Edition No 05/2023

MAN Truck & Bus Le TGS 28.510 de Videsa SA Trafic lourd Davantage de contrôles Page 14 Cours OACP des Routiers Suisses «Grue catégorie C et élingage» Portrait de Bernd Trey Président de la section Grisons Page 18 Page 20 Série «Jeunes chauffeurs» Tim Hediger, 21 ans Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels N° 5 / 2023 ISSN 1423-4319 Fr. 7.50

Formation s’étendant aux cours de base, cours de répétition et cours complémentaire pour véhicule citerne. Ces cours sont réalisés en collaboration avec le corps des polices cantonales et les services des automobiles. Etes-vous intéressés? Nous vous proposons avec plaisir un cours adapté à vos besoins. Les Routiers Suisses Tél. 021 706 20 00 La Chocolatière 26 Fax 021 706 20 09 1026 Echandens www.routiers.ch Offre de cours: LES ROUTIERS SUISSES SCHWEIZER BERUFSFAHRER Les Routiers Suisses offrent un vaste programme de cours continuellement adaptés aux besoins. Grâce à leur partie pratique, ils sont tout spécialement appréciés par les chauffeurs, le personnel de quai, les agents de transport et les moniteurs d’auto-école. Transport de matières dangereuses Certificat / renouvellement:  Tout chauffeur devant transporter des matières dangereuses doit suivre le cours ad hoc.  Les véhicules à citerne requièrent une formation supplémentaire.  Le permis est valable 5 ans. Le cours de répétition doit être suivi dans les 12 mois précédant la date d’échéance.  Le permis est renouvelé à partir de la date d’échéance pour une durée de 5 ans. BERUFLICHE WEITERBILDUNG FORMATION PROFESSIONNELLE Sera pris en compte pour le perfectionnement obligatoire des chauffeurs professionnels selon l’ordonnance réglant l’admission des chauffeurs (OACP).

1 CAMION 5 / 2023 Editorial +++ En couverture Spécialisée dans les travaux d’assainissement, l’entreprise valaisanne Videsa SA à Sion fait confiance à MAN depuis plus de vingt ans. «Ce sont vraiment d’excellents camions et leur confort est top», note le chauffeur Randy Rossini. Il conduit au quotidien le MAN TGS 28.510 de notre page de couverture. (Photo: Laurent Missbauer) Contact: MAN Truck & Bus Suisse SA, Tannstrasse 1, CH-8112 Otelfingen. www.mantruckandbus.ch Page 18 Page 20 Page 10 +++ Trafic lourd Davantage de contrôles en 2022 +++ Série «Jeunes chauffeurs» Tim Hediger, 21 ans +++ Association De l’importance de signer l’initiative sur les chauffeurs...2 +++ Gaz naturel liquéfié Ouverture d’une nouvelle station-service à Muttenz.......8 +++ Portrait BerndTrey, président de la section Grisons des Routiers Suisses +++ Volvo Trucks Suisse Livraison à Berthod du 40e Volvo FH Electric de Suisse.............. 13 +++ 125 ans d’Opel Quand la marque à l’éclair construisait des camions.........26 +++ Swiss Retro Mecanika Bye bye Forum Fribourg!.......28 +++ Véhicules anciens Un Saurer «made in Austria»..30 +++ Rubriques Relais routiers........................34 Programme des cours............ 40 Canton du Tessin.................... 43 Aurons-nous bientôt nous aussi des chauffeurs d’Ouzbékistan? Le présent numéro évoque plusieurs thématiques qui, nous l’espérons, ne manqueront pas de vous intéresser. En page 2, le secrétaire général des Routiers Suisses revient en ces termes sur la grève que les chauffeurs des entreprises de transports Agmaz et Luk Maz ont effectuée au début du mois d’avril sur l’aire de repos de Gräfenhausen, près de Darmstadt en Allemagne: «A cette occasion, nous avons pu constater que les chauffeurs de ces entreprises polonaises étaient désormais recrutés en Géorgie, en Ouzbékistan ou plus loin encore pour des salaires de misère... On peut supposer que ces deux entreprises ne constituent pas un cas isolé dans le transport international. L’idée de remédier à la pénurie de chauffeurs en important de la main-d’œuvre bon marché venue de loin au lieu de verser de bons salaires est également présente en Suisse.» On rappellera ainsi que Daniel Schöni, de l’entreprise de transport du même nom, avait émis l’automne dernier à la télévision alémanique SRF l’idée que l’on devrait former des chauffeurs en Afrique, et qu’une fois leur formation terminée, on n’aurait plus qu’à les engager chez nous! Les Routiers Suisses s’insurgent bien entendu contre de telles idées et c’est justement pour cela qu’ils ont lancé l’initiative populaire sur les chauffeurs. La nécessité d’une telle initiative ne saute peut-être pas aux yeux de tous actuellement. Il pourrait cependant en aller bien différemment lorsque d’autres transporteurs décideront d’aller chercher leurs chauffeurs toujours plus loin, plutôt que de verser des salaires qui permettent de vivre dignement en Suisse. Si vous effectuez un petit tour dans les parkings de la centrale de distribution de Lidl Suisse à Weinfelden (TG), vous y verrez déjà plusieurs voitures immatriculées en Slovaquie et en République tchèque. La profession de conducteur de véhicules lourds en Suisse est ainsi d’ores et déjà menacée par l’engagement de chauffeurs étrangers qui acceptent des salaires avec lesquels il n’est tout simplement pas possible de vivre en Suisse. C’est ce véritable fléau qu’entend combattre l’initiative sur les chauffeurs des Routiers Suisses. Pensez-vous que l’approvisionnement de notre pays puisse fonctionner en cas de crise si nous avons une majorité de chauffeurs étrangers? Non, bien entendu! Et notre initiative ne combat pas les chauffeurs qui habitent de l’autre côté de la frontière, mais ceux qui effectuent plusieurs centaines de kilomètres pour venir travailler chez nous pour un salaire de misère. N’oubliez pas, faire signer notre initiative, c’est faire preuve d’un acte de solidarité et de soutien entre chauffeurs. Laurent Missbauer, rédacteur en chef Impressum: SWISS CAMION, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, swisscamion@routiers.ch | Rédacteur en chef: Laurent Missbauer | Rédacteur: Daniel von Känel | Collaborateurs de la rédaction: Sarah Amat, Kéren Haller, Elvedin Mesic, David Piras, Hans-Peter Steiner et Andreas W. Dick | Annonces: Kéren Haller, khaller@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch | Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, Route de La Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@ routiers.ch | Tirage contrôlé REMP: 18 160 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel: 90 francs | www.swisscamion.ch Photo: Emmanuel Lambert

