Edition No 7-8/2023

ISSN 1423-4319 Fr. 7.50 Superstructures Les 60 ans de Notterkran CONCENTRATIONS DE CAMIONS La rencontre Saurer d’Aigle ASSOCIATION La pénurie de chauffeurs inquiète VISITE DE L’USINE FUSO AU PORTUGAL Un ancien site de Berliet Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels 7-8/2023

2 SWISS CAMION L’endroit idéal pour vos vacances d’été Offre pour les membres LRS à l’Hôtel des Alpes*** à Flims/Laax Hôtel des Alpes, Flims Promenada 45 | 7018 Flims Waldhaus | Tél. 081 928 25 25 | info@hoteldesalpes.ch L’Hôtel des Alpes vous attend dans le magnifique village de Flims/Laax, situé au cœur des Grisons, au milieu d’une nature grandiose et variée. L’offre en matière de sports, de loisirs et de manifestations culturelles y est très riche. Bienvenue au paradis des randonnées pédestres et cyclistes. Notre hôtel trois étoiles, largement rénové à neuf, se distingue par une ambiance décontractée. Toutes nos chambres disposent de leur propre balcon. Sauna, piscine couverte avec une jolie pelouse/jardin complètent l’offre. Notre situation au centre de Flims/Laax comporte de nombreux avantages. L’offre de SWISS CAMION comprend: • 4 jours / 3 nuits en chambre double*** Superior remise à neuf, aménagée avec goût et disposant de son propre balcon • Buffet de petit-déjeuner de la région et menu à 4 plats le soir • Sauna et piscine couverte avec pelouse/jardin • A 15 minutes à pied du lac Cauma, célèbre pour sa couleur turquoise et ses eaux cristallines • Bus local gratuit (Flims, Laax, Falera) et carte de séjour • Point de départ idéal pour les randonnées pédestres et cyclistes • Local à vélos, équipé d’outils de réparation • Place de stationnement gratuite pour les motos dans le garage souterrain Veuillez tenir compte des horaires des remontées mécaniques. Voici l’offre de SWISS CAMION avec une économie de CHF 156.– par personne (p. p.) • 4 jours/3 nuits: dès CHF 363.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 519.– • Supplément pour le week-end: +CHF 20.– p. p. / jour • Chambre confort: –CHF 15.– p. p. / jour • Supplément de saison du 7.7 au 19.8.2023: +CHF 20.– p. p. / nuit • Journée supplémentaire: prix spécial de CHF 121.– p. p./ jour, demi-pension comprise • Supplément pour chambre individuelle pendant le week-end +CHF 40.– par nuit Offre limitée et non cumulable, valable du 18 mai au 30 octobre 2023. Modification de votre réservation jusqu’à la veille à 18 heures. Réservations directement auprès de l’hôtel Code à mentionner: SWISS CAMION / Les Routiers Suisses Veuillez présenter votre carte de membre LRS lors du check-in

1 4 / 2023 ÉDITORIAL EN COUVERTURE Soixante ans! Cela fait déjà soixante ans que Notterkran satisfait sa clientèle avec ses nombreuses solutions sur mesure pour les superstructures des camions. Cette entreprise, fondée en 1963 par Armin Notter à Boswil (AG) et dirigée depuis 2001 par son fils Thomas Notter, occupe aujourd’hui plus de 210 collaborateurs. Elle est le numéro un dans le secteur des engins à crochet et des superstructures de grue en Suisse. (Photo: Celine Bütler) SÉRIE «JEUNES CHAUFFEURS» Shane Etterlin (23 ans) 2 ASSOCIATION La pénurie de chauffeurs inquiète 4 RUBRIQUE JURIDIQUE Quelles sont les conséquences d’une infraction commise à l’étranger? 8 ASSOCIATION Les 40 ans de la section Chablais- Alpes vaudoises des Routiers Suisses 14 VOLVO TRUCKS Au volant du FH Electric 18 RENCONTRES DE CAMIONS Le Brummi-Träff d’Altstätten (SG) 26 UTILITAIRES LÉGERS Les 75 ans d’Amag ont coïncidé avec la présentation du nouveau VW Amarok 28 VÉHICULES ANCIENS La 26e édition de la rencontre du Saurer Club Suisse romande à Aigle (VD) 30 VÉHICULES ÉLECTRIQUES Présentation du Fuso eCanter de la nouvelle génération Redonner une valeur sociale aux emplois Le présent numéro passe en revue plusieurs nouvelles réjouissantes. Il y est par exemple question du 40e anniversaire de la section Chablais-Alpes vaudoises des Routiers Suisses et des 60 ans de Notterkran qui emploie plus de 210 collaborateurs et qui est le