’autre partie afin qu’elle prenne la meilleure décision. (Sarah Amat) Le nouveau congé d’adoption est entré en vigueur au début de cette année Le congé d’adoption est un nouveau congé qui vient étendre quelque peu la Loi fédérale sur la perte de gain (APG). Le père et la mère qui satisfont aux obligations légales ont en effet droit à un congé payé. Il s’agissait jusqu’ici d’une carence qui est désormais dûment comblée par l’introduction de cette nouvelle indemnité. L’objectif principal de ce congé est d’améliorer l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle dans le cadre d’une adoption afin de permettre une mise en place harmonieuse. Cette prestation a été intégrée à la Loi fédérale sur les allocations pour perte de gain (LAPG) au début de cette année. Elle relève de la compétence de la Caisse fédérale de compensation (CFC) et non pas de celle des caisses cantonales ou associatives de compensation, contrairement aux autres indemnités LAPG déjà existantes. Quelles conditions faut-il remplir? Pour pouvoir prétendre à cette indemnité, il faut obligatoirement remplir les conditions suivantes: – L’enfant doit être âgé de moins de 4 ans. – Les parents doivent être salariés ou indépendants ou exercer une activité contre un salaire en nature. – Les parents doivent avoir été assurés obligatoirement au sens de la Loi fédérale sur l’assurance vieillesse et survivants (LAVS) pendant au moins neuf mois avant l’adoption de l’enfant. – Durant la période d’assurance, ils doivent avoir travaillé pendant au moins cinq mois. Attention, l’adoption de l’enfant du conjoint ne donne pas droit au congé d’adoption. Le couple peut choisir librement celui qui prendra le congé ou même décider de répartir le congé entre les deux. La répartition implique tout de même que les deux parents satisfont aux conditions précitées. Le congé donne droit à un crédit de 14 jours qu’il est possible de prendre sous forme de jours séparés ou en un seul bloc. Il doit être pris dans un intervalle d’une année à partir de la prise en charge de l’enfant adopté. L’indemnité est versée journalièrement au taux de 80% du salaire moyen assuré. L’indemnité journalière maximale est de 196 francs. Un congé applicable de plein droit Ce nouveau régime est applicable de plein droit et ne requiert aucune convention contractuelle supplémentaire. Il relève de la responsabilité de l’employeur d’organiser son règlement et les éventuels congés préexistants en fonction de ce nouveau droit. L’introduction de ce congé ne signifie pas automatiquement que les anciens droits accordés par l’employeur sont d’office caducs, l’un peut coexister avec l’autre et les deux droits peuvent être octroyés conjointement. (Sarah Amat) Le licenciement avait été prononcé, car une salariée avait omis de faire part lors de son entretien d’embauche de deux anciennes procédures pénales en relation avec de précédents emplois durant lesquels elle avait été condamnée non seulement pour escroquerie par métier et faux dans les titres, mais également pour abus de confiance.

5 CAMION 2 / 2023 www.peace-support.ch READY FOR A NEW CHALLENGE?

6 CAMION 2 / 2023 Places de stationnement Aire de repos de Würenlos: une opposition qui ne sert pas les intérêts des chauffeurs S’il y a un problème aigu pour de nombreux chauffeurs suisses, c’est bien celui relatif aumanque de places de stationnement leur permettant de garer leur véhicule pour les pauses imposées par l’OTR (Ordonnance sur la durée du travail et du repos des conducteurs professionnels) afin de s’y restaurer ou d’y passer la nuit. Il y a plus de dix ans, l’Ofrou avait élaboré un concept visant à augmenter le nombre de places de stationnement le long des autoroutes. Si certaines d’entre elles ont déjà été réalisées, d’autres sont encore en cours de planification. Un recours a été déposé Cinquante places de stationnement pour camions auraient dû être aménagées sur un parking existant près de l’aire de repos deWürenlos, sur l’autoroute A1. Mais cela n’a pas été le cas jusqu’à présent, bien que le projet ait été mis à l’enquête publique de décembre 2019 à janvier 2020 et que la procédure d’approbation des plans ait été lancée. Dans le cadre de cette procédure, les cantons, les communes et les particuliers peuvent participer à la concepL’augmentation du nombre de places de stationnement pour les camions àWürenlos est actuellement freinée par une opposition auTribunal administratif. Photos: Daniel von Känel L’Office fédéral des routes (Ofrou) souhaite aménager 50 nouvelles places de stationnement pour poids lourds sur l’aire d’autoroute deWürenlos (AG). Ce projet est actuellement bloqué par une opposition déposée auTribunal administratif fédéral. tion du projet de construction. Selon l’Ofrou, le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a approuvé les plans en juin 2022, ce qui correspond à une autorisation de construire. Mais voilà, «un recours a été déposé contre cette décision auprès du Tribunal administratif fédéral. Ceci signifie que l’approbation des plans n’est pas encore entrée en vigueur», a expliqué Samuel Hool, responsable de l’information et de la communication auprès de l’Ofrou. Faisant lui-même partie de la procédure, l’Ofrou ne peut pas donner d’informations sur le contenu ou sur la durée éventuelle de la procédure en cours. L’exploitant du restoroute, la société Bovida de Baar (ZG), renvoie également à la