2 CAMION 5 / 2023 Période de prospérité ou période de crise? La chute du Credit Suisse montre que la sécurité économique n’est plus une évidence. Ces dernières années, le franc fort et la pandémie ont permis d’obtenir des crédits à bon marché. Il y avait beaucoup d’argent disponible. Mais avec la pandémie et la guerre en Ukraine, les prix de certains biens ont grimpé en flèche. Pour lutter contre l’inflation, les taux d’intérêt ont été augmentés mais, grâce au franc fort, les effets du renchérissement ont pu être quelque peu amortis en Suisse. La recherche de chauffeurs Au niveau européen, la situation est quelque peu différente. Lorsque le pain devient plus cher, les salaires augmentent également. La main-d’œuvre est désormais mieux payée en Europe. Par conséquent, le marché du travail suisse n’est plus aussi attrayant pour les personnes originaires d’Europe centrale. Les Ukrainiens et les Russes en âge de travailler ne sont pas non plus facilement disponibles en Europe, ce qui explique que les entreprises de transport européennes recherchent des chauffeurs au-delà des frontières européennes. Avec la grève Nous nous trouvons actuellement dans une situation économique très délicate avec une guerre en Ukraine, un renchérissement de l’ordre de 20% et des problèmes de livraison pour différents biens. Quant à l’approvisionnement en énergie, il n’est plus aussi sûr qu’auparavant. Malgré tout, l’économie suisse se porte plutôt bien. Il n’est donc pas toujours facile de comprendre ce qui se passe réellement. des chauffeurs d’Agmaz et de Luk Maz sur l’aire de repos de Gräfenhausen, près de Darmstadt en Allemagne, nous avons pu constater que les chauffeurs de cette entreprise polonaise étaient désormais recrutés en Géorgie, en Ouzbékistan ou plus loin encore. Ceux-ci roulent pour des salaires de misère et constatent qu’ils ne peuvent même pas effectuer des dépenses minimales en Europe alors qu’ils logent dans la cabine de leur camion. S’ils restent là à attendre un ordre de mission, ils ne sont pas payés. On peut supposer que ces deux entreprises ne constituent pas un cas isolé dans le transport international. Le manque de chauffeurs bon marché touche également d’autres entreprises qui sont tout aussi créatives. Il en faut beaucoup pour que les chauffeurs se mettent en grève. Et pourtant, ces grèves ne constituent que la pointe de l’iceberg. Recruter des chauffeurs en Afrique? Il n’y a pas si longtemps, un transporteur suisse proposait, pour les mêmes raisons, de créer une sorte de camp d’entraînement en Afrique afin de recruter des chauffeurs bon marché pour les utiliser ensuite en Suisse. L’idée de remédier à la pénurie de chauffeurs en important de la main-d’œuvre bon marché venue de loin au lieu de verser de bons salaires est également présente chez nous et revient régulièrement sur le tapis. Compte tenu du renchérissement, de l’absence actuelle de main-d’œuvre étrangère et aussi de la collecte de signatures en cours pour l’initiative sur les chauffeurs, certaines entreprises suisses ont augmenté massivement les salaires des chauffeurs. Il y a encore trois ou quatre ans, un salaire mensuel de 6500 francs pour un chauffeur répondant aux exigences habituelles était tout simplement impensable. De plus, de nombreux camions ne roulent que parce que l’on motive les chauffeurs retraités à ajouter quelques années supplémentaires à leur carrière, alors qu’il y a quinze ans, un sexagénaire avait du mal à trouver un nouvel emploi et devait accepter une réduction de salaire. Aujourd’hui, il toucherait plus qu’avant sa retraite. En Suisse, l’économie continue de fonctionner à plein régime, ce qui permet de telles évolutions positives. En soi, c’est une bonne chose pour les chauffeurs. Mais combien de temps cela va-t-il encore durer? Former des chauffeurs en Ouzbékistan? Nous sommes actuellement sur un nuage. L’économie européenne est cependant confrontée à une crise qui pourrait également avoir des répercussions en Suisse. Si la guerre continue et si les tensions avec la Russie et la Chine durent, cela aura forcément des répercussions négatives. Les grandes banques ne sont plus de bons payeurs d’impôts, ni les garants de la prospérité. Si la situation économique s’affaiblit à nouveau, la pression sur les conditions de travail reprendra. Il faudra se serrer la ceinture et faire des économies. Les chauffeurs locaux seront alors à nouveau trop chers et superflus, en particulier ceux qui ont plus de 60 ans. Il sera alors peut-être à nouveau question de mettre sur pied des structures pour former des chauffeurs en Ouzbékistan... ou en Afrique, comme l’avait envisagé le transporteur suisse précédemment évoqué! Bien que l’initiative sur les chauffeurs ne semble pas nécessaire à tous actuellement, elle est d’autant plus importante si l’on considère les perspectives d’avenir. Et n’oublions pas qu’elle est faite pour pouvoir survivre même durant les périodes difficiles! (David Piras) Association Bien que l’initiative sur les chauffeurs ne semble pas nécessaire à tous actuellement, elle sera d’autant plus importante si l’on considère les perspectives d’avenir. Et n’oublions pas qu’elle est faite pour pouvoir survivre même durant les périodes difficiles... Avec la collecte de signatures en cours pour l’initiative sur les chauffeurs, certaines entreprises suisses ont massivement augmenté les salaires des chauffeurs. L’initiative sur les chauffeurs s’avère d’autant plus importante dans les périodes difficiles. Photo: Laurent Missbauer