numéro un dans le secteur des engins à crochet et des superstructures de grue en Suisse. Un autre point réjouissant, notamment pour la réduction de la pollution et des nuisances sonores, est le nombre toujours plus important de camions électriques. Volvo Trucks, dont nous vous présentons dans ce numéro l’essai du FH Electric, livrera ainsi au cimentier suisse Holcim 1000 poids lourds électriques d’ici à 2030, dont les 130 premiers arriveront entre le quatrième trimestre de cette année et la fin de 2024. Plus petit, et par conséquent mieux adapté aux transports en ville, le Fuso eCanter, électrique lui aussi, devrait gagner davantage de parts de marché ces prochaines années. C’est en tout cas le souhait de Daimler Truck, propriétaire depuis dix-huit ans du constructeur japonais, qui a investi des millions afin que l’usine portugaise qui fabrique les Fuso Canter et eCanter puisse relever les défis du futur. Il n’y a cependant pas que des nouvelles réjouissantes dans ce numéro. La pénurie de chauffeurs est ainsi un sujet qui suscite passablement d’inquiétudes. Dans son article, à découvrir au dos de cet éditorial, le secrétaire général des Routiers Suisses ne propose pas de recette miracle pour freiner la pénurie de chauffeurs. Il relève cependant que le fait de redonner une valeur sociale aux emplois dans le secteur des transports constituerait déjà un premier pas dans la bonne direction: «Cela implique que le travail des chauffeurs soit correctement rémunéré et que leur salaire supporte la comparaison avec les salaires versés dans d’autres secteurs...», écrit-il. Il s’agit là d’une revendication qu’il ne faudra pas perdre de vue à la rentrée. En attendant, nous souhaitons d’excellentes vacances d’été à ceux qui auront la chance d’en prendre et vous donnons d’ores et déjà rendez-vous dans notre numéro de septembre. Laurent Missbauer, rédacteur en chef Contact: Notterkran Suisse romande, Chemin du Coteau 17, 1123 Aclens (VD). www.notterkran.ch/fr/ 34 Relais routiers 36 La galerie de photos de nos lecteurs 40 Le programme des cours OACP 42 Canton du Tessin 43 Les activités des sections IMPRESSUM SWISS CAMION, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, swisscamion@routiers.ch Rédacteur en chef: Laurent Missbauer | Rédacteur: Daniel von Känel Collaborateurs de la rédaction: Sarah Amat, Kéren Haller, Elvedin Mesic, David Piras, Hans-Peter Steiner et Erich Urweider. Annonces: Kéren Haller, khaller@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, Route de La Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@routiers.ch Tirage contrôlé REMP: 18 160 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel: 90 francs www.swisscamion.ch 10

2 SWISS CAMION ASSOCIATION Actuellement, le taux de chômage n’est que de 1,9 %. Ce chiffre est historiquement bas. Certains collaborateurs sont débauchés ou, tout du moins, les portes des entreprises sont grandes ouvertes. Cette pénurie, certaines entreprises l’ont déjà vécue l’année dernière et ont tout mis en œuvre pour redresser la barre. Les facteurs d’hygiène et le respect de la loi sur les dispositions concernant les limites de poids à ne pas dépasser ou l’OTR (Ordonnance sur la durée du travail et du repos des chauffeurs) ne sont plus considérés comme un sujet de discussion et certains sujets tabous dans les relations avec les chauffeurs ont carrément été supprimés. La bienséance et le ton adopté entre les supérieurs et les chauffeurs ont également été améliorés. Et il en va de même en ce qui concerne l’état des véhicules. Sinon, le personnel quitte son emploi. Fidéliser les chauffeurs Plus le temps passe et plus les horaires de travail préoccupent. Celui qui travaille de 5 h à 20 h et qui n’atteint pas son temps de travail en raison des temps d’attente n’éprouve plus de plaisir dans sa profession. Il est tout aussi désagréable de constater que les horaires de travail sont difficilement planifiables, que la fin de la journée de travail ne permet pas de prévoir des activités de loisirs avec des