procédure en cours et ne souhaite pas divulguer de détails sur l’opposition et sur ses auteurs. Un besoin urgent de places Pour Les Routiers Suisses, les places de stationnement pour les camions, qui permettent aux chauffeurs de prendre leurs pauses obligatoires, constituent un thème récurrent. Parfois, l’utilisation de ces places est détournée illégalement par les gens du voyage. Cela a par exemple été plusieurs fois le cas à Wileroltigen (BE). Ailleurs, les installations sanitaires sont en très mauvais état, voire inexistantes. Pendant la pandémie, les chauffeurs ont été particulièrement affectés par tous ces problèmes. L’ouverture de l’aire de stationnement de Forrenberg Nord, sur l’A1 près de Winterthour, il y a un peu plus de deux ans, a donc été perçue comme une petite lueur d’espoir. Une partie de l’aire de repos a en effet été Ce panneau interdit explicitement aux chauffeurs de passer la nuit dans leur camion.

7 CAMION 2 / 2023 L’aire de repos de Forrenberg Nord, près deWinterthour: ce n’est qu’après une attente de plus de dix ans que l’Ofrou, l’Office fédéral des routes, a pu y construire davantage de places de stationnement pour les poids lourds ainsi qu’un bâtiment abritant des toilettes et des douches. réaménagée, créant ainsi un total de douze places pour les semi-remorques et neuf pour les camions «solo». Un bâtiment abritant des toilettes et des douches a été construit à côté des nouvelles places de stationnement. «C’est réjouissant», a relevé David Piras, le secrétaire général des Routiers Suisses. «Si l’on considère que l’on s’est battus il y a plus de dix ans déjà pour ces emplacements le long des routes nationales, force est de constater que les choses n’ont avancé que fort lentement jusqu’à présent.» A Würenlos cependant, la raison pour laquelle le projet est au point mort est un litige, qui, espérons-le, se terminera en faveur des chauffeurs. (Daniel von Känel) Photo: Daniel von Känel DU 23AU 26 FÉVRIER 2023 BERN | SWITZERLAND motofestival.ch OBTIENS TON BILLET

8 CAMION 2 / 2023 Marché suisse Un recul de 3,3% pour les poids lourds Pénurie de composants électroniques, pandémie, guerre en Ukraine... ces dernières années ont également été plus que turbulentes pour l’économie. On voulait donc savoir comment le marché des véhicules utilitaires en Suisse s’était comporté en 2022: auto-suisse a constaté que le segment des véhicules utilitaires lourds avait quand même tiré son épingle du jeu en 2022. En effet, avec 3449 nouveaux camions, leur nombre n’était inférieur que de 3,3% (ou 116 immatriculations) à celui de l’année précédente (3565 véhicules neufs). «Ce recul s’est encore réduit au quatrième trimestre», a noté auto-suisse. Le boom des camping-cars s’essouffle Après avoir atteint un niveau historiquement élevé d’immatriculations de nouveaux véhicules de transport de personnes en 2021, leur nombre a diminué comme prévu, peuton lire. C’est ainsi qu’en 2022, 7116 véhicules de ce segment ont été immatriculés, soit une Les ventes de véhicules de transport de personnes ont diminué en 2022. Ceci s’explique surtout par le recul des ventes de camping-cars. Photo: Daniel von Känel «Le bilan de l’année 2022 sur le marché des véhicules utilitaires est plutôt mitigé», a annoncé auto-suisse, la faîtière des importateurs.Si le nombre de nouveaux véhicules de transport de marchandises ou de personnes a reculé de 14,2% par rapport à 2021 pour atteindre 35474 unités, la situation diffère fortement d’un segment à l’autre. baisse de 16,6% par rapport à l’année précédente. La raison principale est le recul de l’arrivée des nouveaux camping-cars (6446, soit –15,1%), dont les mises en circulation en 2021 avaient atteint des sommets (7588) en raison de la pandémie. Entre-temps, la demande de camping-cars s’est légèrement ralentie et ceux-ci n’ont pas été épargnés par les difficultés de livraison. Le nombre d’immatriculations de véhicules utilitaires légers a sensiblement reculé. Après 29251 mises en circulation l’année précédente, leur nombre a baissé de 14,8% pour atteindre 24909 unités. «Ce recul s’explique principalement par des goulets d’étranglement dans la production de pièces de sous-traitance telles que les composants électroniques ou les faisceaux de câbles en Ukraine, qui a été temporairement paralysée par la guerre menée par la Russie», a expliqué auto-suisse. «De ce fait, la demande existante de nouveaux fourgons et de tracteurs à sellette légers n’a pas pu être satisfaite. Loin s’en faut!» De meilleures perspectives pour 2023 Les perspectives pour la nouvelle année seraient nettement plus positives: «Nous prévoyons une amélioration de la situation des livraisons et une reprise des nouvelles immatriculations de véhicules utilitaires légers en 2023. Même si la conjoncture devait ralentir quelque peu cette année et l’an prochain, comme prévu, de nombreuses entreprises auront besoin de rattraper leur retard. Les véhicules de livraison devraient rester convoités et très demandés», note Christoph Wolnik, le porte-parole d’auto-suisse. Avec les 225934 voitures de tourisme, ce sont donc 261408 nouveaux véhicules à moteur qui ont été mis en circulation en Suisse Le segment des véhicules utilitaires lourds a réussi à tirer son épingle du jeu en 2022. Avec 3449 nouveaux camions, leur nombre n’était que de 3,3% inférieur à celui de l’année précédente où 3565 nouveaux camions avaient été immatriculés.