3 CAMION 5 / 2023 www.peace-support.ch READY FOR A NEW CHALLENGE?

4 CAMION 5 / 2023 Rubrique juridique Nuance au retrait de l’opposition Un automobiliste se fait flasher par un radar à proximité d’un chantier. Après déduction de la marge de tolérance, l’excès de vitesse est estimé à 49 km/h. Il reçoit alors une ordonnance pénale lui infligeant une peine pécuniaire avec sursis, ainsi qu’une amende. L’automobiliste fait opposition en Dans un récent arrêt du Tribunal fédéral, ce dernier tranche d’une manière quelque peu surprenante en défaveur d’un automobiliste qui avait contesté son amende. Nous vous expliquons ci-dessous ce qu’il s’est passé. mettant en doute la précision de mesure du radar. Le Ministère public va alors demander une expertise à ce sujet et conclure que la mesure est valable et que, finalement, l’excès de vitesse est «d’au moins 50 km/h». L’infraction est donc plus grave, la procédure va se poursuivre pour non-respect intentionnel et flagrant de la vitesse maximale signalée. Malgré le retrait de l’opposition par l’automobiliste, la mise en accusation est poursuivie. La contestation a été vaine Le plaignant va contester la mise en accusation et avancer que l’ordonnance pénale est entrée en force puisqu’il a retiré son opposition. Le Tribunal fédéral va alors clarifier la procédure d’ordonnance pénale et d’opposition, ainsi que son retrait. A certaines conditions, une ordonnance pénale peut être rendue dans les cas où le Ministère public estime que les faits sont suffisamment établis ou si le prévenu les a reconnus. La peine encourue ne doit pas dépasser les 180 jours-amendes ou une peine de prison de six mois. En cas d’opposition, le Ministère public procède à l’administration des autres preuves afin d’apprécier l’opposition. Il peut ensuite décider de maintenir l’ordonnance pénale, de classer la procédure, de rendre une nouvelle ordonnance pénale ou de porter l’accusation devant le tribunal de première instance. La procédure va suivre son cours Si lors de l’administration des preuves, une autre peine ou d’autres sanctions s’imposent en raison d’une modification de la situation de fait et/ou de droit ou si de nouvelles infractions sont découvertes, alors le Ministère public n’est pas lié par son ordonnance pénale initiale. Il doit ensuite agir en fonction et adresser soit une nouvelle ordonnance pénale, soit déposer une accusation. Finalement, la procédure va donc suivre son cours et, malgré ses tentatives de défense jusqu’à la plus haute instance, l’automobiliste ne réussira pas à justifier son action et sera puni en conséquence. (Sarah Amat) Une première peine pécuniaire avec sursis pour un excès de vitesse estimé à 49 km/h se transforme en une infraction plus grave après que l’automobiliste flashé a mis en doute la précision de mesure du radar. Le Ministère public a en effet demandé une expertise qui a conclu que la mesure n’était pas seulement valable mais que l’excès de vitesse était «d’au moins 50 km/h». Flashé à proximité d’un chantier avec un excès de vitesse estimé à 49 km/h, un automobiliste a fait opposition en mettant en doute la précision du radar. Son opposition s’est cependant finalement retournée contre lui. Photo prétexte: Laurent Missbauer Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens / Tél. 021 706 20 00 - www.routiers.ch

5 CAMION 5 / 2023 Partenaire de patronage Billets disponibles dès maintenant ! Le plus important salon suisse du secteur public Toutes les informations sur www.suissepublic.ch/fr

6 CAMION 5 / 2023 Merci pour votre Signature! Initiative Chauffeur Buts Sécuriser l’approvisionnement du pays Soigner le métier du Chauffeur Exigences Le salaire doit permettre de vivre en Suisse: Protection contre le dumping salarial pour les chauffeurs, salaire minimum, domicile en Suisse ou pays limitrophes Réglementer la concurrence: Protéger l'industrie des transports contre la concurrence déloyale étrangère, loi sur le cabotage Qualité: Financement de la formation par la RPLP Les Routiers Suisses www.chauffeurinitative.ch 021 706 20 00 1026 Echandens www.routiers.ch info@routiers.ch

7 CAMION 5 / 2023 Actualités The National Map Les Routiers Suisses | Route de la Chocolatière 26 1026 Echandens | 021 706 20 00 |www.routiers.ch Cette application recense :  De nombreux restaurants dans toute la Suisse avec l'itinéraire intégré  Des places de parc adaptées aux poids lourds  Des stations-service à votre proximité avec les détails de leurs infrastructures  Les ateliers de réparation et les stations de lavage adaptées à chaque véhicule Trucker & Country Festival d’Interlaken (23–26 juin 2023) Les 1100 places du «Truck Mile» ont été attribuées Chacune des 1100 places pour exposer son camion au «Truck Mile» du Trucker & Country Festival d’Interlaken (BE) ont été attribuées. Avant de présenter en détail ce plus grand rassemblement de camions de Suisse dans notre magazine de juin, sachez déjà que les Routiers Suisses seront présents à ce festival avec un stand de la même taille qu’en 2022. (L. M.) Rencontre Saurer à Aigle (10 juin 2023) La 26e édition n’aura pas lieu aux mêmes dates que le Trucker Festival d’Interlaken cette année Ce sont deux bonnes nouvelles qu’ont reçues les organisateurs de la traditionnelle rencontre du Saurer Club Suisse Romande à Aigle (VD). La première est qu’ils pourront à nouveau exposer les 120 camions attendus sur la place des Glariers. Les débuts des travaux pour la construction sur cette même place d’une halle polyvalente (photo ci-dessous) ont en effet été repoussés à une date ultérieure. La seconde bonne nouvelle est que la 26e édition de cette rencontre, contrairement à celle de l’année passée, ne se tiendra pas à la même date que le Trucker & Country Festival d’Interlaken (BE). Elle a en effet été agendée au samedi 10 juin, alors que le grand rassemblement d’Interlaken, un des plus grands d’Europe avec un total de 1100 camions, se tiendra du vendredi 23 au dimanche 25 juin. (Laurent Missbauer) La place du Glarier à Aigle accueillera à nouveau plus d’une centaine de camions des marques Saurer et Berna cette année. Photo: Graber Petter Architectes Photo: Laurent Missbauer