amis ou que les jours de compensation ne sont annoncés que la veille. Une entreprise qui n’a pas de stratégie raisonnable pour trouver et garder de bons collaborateurs rencontre On le ressent partout et encore plus dans le secteur des transports: les entreprises qui n’offrent pas des conditions de travail adéquates ont de la peine à recruter le personnel nécessaire. La pénurie de chauffeurs inquiète TEXTE: DAVID PIRAS forcément des problèmes. Si l’on parvient à garder son personnel, il est généralement plus facile de trouver de nouveaux employés: trop de changements de personnel ne constituent pas non plus une bonne publicité pour attirer d’éventuelles nouvelles recrues. Mais réussir à fidéliser ses collaborateurs ne suffit pas. L’âge moyen des chauffeurs est de 50 ans. Comme il est difficile de chiffrer combien de chauffeurs travaillent au-delà de la retraite, l’âge moyen réel est plutôt plus élevé. Dans un proche avenir, des classes d’âge importantes partiront à la retraite et devront être remplacées. Comme le même problème se pose dans les pays voisins et de plus en plus dans toute l’Union européenne, il n’est plus guère possible de trouver une solution de remplacement à l’étranger. Sauf si l’on cherche plus loin et que l’on ne se soucie guère d’éventuels problèmes d’adaptation culturelle et du manque de connaissances spécialisées. Il est également mauvais pour l’image de l’économie des transports indigène d’employer en grand nombre des chauffeurs qui ne sont pas intégrés dans la culture locale. Pour attirer davantage de personnes d’Europe centrale vers le métier de chauffeur, il faut être en mesure d’offrir de bonnes conditions de travail, à la fois fiables et durables. Si l’on veut que le secteur des transports et ses entreprises continuent à bénéficier d’une bonne réputation, il est nécessaire d’engager des chauffeurs compétents qui aiment leur travail et qui sont en mesure de s’accommoder de la culture locale. Pour cela, le travail de chauffeur doit être compétitif par rapport à d’autres emplois proposés dans d’autres secteurs. Obtenir un salaire suffisant Les besoins commencent par des exigences claires et simples. Le travail doit pouvoir être effectué sans nuire à la santé et sans enfreindre la loi. En outre, il doit permettre d’obtenir un salaire suffisant pour couvrir ses frais de subsistance. Cela n’a pas toujours été garanti par le passé et c’est parfois encore un sujet de préoccupation aujourd’hui. Un emploi qui ne répond pas à ces exigences minimales ne peut donc pas être considéré comme durable et conduira le chauffeur concerné à de graves problèmes à plus ou moins long terme. Cela même s’il obtient en contrepartie une grande liberté et un beau camion! Il serait ainsi préférable que l’on ne trouve personne pour occuper de tels postes mal rémunérés! Mais pour être sur un pied d’égalité avec les autres secteurs, d’autres exigences viennent s’ajouter. Chaque individu veut certaines garanties. Il souhaite entrer dans une branche qui continuera à avoir besoin de lui après des années, si possible jusqu’à la retraite.Avec toutes les restructurations des dernières décennies, le secteur des transports a eu bien du mal à se présenter comme un employeur fiable. En Suisse, le transport international a disparu dans les années 1990. Par la suite, nous avons assisté à l’arrivée de l’augmentation des poids totaux autorisés pour les véhicules. La réduction des kilomètres effectués à vide en raison de la RPLP et les gains d’efficacité Il faut redonner une valeur sociale aux emplois dans le secteur des transports. Cela implique aussi que le travail soit correctement rémunéré et que cette rémunération supporte la comparaison avec les salaires versés dans d’autres secteurs. Pyramide de l’âge des chauffeurs actifs dans le secteur du transport de marchandises: ce graphique a été réalisé à partir des données de 35 000 participants aux cours OACP (Ordonnance sur l’admission des chauffeurs professionnels) qui ont été récoltées ces cinq dernières années.