9 CAMION 2 / 2023 et dans la Principauté du Liechtenstein en 2022. Par rapport aux 279827 de l’année précédente, cela représente une baisse de 18419 nouvelles immatriculations, soit 6,6%. Volvo et MAN en progression En ce qui concerne les camions, appelés «véhicules de transport de marchandises Scania,Volvo et Mercedes-Benz occupent dans cet ordre les trois premières places dans la catégorie des ventes de poids lourds pour l’année 2022. de plus de 3,5 tonnes» dans les statistiques d’auto-suisse, Scania a réussi à décrocher la plus grande part de marché en 2022, soit 20,6%. L’année précédente, ce chiffre était de 20,8%. On trouve ensuite en seconde position Volvo. Le constructeur de Göteborg a augmenté sa part de marché de 16,2 à 20,2% par rapport à 2021. Mercedes-Benz a perdu quant à lui quelques points et se trouve à nouveau à la troisième place avec 18,6%. MAN a pour sa part enregistré une légère hausse. Le constructeur munichois a en effet Vous avez acheté la voiture de vos rêves? Offrez-lui la meilleure couverture! Contactez-nous pour une offre au téléphone 021 706 20 00 ou par courriel: avantages@routiers.ch Nous vous enverrons notre meilleure offre. Allianz vous couvrira à la hauteur de vos attentes. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Modell – Shop Setec HTM AG Lindenmoosstrasse 10 / Eingang Industriestrasse, CH-8910 Affoltern am Albis Mobile +41 (0)79 463 93 01 www.setec-htm.ch info@setec-htm.ch ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Volvo FH05 Nooteboom Scania Saxer Transport AG Renault InterSpan WSI 02-2937 1 : 50 Fr. 153.00 Tekno 83354 1 : 50 Fr. 103.00 Tekno 82606 1 : 50 Fr. 150.00 Scania Peter Schmid Fr. 124.00 Scania Lemmens Fr. 100.00 Kenworth C509 Fr. 165.00 Tekno 82889 1 : 50 Fr. 124.00 WSI 01-3766 1 : 50 Drake Z 01583 1 : 50 Scania 164 ASG Fr. 35.00 Scania CS 20 Zingg Fr. 45.00 GMC General Fr. 23.00 Herpa 5165 1 : 87 Herpa 5017 1 : 87 Brekina 85777 1 : 87 Wir produzieren für Sie ihr Wunschfahrzeug als Miniaturmodell in Serie im Massstab 1:50 / 1:87. Wir beraten Sie gerne und kompetent! Öffnungszeiten : Donnerstag + Freitag 14.00 - 19.00 Uhr Samstag 9.00 - 16.00 Uhr oder nach Vereinbarung sur votre téléphone portable, tablette ou pc SWISS CAMION Les Routiers Suisses, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens, Téléphone 021 706 20 00 A découvrir également sur www.swisscamion.ch MAN a légèrement augmenté sa part de marché en Suisse, de 12,6% à 13,4%. augmenté sa part de marché dans la catégorie des véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes, cela de 12,6% en 2021 à 13,4% en 2022. (Daniel von Känel)

10 CAMION 2 / 2023 Série «Jeunes chauffeurs» Un expert en grues particulièrement motivé Un nouveau Volvo FHéquipé d’une grue de 140 tonnes métriques nous attend sur le site de l’entreprise Herzog àWölflinswil (AG). La mission du jour de Nico Ritter est d’aller chercher avec son camion-grue deux conteneurs et de les transporter ensuite à Münchenstein, près de Bâle. Depuis le paisible village deWölflinswil dans le Fricktal, on prend d’abord la direction de Frick. Sur cette route légèrement en pente, il y a peu de circulation. «C’est notre parcours d’échauffement. Il permet au moteur et au circuit d’huile de se réchauffer en douceur», relève Nico Ritter. Il doit parfois encore apprendre à connaître d’autres trajets dans le Fricktal. Il est vrai queNico Ritter ne travaille que depuis peu pour l’entreprise Herzog et qu’il habite de l’autre côté du Bözberg, à Windisch. Il a grandi à Muri, dans le Freiamt, c’est-à-dire au sud-ouest du canton d’Argovie, alors que le Fricktal se trouve au nord-est du canton. «Jusqu’alors, je ne connaissais que l’autoroute», me dit-il en riant. Mais désormais, il roule aussi sur les routes principales et les routes secondaires et apprend à connaître Nico Ritter déploie ici les béquilles de son camion. Une de ces béquilles repose sur une plaque ad hoc, car le sol, à cet endroit, n’est pas suffisamment dur. Photos: Daniel von Känel «Je ne me lève pas le matin, car je dois aller travailler,mais parce que je suis heureux d’exercer mon métier!» Nico Ritter (23 ans) semble donc avoir trouvé la profession de ses rêves,même si le chemin pour y parvenir a été tortueux.Il a eu de la malchance, qui s’est finalement avérée être une chance.En tout cas,celui qui a terminé deuxième aux