8 CAMION 5 / 2023 Motorisations alternatives Iveco mise sur le GNL bio LNG est l’abréviation de Liquefied Natural Gas, soit gaz naturel liquéfié (GNL) en français. Ce produit se forme lorsque le gaz naturel est refroidi à une température comprise entre –161 et –164 degrés Celsius. Le GNL étant beaucoup plus comprimé, il permet de transporter beaucoup plus d’énergie pour un même volume. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le GNL est présenté comme un moyen de remplacer le gaz naturel russe. «Le GNL bio? Un carburant prometteur!» Le problème est le suivant: le gaz naturel extrait par fracturation, comme celui provenant des Etats-Unis, et transformé en GNL pour le transport, présente un mauvais bilan écologique. Le GNL ne devient une solution valable en termes de protection du climat que lorsqu’il s’agit de GNL bio. Dans ce cas, non seulement les émissions de CO2 lors de la combustion sont inférieures à celles du A la station-service GNL de Muttenz: les véhicules fonctionnant au GNL peuvent faire le plein de biocarburant sur le site de cette filiale d’Iveco Suisse. Photos: Daniel von Känel Iveco ne se contente pas de proposer des véhicules fonctionnant au gaz. En collaboration avec la société Gasverbund Mittelland, il a également ouvert à Muttenz (BL) la première station-service GNL véritablement publique de Suisse. «Exercice à blanc»: Marius Scholz, de la société GasCom Equipment qui a installé la station-service, montre le processus de ravitaillement. Mais sans carburant, sinon il aurait dû s’équiper d’un casque avec visière et de gants. diesel, mais le bilan global est également bien meilleur car il s’agit d’une source d’énergie renouvelable. «Le GNL bio est un carburant prometteur pour un avenir propre», ont relevé les responsables d’Iveco (Suisse) SA lors de l’ouverture au mois de mars de la station-service GNL installée sur le site de la succursale Iveco de Muttenz (BL): «La vision d’Iveco en matière d’avenir durable dans l’industrie des véhicules commerciaux ne cesse de croître. De plus en plus de fournisseurs d’énergie évoluent également vers des biocarburants avancés, comme le GNL bio qui permet d’obtenir une réduction des émissions de CO2 pouvant atteindre 95%. On s’efforce de mettre l’accent sur le transport durable et on continue d’élargir notre gamme de produits pour les véhicules équipés de moteurs fonctionnant avec des carburants alternatifs. Mais l’offre de véhicules ne représente que la moitié de la bataille et Iveco le sait bien. Il va donc de soi que l’infrastructure pour ces véhicules est

9 CAMION 5 / 2023 Salvino Di Verde, d’Iveco Suisse, montre le casque muni d’une visière qu’il faut porter lorsqu’on remplit les réservoirs du camion avec du gaz naturel liquéfié (GNL). Avec du GNL bio, cet Iveco S-Way rejette jusqu’à 95% de CO2 en moins qu’un S-Way diesel. également une composante importante car sans disponibilité de carburant, cette technologie ne s’imposera pas. Et si le GNL est bien implanté dans les pays européens qui nous entourent, il n’y a pour l’instant que quatre stations-service GNL en Suisse. Bientôt également à Eclépens Et seule la station-service GNL de Muttenz est vraiment publique. Celle-ci a été réalisée par Iveco en collaboration avec Gasverbund Mittelland AG. Iveco loue sa parcelle et la société Gasverbund Mittelland se charge de l’exploitation de la station-service. «Pour l’instant, les clients peuvent payer avec la carte GasCom. D’autres moyens de paiement feront l’objet de clarifications et d’installations supplémentaires», ont indiqué ses responsables lors de l’ouverture de la station-service. Iveco n’exclut pas l’ouverture d’autres sites pour les stations-service GNL, par exemple sur ses propres sites de Hendschiken (AG) ou d’Eclépens (VD). Cette dernière ne verra cependant le jour que dans le courant de l’année prochaine. Les personnes impliquées dans la station-service de Muttenz sont unanimes: il n’y a pas encore assez d’incitations pour les véhicules GNL, comme des allègements fiscaux. En Suisse, cette technologie ne s’est pas encore imposée. «Pour l’exploitation d’une station-service GNL, il faut toujours un minimum de véhicules qui s’approvisionnent en carburant car le GNL ne peut pas être simplement stocké comme le diesel par exemple», ont précisé les responsables d’Iveco Suisse lors de l’ouverture de la station-service de Muttenz. «Iveco a cependant déjà réussi à vendre de nombreuses unités de stations-service dans toute l’Europe et nous considérons la technologie GNL comme l’un de nos domaines d’activité stratégiques pour l’avenir.» Selon les informations fournies par la société Gasverbund, le GNL bio destiné à la station-service de Muttenz est acheté en Allemagne car il n’y a pas assez de biogaz en Suisse. (Daniel von Känel) CONSTRUCTION DE VÉHICULES RÉPARATIONS CENTRE D’ASSISTANCE Solutions de transport innovantes conçues en Suisse! lanz-marti.ch Du XS au XXL – Nous développons des solutions sur mesure, pour tous les formats. LM_Inserat-SwissCamion_6-19_230411.indd 2 11.04.23 15:30 Photos: Daniel von Känel

10 CAMION 5 / 2023 Série «Jeunes chauffeurs» En route avec le vainqueur des SwissSkills Sa veste de travail verte, avec le T de Traveco dans le dos, brille dans la lumière des phares lorsque Tim Hediger se rend tôt le matin à Nebikon (LU) en passant devant les rampes de chargement pour se rendre au bureau de la planification. C’est là qu’il prend la clé de son véhicule ainsi que la serviette contenant le programme de sa journée. Arrivé devant son camion, il procède au contrôle obligatoire à effectuer avant le départ. «Cela fait partie de mon travail», relève Tim Hediger. Avant de partir, il passe en revue les livraisons du jour. Peu après, le jeune chauffeur se retrouve à sa place préférée: sur la route, au volant de son camion. L’été approche Le premier client se trouve à Horw (LU): il s’agit d’une petite entreprise d’horticulture. «J’appelle généralement ce genre de client la veille, lorsque je les vois apparaître sur mon programme quotidien», dit-il. En effet, pour les petites entreprises qu’il ne connaît pas ou Tim Hediger, photographié ici devant son camion, apprécie beaucoup son métier de chauffeur. «Le travail y est en effet toujours très varié», se réjouit-il. Photos: Daniel von Känel C’est avec Tim Hediger (21 ans), d’Attelwil dans le canton d’Argovie, que nous vous proposons aujourd’hui de faire plus ample connaissance. Ce jeune chauffeur s’était imposé l’année passée aux SwissSkills. Une place de travail où la vue à travers le... ... pare-brise change tout le temps! pour les clients privés, il ne sait pas à partir de quelle heure quelqu’un sera disponible pour réceptionner la marchandise. Le fait de se renseigner à l’avance l’aide à planifier sa tournée de manière à ne pas se retrouver devant des portes fermées. Avant de décharger la palette, il doit encore déposer sa remorque. Heureusement, il connaît une entreprise dans les environs qui accepte qu’il y gare sa remorque. «Cela ne va pas de soi car de telles places se font de plus en plus rares», constate-t-il, en ajoutant que «cela ne simplifie pas le travail des chauffeurs». Tout comme le manque de patience et l’égoïsme dont font preuve certains usagers de la route. Une fois le déchargement chez l’horticulteur effectué, nous prenons la direction du magasin Landi de Horw. Le chargement révèle que l’été n’est plus si loin, malgré les températures fraîches et les nuages annonciateurs de pluie qui prévalent aujourd’hui: des vélos électriques, des chaises longues et des semences de gazon font partie de la marchandise que Tim Hediger livre à ce magasin Landi. Un travail très varié La remorque est à nouveau attelée au véhicule tracteur et Tim Hediger poursuit sa tournée en direction de Sarnen (OW). «Nous allons livrer des marchandises à un autre magasin Landi», précise-t-il. Landi, tout comme Traveco, appartient à la coopérative Fenaco. Toutefois, dans son camion vert, un chauffeur vit bien plus de choses qu’un simple transport de marchandises vers les filiales Landi. «Les chargements sont vraiment variés, nous nous ren-