3 7-8 / 2023 réalisés grâce à l’informatique ont entraîné la perte de nombreux emplois et plus d’un chauffeur n’a pas oublié toutes ces restructurations suivies de pertes d’emploi. La formation et les cours de perfectionnement doivent entretenir les compétences de manière à ce qu’un chauffeur puisse retrouver un emploi même en cas de restructuration. Contrairement au passé, le secteur des transports doit élaborer des visions d’avenir et montrer ce qui se passera lors des changements futurs. Il ne suffit pas de célébrer les gains d’efficacité, il s’agit aussi de démontrer la sécurité d’emploi réservée à ses chauffeurs. Celui qui sait le faire trouvera des collaborateurs. Il ne suffit pas non plus que seules certaines entreprises le fassent. Le secteur tout entier doit passer à la vitesse supérieure dans ce domaine. De meilleures conditions de travail Il faudra ensuite redonner une valeur sociale aux emplois dans le secteur des transports. Celle-ci est perceptible lorsque l’entourage apprécie les prestations fournies, comprend certaines répercussions sur la route et que les chauffeurs sont eux-mêmes fiers de ce qu’ils font. Cela implique aussi que le travail soit correctement rémunéré et que le salaire supporte la comparaison avec les salaires versés dans d’autres secteurs. Ce qui ne coûte rien ne vaut rien! Pendant la pandémie, certaines choses se sont améliorées. Mais nous devons continuer à les entretenir et à faire en sorte qu’elles restent ainsi. Il est également important que chacun puisse conserver une certaine liberté malgré l’organisation plus stricte de l’entreprise et une lanière plus courte, à mettre sur le compte des systèmes de gestion utilisés par les gestionnaires. Chaque personne veut être appréciée et avoir son mot à dire sur certaines choses. Si la responsabilité et l’influence personnelles sur le travail disparaissent, celui-ci devient inintéressant. Et n’oublions pas que, de plus en plus souvent, l’un ou l’autre des parents assume des tâches au sein de la famille et souhaite notamment réduire son temps de travail. Les chauffeurs passionnés par leur métier, qui aiment leur travail et qui contribuent à diffuser une image positive du secteur des transports, apprécient que leur profession, ô combien importante, soit appréciée par les clients et par leurs supérieurs. Or, pour avoir de tels chauffeurs motivés et compétents et pour en trouver à l’avenir, la branche ne peut pas éviter de se pencher sur ces besoins. Il ne suffit pas de faire de la publicité pour les emplois et de répondre à des besoins essentiels. Le modèle qui consiste à utiliser de beaux camions pour attirer de jeunes chauffeurs, mal payés et craignant quotidiennement la police, ne fonctionne plus aujourd’hui ou génère plus d’inconvénients que d’avantages à long terme. Les vrais problèmes sont ailleurs Si les chauffeurs ont peur des bordures de trottoirs acérées, s’ils ont du mal à trouver des toilettes ou des places de parking chez les clients, si le V8 de leur camion n’est pas assez puissant, il faut bien reconnaître que les vrais problèmes sont souvent ailleurs. A force de s’occuper intensément des choses que l’on ne peut pas changer, on finit par éviter les problèmes que l’on devrait résoudre. Nous sommes ainsi de l’avis que nous devons mettre toute notre énergie là où elle peut être utile. Le chantier est certes vaste, mais il vaut la peine d’y travailler ensemble! L’âge moyen des chauffeurs est actuellement de 50 ans. Dans un proche avenir, des classes d’âge importantes partiront à la retraite et devront être remplacées. Cela suscite de nombreuses inquiétudes. Pour une offre ou un conseil: avantages@routiers.ch | T 021 706 20 00 ou en contactant directement votre conseiller Profitez de vos avantages personnels Vous êtes membre des Routiers Suisses? Alors profitez du partenariat avec Allianz: conditions spéciales sur les solutions auto, moto et ménage. Nous nous occupons de tout, également en cas de problème. Jusqu‘à 15 % de réduction Routiers_210x148_f_0623.indd 1 19.06.23 14:49