SwissSkills de 2022 ne retournerait pour rien au monde à son premier métier. Des gestes à la fois sûrs et précis. de mieux en mieux cette belle région. Les containers l’attendent à Münchwilen, une commune dont la zone industrielle est déjà visible de loin avec ses usines chimiques et pharmaceutiques. Elle témoigne de la proximité géographique et économique du Fricktal avec l’agglomération bâloise. Avant de pouvoir charger les conteneurs avec sa grue, Nico Ritter doit déployer les béquilles et même en caler une avec une plaque, car, à cet endroit, le sol n’est pas suffisamment dur. Il hisse ensuite les deux conteneurs sur le pont et les fixe comme le prescrivent les règles d’arrimage. Il place ensuite avec sa grue un troisième conteneur à l’endroit où se trouvaient les deux premiers, comme le lui avait demandé le client. Manier la grue dès l’apprentissage L’utilisation routinière du camion-grue, évidente pour Nico Ritter, laisse déjà présager une certaine expérience. Effectivement, ce jeune chauffeur a déjà suivi la formation sur les grues lors de son apprentissage de conducteur de véhicules lourds avec CFC (Certificat fédéral de capacité). «En tant qu’apprenti, j’ai souvent travaillé avec des grues», m’explique-t-il. «J’aime beaucoup ce travail parce que chaque mission est différente. Les tâches sont par conséquent très variées.» Il ne voudrait par exemple pas transporter uniquement des marchandises de détail: «Je tire mon chapeau à tous ceux qui font ce travail», ajoute-t-il. «J’aime aussi avoir un programme bien rempli et le stress ne me

11 CAMION 2 / 2023 L’entreprise Herzog, basée à Wölflinswil (AG), est spécialisée dans les transports ainsi que dans le nettoyage des routes. Active également dans le stockage et le montage de pneus, elle compte 28 salariés et une flotte de 22 véhicules. Elle forme aussi des apprentis conducteurs de véhicules lourds avec CFC. (dvk) L’employeur Nico Ritter (23 ans) était jardinier paysagiste de profession avant d’embrasser la profession de conducteur de véhicules lourds avec CFC. Il a effectué ce second apprentissage auprès de la société Welti Furrer. Depuis peu, il travaille pour l’entreprise Herzog à Wölflinswil (AG). Il n’a pas de véritables loisirs pour l’instant. Il apprécie toutefois beaucoup les voitures et aime bien se balader à leur volant pendant son temps libre. (dvk) Le chauffeur Au volant: Nico Ritter a décroché la deuxième place lors des SwissSkills de 2022. «J’aime beaucoup travailler avec la grue, car les tâches sont très variées», se réjouit Nico Ritter. dérange pas, mais le transport de détail avec d’innombrables marchandises à livrer n’est pas fait pour moi.» Au volant de son camion, il ne laisse planer aucun doute sur le fait qu’il se trouve à la bonne place. «Je ne me lève pas lematin parce que je dois aller travailler. Jeme lève parce que je suis heureux de pouvoir aller travailler», précise celui qui a trouvé sa profession de rêve. Une hernie à l’origine de sa réorientation Pourtant, il avait d’abord pris une autre direction. «J’ai appris le métier de jardinier paysagiste», m’explique-t-il. «Mais, vers la fin de mon apprentissage, j’ai eu une double hernie discale. J’ai réussi àobtenirmondiplôme,mais le médecin m’a fortement conseillé de changer de métier.» C’est alors qu’il a accompagné un collègue chauffeur et qu’il a été convaincu qu’il voulait lui aussi devenir conducteur de véhicules lourds avec CFC. «J’ai postulé pour une place d’apprentissage et j’ai immédiatement reçu une réponse positive», poursuit-il. «Au début, je devais encore aller régulièrement chez le kinésithérapeute mais, maintenant, il me suffit de veiller à ce que mon dos soit toujours chaud. Je n’ai plus mal au dos et ne dois observer aucune restriction dans le cadre de mon travail.» Cela peut paraître un peu étrange, mais la malchance qui l’a frappé s’est finalement transformée en véritable chance. «Je ne pourrais plus m’imaginer retourner à mon ancien métier», précise celui qui aime beaucoup sa nouvelle activité. C’est pour cela qu’il a participé l’an passé aux SwissSkills à Berne, le Championnat suisse des métiers. Il s’y est classé à une brillante deuxième place. «Les SwissSkills? Un excellent souvenir!» «La partie a été serrée», se souvient-il. «A la fin, il ne s’agissait cependant pas de s’opposer les uns aux autres, mais plutôt de