11 CAMION 5 / 2023 MIDLAND, MARQUÉ PAR PLUS DE 140 ANS D’EXPÉRIENCE. MIDLAND.CH Concentration et précision font partie du quotidien professionnel de Tim Hediger. Tim Hediger (21 ans) habite à Attelwil, localité faisant partie de la commune argovienne de Reitnau. Comme sa famille dirige une entreprise de recyclage, il est rapidement entré en contact avec les camions. Il a effectué son apprentissage de conducteur de véhicules lourds avec certificat fédéral de capacité (CFC) chez Traveco et, l’année dernière, il a obtenu la première place aux SwissSkills de Berne, le championnat suisse des métiers. Prochainement, il rejoindra l’entreprise familiale, Hediger Recycling, à Büron, dans le canton de Lucerne. (dvk) Le chauffeur Lors de la première livraison matinale. La seconde livraison à la Landi de Horw. Traveco compte plus de 800 salariés, dont quelque 500 chauffeurs, répartis sur 12 sites, et livre notamment des marchandises à de nombreux points de vente du commerce de détail. «En tant qu’entreprise de la coopérative Fenaco, nous fournissons en Suisse et au-delà des frontières des prestations logistiques fiables et complètes. Nous comptons parmi nos clients aussi bien de grandes sociétés d’importance nationale que des petites entreprises ayant besoin d’une logistique professionnelle», peut-on lire sur le site de Traveco. (dvk) L’employeur dons parfois aussi dans des fermes», explique Tim Hediger qui apprécie beaucoup la diversité de son travail. «Je suis aussi content de ne pas toujours voyager dans la même région», ajoute-t-il. Parfois, je me rends en Suisse orientale, puis à nouveau en Suisse centrale ou dans la région de Berne. Il m’arrive également de passer la nuit à l’extérieur. «De manière générale, j’aime être en déplacement», confie- t-il. «C’est pourquoi je n’aurais pas imaginé un métier où l’on est toujours enfermé dans le même bureau ou le même atelier.» Au moment de faire un choix professionnel, il s’est également intéressé au métier de mécanicien poids lourds. C’est aussi un métier passionnant, mais l’argument de la route a fini par parler en faveur d’un apprentissage de conducteur de véhicules lourds, un choix qu’il n’a jamais regretté, d’autant plus qu’il a vécu son apprentissage de manière très positive. «La formation chez Traveco était vraiment super, on s’y occupe des apprentis de manière optimale», affirme Tim Hediger qui travaille encore aujourd’hui avec plaisir pour son entreprise d’apprentissage. «Je suis d’ailleurs toujours en contact avec mes collègues formateurs», ajoute-t-il. «Ils étaient tous très forts aux SwissSkills» La plupart des sommets sont encore recouverts de nuages et des nappes de brouillard se déplacent sur les versants boisés des montagnes. Néanmoins, le magasin Landi de Sarnen s’équipe lui aussi de vélos électriques et de chaises longues en prévision d’une météo plus clémente qui n’est cependant pas encore d’actualité quand Tim Hediger arrive à Schattdorf (UR). Il y décharge quelques palettes pour Landi et Landi Agro, filiale qui propose des produits spécialement destinés à l’agriculture. Puis nous faisons une pause café-­ croissants au magasin de la station-service. Il y a bien sûr un sujet que Tim Hediger ne peut pas passer sous silence: son titre de champion aux SwissSkills de l’année dernière, le championnat des métiers qui s’est déroulé à Berne. Il raconte qu’on lui a d’abord parlé des SwissSkills lors de la fête de fin d’apprentissage. Mais il ne s’est inscrit que lorsqu’un collaborateur de Traveco lui en a reparlé un peu plus tard. «Je n’ai rien à perdre», a-t-il alors pensé avant de s’inscrire. Il ne s’attendait pas à remporter la victoire. Même lorsqu’il a reçu l’autorisation de participer après le casting, il Photos: Daniel von Känel