4 SWISS CAMION RUBRIQUE JURIDIQUE Bref résumé des faits: une automobiliste domiciliée dans le canton d’Argovie dépasse de 62 km/h la vitesse autorisée sur une autoroute en Autriche. Elle est sanctionnée par les autorités autrichiennes d’une amende de 400 francs, ainsi que d’une interdiction de circuler sur le territoire autrichien d’une durée de deux semaines. Un retrait de trois mois Le service des automobiles du canton de résidence de l’automobiliste prononce un retrait de trois mois de son permis de conduire, prenant en compte que l’automobiliste apparaît dans le «système d’information relatif à l’admission à la circulation» en raison d’un retrait de permis d’une durée d’un mois en 2009 qui avait alors impliqué une prolongation de la période probatoire. La conductrice va alors recourir jusqu’au Tribunal fédéral. Elle demande que le retrait de permis soit limité à deux semaines au lieu de trois mois par les autorités suisses. La recourante ne conteste ni les faits, ni leur caractère grave, mais insiste cependant sur le fait que la durée du retrait ne devrait Sanctionnée d’une interdiction de circuler de deux semaines en Autriche, une automobiliste argovienne a vu son permis de circulation être retiré pour une durée de trois mois en Suisse. Or, une sanction helvétique ne devrait pas être plus sévère que celle prononcée à l’étranger! TEXTE: SARAH AMAT pas dépasser celle prononcée par l’autorité étrangère. La loi suisse prévoit en effet un système, en son article 16c bis alinéa 2 de la Loi sur la circulation routière (LCR), selon lequel les mesures administratives, qui ont été infligées à la suite d’une infraction grave ou moyennement grave commise sur sol étranger et qui ont donné lieu à une interdiction de circulation prononcée par ledit pays étranger, ne peuvent pas être plus sévères que celles prononcées par l’autorité étrangère. Cela même si une sanction plus sévère aurait d’ordinaire été prononcée pour la même infraction dans notre pays. Il existe cependant une exception à cette règle. Par exemple lorsque des données sur des mesures administratives passées figurent au registre d’admission à la circulation, en d’autres termes lorsque la personne est un ou une récidiviste. Des décisions divergentes jusqu’ici La question est la suivante: une infraction inscrite au registre permet-elle de déroger à cette exception, cela peu importe quand celle-ci a été commise? Le fait que l’infraction inscrite n’ait plus de valeur dans le système en cascade applicable fait-il que l’autorité suisse est limitée par l’appréciation de l’autorité étrangère? Jusqu’ici, ces deux questions n’avaient jamais été tranchées et donnaient lieu à des décisions cantonales divergentes. Le Tribunal fédéral va finalement clarifier la situation. Il a expliqué que le but du traitement favorable visait uniquement les délinquants primaires et non les récidivistes. Si une inscription apparaît au système d’information sur l’admission à la circulation routière, alors la personne est considérée comme étant récidiviste et ne peut pas bénéficier du traitement favorable. De ce fait, l’infraction commise à l’étranger sera jugée exactement de la même manière et selon les mêmes bases légales que si elle avait été commise sur le sol suisse. En l’espèce, le recours de l’automobiliste argovienne a été rejeté. Quelles sont les conséquences d’une infraction routière à l’étranger sur votre permis de conduire suisse? Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens / Tél. 021 706 20 00 - www.routiers.ch

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6 SWISS CAMION ACTUALITÉS The National Map Les Routiers Suisses | Route de la Chocolatière 26 1026 Echandens | 021 706 20 00 |www.routiers.ch Cette application recense :  De nombreux restaurants dans toute la Suisse avec l'itinéraire intégré  Des places de parc adaptées aux poids lourds  Des stations-service à votre proximité avec les détails de leurs infrastructures  Les ateliers de réparation et les stations de lavage adaptées à chaque véhicule Roland Schnarrenberger (cravate), le nouveau président, pose ici avec les membres du comité (de g. à dr.) Linda Schnarrenberger, Guido Boschung et Robert Perrenoud. LES ROUTIERS SUISSES: SECTION FRIBOURG Roland Schnarrenberger élu président La section Fribourg des Routiers Suisses a enfin pu organiser, le 20 mai à Tinterin, sa