travailler ensemble.» Tous les participants se réjouissaient lorsque l’un d’entre nous avait réussi un très bon résultat. Et ils étaient tous désolés quand quelque chose n’avait pas bien fonctionné. «Même ceux qui avaient été éliminés le premier jour de la compétition sont restés jusqu’à la fin. Nous étions comme une famille. Aujourd’hui encore, j’ai la chair de poule quand je repense aux SwissSkills.» Depuis lors, tous sont restés en contact. «Je recommande à tous les jeunes de poser leur candidature pour participer aux SwissSkills», ajoute-t-il. A Münchenstein, près de Bâle, Nico Ritter décharge ses deux conteneurs. Il retourne ensuite dans le Fricktal où une nouvelle tâche l’attend. Il prépare un transport hors gabarit pour le lendemain. Il s’agit d’éléments lourds en pierre naturelle destinés à un chantier. Ils doivent être chargés et sécurisés. Notre jeune chauffeur est à nouveau appelé à mettre en œuvre les compétences qu’il a déjà démontrées avec succès lors des SwissSkills et se réjouit de relever ce nouveau défi. Finalement, il n’y est pas obligé, mais il va se faire un plaisir de le faire! (Daniel von Känel)

12 CAMION 2 / 2023 Sécurité Ne pas enlever la neige peut coûter cher! Lorsque de la neige oumême de la glace est soufflée du toit d’un camion par le vent, il y a danger pour les autres usagers de la route. Un tel cas s’est produit en 2021 sur une autoroute près de Baden (AG). Un automobiliste roulait derrière un camion qui, de l’avis non seulement du conducteur de la voiture, mais aussi du ministère public, a perdu des plaques de glace et a ainsi endommagé la voiture qui le suivait. Fort heureusement, personne n’a été blessé lors de cet incident. Deux amendes Selon les documents de la Cour suprême du Canton d’Argovie, les faits se sont déroulés de la manière suivante: l’automobiliste a suivi le camion pour relever son numéro d’immatriculation, mais ce faisant, il n’a pas respecté la distance minimale requise entre les véhicules. Pour cette infraction, l’automobiliste a lui-même reçu ultérieurement une amende de 100 francs. Le lésé a ensuite tenté de trouver un accord à l’amiable avec la société de transport pour laquelle le chauffeur fautif roulait, en lui envoyant des lettres et des e-mails. Finalement, l’automobiliste n’a pas obtenu gain de cause. C’est ainsi qu’une plainte pénale a été dépoLe matin, le chauffeur doit enlever la neige et la glace accumulées sur son camion. Mais attention: la glace peut aussi se former pendant la journée! Photo prétexte: Daniel von Känel Avant le départ, la neige et la glace accumulées sur le camion doivent être enlevées par le chauffeur.Ne pas s’acquitter de cette obligation légale peut coûter cher! sée et qu’une audience a donc eu lieu devant le tribunal de Baden. Celui-ci a condamné le chauffeur à une amende de 200 francs pour conduite d’un véhicule non conforme aux règles de sécurité. La Cour suprême confirme le jugement Le chauffeur n’a pas accepté le jugement et a donc fait appel. Il a demandé l’acquittement devant la Cour suprême du Canton d’Argovie. Il a notamment invoqué une grave violation du droit d’être entendu car aucune audition n’avait eu lieu lors de la procédure préliminaire. D’une part, ce n’est pas habituel dans le cadre de la procédure de l’ordonnance pénale et, d’autre part, il aurait eu l’occasion de s’exprimer en détail sur les faits reprochés lors de l’audience devant le tribunal de district, a rétorqué la Cour suprême. L’accusé a également déclaré qu’il avait enlevé la neige et la glace du toit de son camion et de sa remorque lematin de l’accident. Le tribunal a toutefois estimé qu’on ne pouvait pas partir du principe qu’il n’y avait absolument plus de glace sur le véhicule au moment des faits. De plus, il s’agissait d’une journée d’hiver très froide, avec des températures négatives, durant laquelle de nouvelles couches de glace auraient également pu se former. Une peine plus lourde aurait été justifiée Le chauffeur a fait une autre tentative pour obtenir l’acquittement en affirmant que le rapport de police du jour de l’incident ne constituait pas une preuve recevable. Il se fondait uniquement sur les observations et les constatations du policier et non sur les déclarations du chauffeur ou de l’automobiliste. Les juges de la Cour suprême du Canton d’Argovie ont toutefois estimé que le rapport