12 CAMION 5 / 2023 Série «Jeunes chauffeurs» Les chauffeurs ne font pas que conduire: ici,Tim Hediger doit par exemple charger plus de 30 palettes de boissons sur son camion. Photo: Daniel von Känel n’a pas placé la barre très haut. «Mon objectif était simplement de ne pas être éliminé le premier jour», me dit-il. «Une fois cet objectif atteint, j’ai voulu battre le record de Traveco qui se situait au niveau de la qualification pour les demi-finales.» Deuxième objectif atteint! «En finale, l’ambition s’est renforcée mais je ne m’attendais pas à gagner», se souvient Tim Hediger. «Tous les participants étaient très forts.» Il n’a jamais considéré ces personnes comme des adversaires. «Quand quelqu’un revenait d’un poste, il en parlait avec les autres et donnait des conseils sur les points auxquels il fallait faire davantage attention», explique- t-il. «Personne ne s’est tu afin que l’autre réussisse moins bien. Au contraire: on s’est réjouis lorsque quelqu’un avait particulièrement bien réussi quelque chose.» Dans tous les cas, il recommande à tous les jeunes professionnels du transport routier de s’inscrire aux SwissSkills. Le bon moment pour changer de voie En attendant, notre tournée se poursuit à Sursee (LU) où Tim chargera plus de 30 palettes de cartons de boissons pour les livrer à Nebikon (LU). En chemin, il me révèle qu’il a démissionné de son emploi chez Traveco. Cela même si, après cinq ans, il se plaît toujours autant dans cette entreprise à laquelle il doit beaucoup. «Je vais rejoindre l’entreprise familiale, Hediger Recycling à Büron dans le canton de Lucerne», nous explique-t-il. «Il y a assez de travail pour un chauffeur supplémentaire et c’est donc le bon moment pour franchir le pas. J’y ferai aussi beaucoup de travail à la grue», prévoit-il. «Chez Traveco, une telle tâche ne fait pas partie de mes attributions.» Les trajets qu’il effectuera alors seront aussi généralement un peu plus courts. Ce qui ne changera pas, c’est la marque du camion, ce qui le réjouit beaucoup: «Mon père a toujours été un grand passionné de Scania et j’adore moi aussi conduire les camions de cette marque.» Le retour dans l’entreprise familiale a toujours été pour lui la seule raison imaginable de démissionner de son employeur actuel, constate-t-il. Il gardera toutefois un lien avec Traveco à l’avenir, simplement sous une forme différente et quelque peu réduite. Pour l’instant, il ne veut pas en dire plus et s’informe, toujours habillé en vert, sur la tournée du lendemain avant de mettre un terme à sa journée de travail. (Daniel von Känel) sur votre téléphone portable, tablette ou pc SWISS CAMION Les Routiers Suisses, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens, Téléphone 021 706 20 00 A découvrir également sur www.swisscamion.ch

13 CAMION 5 / 2023 Xavier Berthod (à droite) a reçu une clé symbolique de Nicolas Barthe. Ils sont entourés de Patrick Berthod (à gauche) et de Claudio Ferretti. Actualités Photos: Laurent Missbauer Berthod Transports «Notre Volvo FH Electric sera alimenté exclusivement avec de l’électricité produite par nos panneaux solaires» La joie de Xavier Berthod, directeur de Berthod Transports à Sion (VS), et de son frère Patrick Berthod, responsable technique, faisait plaisir à voir à la réception de leur nouveau Volvo FH Electric, le premier camion 100 % électrique de leur flotte. «Son prix d’achat est certes trois fois plus élevé que celui d’un camion équivalent équipé d’un moteur diesel, mais nous ne payons pas la RPLP, et l’économie de carburant, pour un kilométrage annuel de 70 000 km, s’élève à 20 000 francs par an», nous a expliqué Xavier Berthod. «Et puis, a-t-il ajouté, notre FH Electric sera alimenté exclusivement avec de l’électricité produite par les panneaux solaires installés sur le toit de notre entreprise. Ces panneaux produisent chaque année 220 000 kWh et nous avons calculé que notre FH Electric, toujours sur la base d’un kilométrage annuel de 70 000 km, aurait besoin de 91 000 kWh par an.» La satisfaction était également de mise chez Nicolas Barthe, le directeur des ventes de Volvo Trucks Suisse, et chez Claudio Ferretti, «E-Mobility Solutions Manager» de Volvo Trucks Suisse, qui s’étaient déplacés à cette occasion afin de remettre à Berthod Transports une clé géante symbolique. «Ce FH Electric est déjà le 40e camion électrique de notre gamme lourde que nous avons livré en Suisse. Après avoir enregistré 47 commandes de FH Electric et FMX Electric en 2022, nous en sommes déjà à 60 commandes pour 2023», s’est réjoui Nicolas Barthe. Le directeur des ventes de Volvo Trucks Suisse était par ailleurs ravi que Berthod Transports, lors de la réception de son FH Electric, l’ait exposé entre un FH I-Save diesel et un FH LNG fonctionnant au gaz naturel liquéfié. «Cela illustre très bien la stratégie de Volvo Trucks qui entend proposer plusieurs solutions afin d’avoir, à l’avenir, des transports neutres en CO2. Il faut en effet savoir que tous nos moteurs diesel peuvent d’ores et déjà recevoir du carburant synthétique», a conclu Nicolas Barthe. (Laurent Missbauer) Claudio Ferretti (à g.), «E-Mobility Solutions Manager» de Volvo Trucks Suisse, et Nicolas Barthe, directeur des ventes de Volvo Trucks Suisse. Le nouveau Volvo FH Electric a été présenté chez Berthod Transports entre un FH diesel (à g.) et un FH fonctionnant au gaz naturel liquéfié.

14 CAMION 5 / 2023 Formation continue Cours OACP «Grue catégorie C et élingage» Les formateurs des Routiers Suisses ne dispensent pas seulement leurs cours dans leurs propres locaux à Echandens (VD) et à Würenlos (AG), ainsi que dans d’autres Les formateurs des Routiers Suisses se déplacent aussi dans les entreprises. Ici, John Oberson donne le cours intitulé «Formation grue catégorie C et élingage des charges» dans les locaux de Duckert, une société anonyme neuchâteloise active dans la construction ainsi que dans l’entretien des routes. Photos: Laurent Missbauer Les personnes qui élinguent des charges et qui utilisent une grue de la catégorie C doivent désormais être au bénéfice d’un certificat de formation correspondant. C’est justement l’une de ces formations, dispensée lors d’un cours OACP des Routiers Suisses, que nous avons suivie chez l’entreprise Duckert SA à Cortaillod (NE). salles louées à cet effet, mais également dans les entreprises. C’était le cas le 18 mars dernier pour le cours «Formation grue catégorie C et élingage» qui a été donné à Cortaillod chez Duckert, une société anonyme active dans la construction ainsi que dans l’entretien des routes. Le formateur du jour est John Oberson-­ Grzesinski. Agé de 34 ans, il fait partie des nouveaux responsables de cours des Routiers Suisses en Suisse romande et compte de nombreuses années d’expérience en tant que chauffeur professionnel, notamment au sein d’une entreprise spécialisée dans le levage. Il est également au bénéfice d’une formation d’accompagnateur privé pour convois exceptionnels avec autorisation de police et a été responsable de la formation continue pour les conducteurs de chiens à l’armée. Une formation obligatoire Après avoir souhaité une cordiale bienvenue à tous les participants du cours, John Oberson entre rapidement dans le vif du sujet. Il rappelle ainsi qu’un camion-grue, dont le moment de charge est d’au maximum 400000 Nm et dont la longueur de la flèche est inférieure ou égale à 22 mètres, appartient à la catégorie C des grues et que son utilisation, à partir du mois d’août, ne sera autorisée qu’après une formation obligatoire. Prescrite par la Caisse nationale suisse d’assurance Suva, la formation poursuit notamment le but d’éviter les blessures et les dégâts matériels lors des opérations de chargement et de déchargement. John Oberson passe ensuite en revue les règlements et lois concernant la manipulation d’une grue. Il explique ainsi qu’une grue doit être contrôlée tous les quatre ans. Lors des exercices pratiques, dûment muni d’un casque et d’une veste réfléchissante, il indique l’endroit sur la grue où se trouve la date du prochain contrôle (photos ci-dessous à gauche et à droite). Il rappelle également que toutes les béquilles du camion doivent être déployées lorsqu’on utilise la grue. «Le «La grue est contrôlée tous les quatre ans. La date du prochain contrôle se trouve ici», indique John Oberson. Le prochain contrôle de cette grue Palfinger est prévu pour le mois de janvier 2024. Le certificat de formation indispensable à l’utilisation d’une grue de la catégorie C est délivré après un cours de formation d’une journée, comme celui que nous vous présentons ici, qui sera obligatoirement suivi d’une demi-journée d’instruction pratique, effectuée en interne et documentée, dans une entreprise reconnue.