de police pouvait tout à fait faire office de preuve. Finalement, la Cour suprême du Canton d’Argovie a rejeté l’appel et confirmé le jugement du tribunal de district. Les juges de la Cour suprême ont cependant fait une déclaration importante concernant le jugement de l’instance précédente: l’amende de 200 francs constituait une peine qui était très légère par rapport au délit commis. Cette mise en danger de la sécurité routière, acceptée à la légère, aurait en effet justifié une peine bien plus lourde. En raison de l’interdiction d’aggravation de la sentence, le montant de l’amende prononcée par le tribunal d’arrondissement reste toutefois inchangé. Le chauffeur doit cependant payer, en plus de l’amende, les frais de procédure de 3000 francs, émanant de la Cour suprême, ainsi que les frais de procédure du tribunal de district qui s’élèvent à 1705 francs. Dans tous les cas, cet incident montre qu’il vaut la peine de déneiger et de dégivrer les véhicules. La Cour suprême l’a dit clairement: dans un tel cas, il est courant que les amendes soient beaucoup plus élevées que ce montant de 200 francs. (Daniel von Känel)

13 CAMION 2 / 2023 Actualités Le Volvo FH Electric de Krummen Kerzers arrive à l’instant à Küsnacht, près de Zurich, après être parti depuis Valence en Espagne. Photos: Daniel von Känel Achetez/vendez vos utilitaires sur internet. 1 M A R C H É P O U R L E S V É H I C U L E S U T I L I T A I R E S Un aller-retour depuis la Suisse jusqu’àValence avec un FH Electric Une première de 3000 km pour Krummen Kerzers Le négociant en agrumes Casa del Mas à Küsnacht, près de Zurich, importe des oranges et des pamplemousses d’Espagne. L’entreprise Krummen Kerzers effectue des transports de Valence à Küsnacht pour ce client avec des camions conventionnels. Mais, aumois de janvier, c’est un Volvo FH Electric qui a été utilisé. C’est sans doute la plus longue distance qu’un camion électrique ait parcourue jusqu’à présent pour effectuer une tellemission. «C’était un trajet aller-retour de 3000 km», a précisé Peter Krummen lors de l’arrivée du camion à Küsnacht. Le directeur de cette entreprise de transport fribourgeoise a expliqué que ce trajet avait pour but d’acquérir de l’expérience dans ce domaine. «Nous voulions savoir comment fonctionne un tel transport lorsqu’il est effectué avec un camion électrique.» Selon lui, la planification a été très laborieuse car il a fallu repérer les bornes de recharge et planifier l’itinéraire sur la base de ces indications. Balint Schnell, le chauffeur, a signalé qu’il existait certes de nombreuses bornes de recharge, mais qu’elles étaient conçues avant tout pour les voitures. «J’ai souvent dû déposer ma semi-remorque pour pouvoir me rendre à la borne de recharge», a-t-il expliqué. Les importants temps de recharge ont allongé la durée de la tournée par rapport au même trajet effectué en camion roulant au diesel ou auGNL. Il a aussi été constaté que la consommation avait augmenté lorsque le véhicule avait pris le chemin du retour à pleine charge. Pour l’instant, ce sont toujours des véhicules diesel ouGNL qui continueront à être utilisés sur cette tournée. «Je suis néanmoins convaincu que les inconvénients actuels liés à l’infrastructure de recharge auront disparu d’ici trois ou quatre ans», a relevé Peter Krummen: «Il sera alors possible d’effectuer régulièrement de tels transports avec des camions électriques!» (Daniel von Känel) Le chauffeur Balint Schnell (à g.) aide ici à décharger les fruits qu’il a transportés depuis l’Espagne avec leVolvo FH Electric de Krummen. The National Map Les Routiers Suisses | Route de la Chocolatière 26 1026 Echandens | 021 706 20 00 |www.routiers.ch Cette application recense :  De nombreux restaurants dans toute la Suisse avec l'itinéraire intégré  Des places de parc adaptées aux poids lourds  Des stations-service à votre proximité avec les détails de leurs infrastructures  Les ateliers de réparation et les stations de lavage adaptées à chaque véhicule

14 CAMION 2 / 2023 Énergies alternatives Designwerk: de nouveaux conteneurs de recharge rapide pour les camions électriques L’une des premières stations de recharge «Mégawatts» au monde est en train de voir le jour chez Designwerk Technologies à Winterthour. Au printemps de cette année, cette station de recharge, de la forme d’un conteneur, devrait en effet recharger pour la première fois des camions électriques. Ce qui semble peu spectaculaire au premier abord devient cependant remarquable lorsqu’on lit la suite: «Elle devrait être jusqu’à six fois plus rapide que les stations de recharge Les stations de recharge utilisant comme tampons d’anciennes batteries des camions électriques évitent de surcharger les réseaux électriques lorsque la batterie d’un camion électrique est rechargée en peu de temps avec une grande puissance. Le cas échéant, ces stations de recharge de Designwerk peuvent même fournir de l’électricité au réseau afin de le stabiliser. Photos: Designwerk Une nouvelle station de recharge appartenant à la «classe des mégawatts» doit permettre de recharger complètement la batterie d’un camion électrique en 45 minutes. Cette station, qui est construite par Designwerk à Winterthour (ZH), est destinée à améliorer l’aptitude des camions électriques à parcourir de longues distances, tout en soulageant les réseaux électriques. traditionnelles à haut rendement de 350 kW», a annoncé Designwerk. Des batteries de secours intégrées doivent permettre d’éviter les pics de charge. Les stations de recharge se comporteraient ainsi de «manière utile au réseau». L’accompagnement scientifique de ces développements techniques est soutenu par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) et par des partenaires industriels renommés. Du côté de la recherche, la Haute école spécialisée bernoise (BFH) et la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST) participent également activement à ce projet. Pour les longues distances Dans le communiqué de presse qu’ils nous ont fait parvenir, les responsables de Designwerk expliquent comme suit le bien-fondé de tels développements: «Le trafic des poids lourds est d’une importance capitale pour la transition énergétique et la réalisation des objectifs climatiques. Environ 6,6 millions de camions circulent sur les routes européennes, transportant 76,7% de toutes les marchandises voyageant par voie terrestre. Par conséquent, il s’agit aussi d’augmenter la part des moyens de transport à faibles émissions ou même sans émissions.» «Une infrastructure de recharge d’un nouveau type est donc nécessaire», poursuivent les dirigeants de Designwerk. «En particulier pour les camions appelés à effectuer de longues distances ainsi que pour les bateaux et les avions. Cette infrastructure, différente de celle prévue pour les voitures électriques, permet de recharger les véhicules utilitaires lourds en peu de temps. Cela contribuera à la généralisation des transports de marchandises sans émissions dans tous les domaines d’application.» Pour que ce système rencontre le niveau d’acceptation nécessaire, il s’aligne sur le nouveau standard de charge

15 CAMION 2 / 2023 15% Les plaisirs de l’eau pour petits et grands! Glisser, se baigner et profiter dans le plus grand parc aquatique de Suisse. 12 toboggans au milieu de plantes tropicales et de ruines mayas, 4 bassins à thème, dont le bain d’eau saline relaxant ainsi qu’un espace pour les petits enfants avec des jeux d’eau et toboggans garantissent action, plaisir et détente. Découvrez le monde aquatique du lac de Zurich! Sur présentation de la carte de membre LRS à la caisse d’Alpamare, vous bénéficiez de 15% de réduction sur le prix d’entrée normal. Valable jusqu’au 30 avril 2023, pour 4 personnes au maximum, tarif enfant exclus (3–5 ans). Non cumulable avec d’autres réductions ou promotions. de réduction Galliker compte dans sa flotte plusieurs camions électriques de Designwerk. «Megawatt Charging System». AppeléMCS en abrégé, il a été lancé au niveau international au mois de juin de l’année passée. Recycler d’anciennes batteries Laconstatationque les stationsde recharge puissantes utilisent les réseaux électriques fait partie de la situation initiale du projet. L’exploitation de conteneurs de démonstration doit montrer comment un réseau de recharge à haute performance va de pair avec la sécurité d’approvisionnement. «Dans nos conteneurs de recharge, nous installons d’anciennes batteries de camions électriques pour faire office de tampons et prévenir ainsi les pics de charge. De cette manière, il est superflu de développer le réseau. Grâce à ce stockage, on doit même être en mesure de restituer au réseau l’électricité produite à partir