15 CAMION 5 / 2023 camion ne doit être mis en service que sur un sol ferme. Il faudra en outre faire attention à ce qu’aucune cavité ne se trouve sous les appuis, par exemple des conduites ou des citernes souterraines ou encore d’anciennes fouilles», précise John Oberson. «Il faut aussi s’assurer que les roues du camion touchent toujours parfaitement le sol et savoir quels sont les essieux freinés», ajoute-t-il. On doit également être bien conscient que le châssis du camion est soumis à de nombreuses torsions lors du travail avec la grue, ce qui peut faire bouger les roues. Placer les cales devant les roues (photo ci-dessous) s’avère donc indispensable. Il est tout aussi indispensable de respecter une distance de sécurité par rapport à une fouille, un talus, des lignes électriques, des lampadaires et Ne pas oublier de placer les cales devant les roues lorsqu’on travaille avec une grue. Après la partie théorique, la seconde partie du cours est consacrée au maniement de la grue du camion. Le port des équipements de protection tels que casque et gilet est obligatoire. Photos: Laurent Missbauer Si toutes les personnes qui élinguent des charges, c’est-à-dire qui les soulèvent avec une élingue (cordages, câbles...), doivent être au bénéfice d’un certificat de formation correspondant à partir du 1er avril 2023 (cf. SWISS CAMION 3/2023), toutes les personnes qui utilisent une grue de catégorie C devront être au bénéfice d’un certificat de formation correspondant dès le 1er août 2023. Les Routiers Suisses dispensent de telles formations dans leurs cours OACP (Ordonnance sur l’admission des chauffeurs professionnels). Dans la catégorie C figurent les grues de chargement des camions dont le moment de charge est d’au maximum 400000 Nm et dont la longueur de la flèche est inférieure ou égale à 22mètres. Le certificat de formation est délivré après la participation à un cours d’une journée (comme celui que nous vous présentons dans l’article principal) qui sera obligatoirement suivi par une demi-journée d’instruction pratique, effectuée en interne et documentée, dans une entreprise reconnue. (L. M.) Obligatoire dès août Le formateur a également montré comment contrôler la sécurité du crochet de la grue. des bâtiments. Il faut également veiller à ne pas endommager les arbres qui se trouvent à proximité de l’endroit où l’on manœuvre la grue. «Certaines communes vous envoient des amendes salées si vous avez cassé ne serait-ce qu’une seule branche», note John Oberson. Les exercices pratiques Après la théorie où le formateur a également présenté de façon détaillée les élingues multibrins et leur capacité de charge (photo ci-contre), la seconde partie du cours a été consacrée aux exercices pratiques, par exemple le contrôle de la sécurité du crochet de la grue, le choix des bons points d’ancrage, la prise en compte du centre de gravité de la marchandise élinguée et le maniement de la grue en respectant les règles de sécurité. Inutile de préciser que John Oberson n’a pas été avare de conseils lors de ces exercices. Une fois ces derniers terminés, tous les participants sont revenus dans la salle de cours afin de répondre aux dix questions d’un examen qui a permis de contrôler les connaissances emmagasinées pendant cette journée de formation. On relèvera que plusieurs de ces dix questions ont nécessité une certaine réflexion. «On ne pourra ainsi pas dire que la seule fois où vous avez réfléchi aujourd’hui a été lorsque vous avez endossé votre gilet de sécurité réfléchissant», conclut le formateur, non sans humour! (Laurent Missbauer) Présentation détaillée des élingues multibrins et de leur capacité de charge.

16 CAMION 5 / 2023 En couverture L’entreprise valaisanne Videsa SA fait confiance à MAN depuis plus de 20 ans Videsa SA, entreprise fondée à Sion (VS) en 1966, s’est toujours souciée de son rôle social et environnemental. Elle compte aujourd’hui une dizaine de camions dont une Le MAN TGS 28.510 de Videsa SA est équipé d’une superstructure réalisée par l’entreprise spécialisée Kaiser dans la Principauté de Liechtenstein. Photos: Laurent Missbauer Spécialisée dans les travaux d’assainissement, tels que curage, débouchage et vidange, l’entreprise valaisanne Videsa SA fait confiance depuis plus de 20 ans à MAN. «Ce sont vraiment d’excellents camions», relève le chauffeur Randy Rossini qui conduit un nouveau MAN TGS 28.510 dont il apprécie avant tout le confort. majorité de MAN, marque à laquelle elle fait confiance depuis plus de 20 ans. Lorsqu’on demande à Pierre-Antoine Glassey, le patron de Videsa SA, les raisons de cette fidélité, il répond qu’il est non seulement très satisfait du Garage Troillet, qui représente à Sion la marque MAN depuis 1971, mais également de leurs camions. «Nous n’avons jamais eu de soucis», précise Pierre-Antoine Glassey. «Le confort? Il est top!» Randy Rossini, le chauffeur du MAN TGS 28.510 qui illustre ces deux pages, s’avère lui aussi particulièrement content: «Les MAN sont vraiment d’excellents camions. Ce que j’apprécie le plus dans mon MAN TGS, doté d’une superstructure réalisée par l’entreprise spécialisée Kaiser dans la Principauté de Liechtenstein, c’est avant tout sa maniabilité. Son rayon de braquage est en effet très bon. Il en va de même pour les suspensions et la direction.» «Quant au confort, il est top», ajoute Randy Rossini. Cela confirme ce que MAN met en avant dans ses brochures: «Chez nous, le chauffeur est placé au tout premier plan. La cabine ergonomique a par exemple été conçue afin d’assurer le meilleur confort possible. Cela se retrouve également dans Randy Rossini nous montre quelques-unes des spécificités de son MAN TGS 28.510. «Le confort des MAN est vraiment top», estime le chauffeur valaisan Randy Rossini.

17 CAMION 5 / 2023 nos sièges. Particulièrement respectueux du dos, ils font oublier au chauffeur les terrains les plus accidentés.» Un bijou technologique Un autre point que Randy Rossini apprécie dans son MAN, c’est son moteur de 510 ch. «Il assure une bonne reprise, même quand la citerne de 10600 litres est pleine», assuret-il. Avec Thomas Bornet, aide-chauffeur chez Videsa SA, il nous montre comment incliner la citerne et déployer les différents équipements à l’arrière du camion. Ceux-ci permettent par exemple de vidanger des stations de pompage, de transporter des boues d’épuration, ainsi que de déboucher des canalisations, pour ne citer que trois des nombreuses tâches qu’il est possible d’effectuer avec un tel bijou technologique. Randy Rossini nous fait ensuite découvrir, sur le côté droit du camion, l’écran de contrôle où l’on peut suivre le fonctionnement des équipements. Les performances de rinçage et d’aspiration sont par exemple réglables indépendamment et en continu grâce à un bou- ... équipements et de contrôler la partie arrière du camion lors de l’inclinaison de la citerne. Photos: Laurent Missbauer ton rotatif. Les camions de Videsa SA peuvent également laver des routes ou être appelés à effectuer des interventions urgentes en cas de pollution et d’inondations. Des interventions Il est temps de déployer les différents... Randy Rossini et Thomas Bornet, respectivement chauffeur et aide-chauffeur de Videsa SA. C’est sur le côté droit du camion que se trouve l’écran de contrôle monté par l’entreprise spécialisée Kaiser qui a réalisé la superstructure. que Randy Rossini et son MAN mèneront avec toute le professionnalisme requis par une entreprise soucieuse de son rôle social et environnemental. (Laurent Missbauer) L’écran de contrôle permet par exemple de suivre les performances d’aspiration. Celles-ci sont réglables indépendamment et en continu.

18 CAMION 5 / 2023 Trafic lourd Davantage de poids lourds contrôlés en 2022 Les contrôles du trafic lourd accroissent la sécurité routière et permettent non seulement d’améliorer le respect des prescriptions, mais aussi de créer une concurrence loyale entre les différents acteurs du marché. C’est ce qu’affirment l’Office fédéral des routes (Ofrou) et l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) dans leur communiqué de presse commun sur les contrôles de poids lourds en 2022. Les contrôles de police «Depuis une vingtaine d’années, les cantons ont intensifié les contrôles mobiles du trafic lourd sur mandat de la Confédération», peut-on lire dans le communiqué de presse. En 2022, un total de 94988 heures de contrôles mobiles du trafic lourd sur les routes ont été effectuées en complément du travail normal de la police. En outre, 114125 heures de contrôle ont été effectuées dans les centres de contrôle du trafic lourd. En plus de la police, l’OFDF contrôle également les véhicules Contrôle du trafic lourd à la frontière: dans le cadre de ces contrôles douaniers, les camions et les chauffeurs sont également contrôlés. Photo: OFDF Pas moins de 129067 poids lourds ont été contrôlés l’année dernière. Lors de ces contrôles, 23790 irrégularités ont été constatées. Comme les années précédentes, celles-ci résultaient principalement du non-respect des dimensions et poids autorisés,de défauts techniques ainsi que du non-respect de la durée du travail et du repos. et les chauffeurs dans le cadre des contrôles douaniers. En 2022, 32153 camions, tracteurs à sellette, véhicules de livraison et autocars ont été contrôlés dans les sept centres de contrôle du trafic lourd de la Confédération, soit 1,9% de plus que l’année précédente. Les véhicules et/ou les chauffeurs concernés par des irrégularités étaient suisses dans 1887 cas (+2,9%) et étrangers dans 9580 autres cas (+4,4%). Parmi eux, 319 véhicules et/ou chauffeurs suisses (–1,2%) et 2063 véhicules et/ou chauffeurs étrangers (–2,2%) ont été immobilisés ou n’ont pas été autorisés à poursuivre leur trajet. Outre les contrôles effectués dans les centres de contrôle du trafic lourd, les forces de police procèdent également à des contrôles mobiles. L’année dernière, 58947 camions, tracteurs à sellette, camionnettes et bus ont ainsi été contrôlés (+0,6% par rapport à 2021). Parmi eux, 5708 véhicules et/ou chauffeurs suisses (–1,2%) et 3739 étrangers (–9,6%) ont été concernés par des irrégularités. 1490 véhicules suisses (+11%) et 828 véhicules étrangers ont dû être immobilisés et/ou les chauffeurs n’ont pas été autorisés à poursuivre leur trajet (–5,5 %). Comme les années précédentes, les irrégularités et les immobilisations résultaient principalement du non-respect des dimensions et poids autorisés (10592 cas, soit –0,6% par rapport à 2021), de défauts techniques (6858 cas, –0,6%) et du non-respect de la durée du travail et du repos (4010 cas, +1,2%). Des manipulations du système de gestion des gaz d’échappement (et notamment du dispositif AdBlue) ont été constatées à 77 reprises (+87,8%). Il convient de noter que plusieurs motifs peuvent être avancés pour ces cas d’irrégularités. Les contrôles de la douane L’an dernier, l’OFDF a contrôlé 37967 camions, tracteurs à sellette, véhicules de livraison et autocars aux postes de douane dans le cadre d’opérations de contrôle de police routière. Des irrégularités au sens de la statistique sur le trafic lourd ont été constatées pour 252 véhicules et/ou chauffeurs suisses et 2624 véhicules et/ou chauffeurs étrangers. Là encore, la plupart des cas concernaient des irrégularités au niveau des poids et des

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