de sources renouvelables», explique Vivien Dettwiler, membre de la direction de Designwerk. L’infrastructure est le nerf de la guerre Comme pour la recharge bidirectionnelle, l’électromobilité peut ainsi être utilisée dans le cadre de solutions d’approvisionnement. Des installations de démonstration mises en place chez Galliker, Käppeli Logistik et Murg Flums Energie doivent prouver que cela fonctionne. De telles solutions sont déterminantes pour que la propulsion purement électrique à batterie puisse s’imposer sur les longues distances avec une charge importante. L’utilisation directe de l’énergie électrique est certes très efficace mais, avec cette solution, les réseaux de distribution devraient être encore fortement améliorés. C’est en tout cas ce que suppose une étude de l’Université de Genève et le fournisseur d’énergie BKW (Forces motrices bernoises). Rien qu’en Suisse, il faudrait investir 11 milliards de francs pour améliorer les réseaux de distribution, qui sont pourtant déjà performants, a estimé Christian Bach, ingénieur dans le domaine de l’automobile auprès du laboratoire EMPA. Il a en effet mentionné l’étude en question dans le cadre d’un entretien avec le magazine «Autoinside». Il y précisait également que l’OFEN partait du principe que la décarbonation du trafic routier nécessiterait autant de carburants synthétiques ou biogènes que d’énergie électrique renouvelable. Ce qui revient à dire que l’on se dirige vers un mix en matière de systèmes de propulsion. La question relative à l’influence future de nouvelles solutions telles que les conteneurs de recharge reste pour l’instant ouverte. Ce qui n’empêche pas que ces installations fonctionneront très prochainement! (Daniel von Känel) Photo: Designwerk

16 CAMION 2 / 2023 Une décoration très originale pour le Renault Trucks T520 «milky way surfer» de Translait Entreprise formatrice, Translait ne réserve pas ses nouveaux camions aux chauffeurs qui comptent le plus d’années d’expérience. On en veut pour preuve le fait que son nouveau Renault Trucks T520 «milky way surfer» ait été confié à Gaëtan Yerly, un jeune chauffeur de 21 ans. «C’est l’une de nos façons de promouvoir la relève», note Thierry Deillon, responsable technique de Translait. Inutile de Ce nouveau Renault Trucks T520 porte le surnom de «milky way surfer», à savoir le surfeur de la voie lactée. Sa décoration, réalisée avec le soutien de RenaultTrucks Suisse, représente des vagues de lait qui se déploient non seulement sur la carrosserie, mais également sur les rétroviseurs et le pare-soleil. Leader suisse de la valorisation de coproduits laitiers et du transport de liquides alimentaires, l’entreprise fribourgeoise Translait dispose désormais de trois Renault Trucks T520 de la nouvelle génération, dont celui que conduit le jeune chauffeur GaëtanYerly. Ce nouveau camion, avec ses vagues de lait qui ornent toute la carrosserie, porte le surnom de «milky way surfer», soit le surfeur de la voie lactée! préciser que Gaëtan Yerly est ravi que son employeur lui ait confié le véhicule le plus récent de sa flotte. Il s’agit du neuvième Renault Trucks actuellement en service chez Translait. «Un camion vraiment très confortable» «Je suis vraiment très satisfait de ce nouveau camion. Il est vraiment très confortable et sa nouvelle colonne de direction, qui offre de nombreuses possibilités de réglage, m’a permis de trouver immédiatement la position qui me convient le mieux. Il s’agit là d’une des principales améliorations apportées aux Renault Trucks T de la nouvelle génération», note Gaëtan Yerly qui est membre des Routiers Suisses depuis son apprentissage. Parmi les autres améliorations, il cite le nouveau frigo, qui est très volumineux et qui se range sous la couchette, ainsi que le nouveau tiroir au milieu du tableau de bord. Tout comme le frigo, il est coulissant et de grande capacité. «Je peux y ranger tous mes documents», ajoute-t-il. Un autre point positif est la consommation: «Avec mon précédent … nouveau tiroir coulissant dans lequel il peut ranger la totalité de ses documents. Photos: Laurent Missbauer Les feux LED permettent de reconnaître du premier coup d’œil les nouveaux Renault TrucksT. En couverture Le chauffeur GaëtanYerly est très satisfait du nouveau frigo, très volumineux, et du…

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