première assemblée générale postcovid en présentiel. Celle-ci n’a pas seulement été marquée par l’élection à la présidence de Roland Schnarrenberger, jusqu’ici vice-président, mais également par l’élection de quatre nouveaux membres du comité avec, par ordre alphabétique, Guido Boschung, Stefan Duret, Robert Perrenoud et Judith Scherz. Quant à Linda Schnarrenberger, membre du comité de la section depuis de nombreuses années aux côtés de son mari Roland Schnarrenberger, elle a été réélue pour un nouveau mandat. Ces élections ont ravi David Piras, le secrétaire général des Routiers Suisses: «Le principal enseignement de cette assemblée générale est que les Fribourgeois ont réussi à se mobiliser en ces temps difficiles. Je tiens ainsi à exprimer mes plus vifs remerciements à toutes les personnes qui ont accepté ce soir de nouvelles fonctions.» Depuis la nomination en 2020 de Marcel Perrenoud au conseil d’administration des Routiers Suisses, la section Fribourg n’avait en effet plus de président. Et le comité de la section avait dû en outre composer avec la démission de deux de ses membres pour des raisons de santé. Sur les quatre nouveaux membres élus, deux étaient excusés en raison de vacances de l’Ascension réservées depuis longtemps. Les deux nouveaux membres du comité présents, Guido Boschung et Robert Perrenoud, ont été chaleureusement applaudis après leurs discours de présentation. Pour la petite histoire, on relèvera que Robert Perrenoud est à la fois le neveu de Marcel Perrenoud, qui avait présidé la section Fribourg des Routiers Suisses de 2006 à 2020, et le fils d’Eric Perrenoud, l’actuel président de la section Broye des Routiers Suisses. La contribution de la famille Perrenoud à la bonne marche de la vie associative des Routiers Suisses est ainsi remarquable. Remarquable est également la fidélité témoignée à notre association par William Gobet. Il compte en effet 50 ans d’affiliation aux Routiers Suisses et a reçu, au terme de l’assemblée générale, un bien sympathique cadeau de la part de Linda Schnarrenberger qui le lui a remis au nom du comité. Laurent Missbauer Au nom du comité, Linda Schnarrenberger a récompensé William Gobet pour ses 50 ans d’affiliation aux Routiers Suisses. PHOTO: LAURENT MISSBAUER PHOTO: LAURENT MISSBAUER Vous avez acheté la voiture de vos rêves? Offrez-lui la meilleure couverture! Contactez-nous pour une offre au téléphone 021 706 20 00 ou par courriel: avantages@routiers.ch Nous vous enverrons notre meilleure offre. Allianz vous couvrira à la hauteur de vos attentes.

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8 SWISS CAMION ASSOCIATION Comme nous l’avions relevé dans la présentation du 40e anniversaire de la section Chablais-Alpes publiée dans notre édition du mois de mai, la section présidée depuis 2020 par Philippe Ramel n’a pas été fondée en 1983, mais bien en 1982. «La crise sanitaire a certes quelque peu perturbé l’organisation des festivités, mais elle n’a pas réussi à nous démotiver. Ce sont ainsi nos 40 ans + 1 an Une belle fête, une belle brochure commémorative et un discours porteur d’espoir du syndic d’Aigle: le moins que l’on puisse écrire, c’est que les festivités du 40e anniversaire de la section Chablais-Alpes vaudoises des Routiers Suisses ont été très réussies le 27 mai à Aigle. TEXTES ET PHOTOS: LAURENT MISSBAUER que nous fêtons aujourd’hui dans les locaux flambant neufs du Garage Kolly à Aigle.» Tels ont été quelques-uns des propos tenus par Raphaël Eggen, le président du comité d’organisation du 40e, au début du banquet. Six présidents en 40 ans Dans son discours présidentiel, Philippe Ramel a rappelé que, en 40 ans, «six présidents se sont succédé à la tête de notre section qui compte environ 200 membres». Il a également chaleureusement remercié le comité d’organisation «pour tout le travail effectué sans lequel cet anniversaire n’aurait jamais pu avoir lieu». François Oberson, vice-président des Routiers Suisses, a lui aussi remercié les membres du comité d’organisation et les a La fête a été belle pour les 40 ans de la section Chablais-Alpes vaudoises des Routiers Suisses Quatre images du 40e anniversaire: l’exposition de camions et, à droite, de haut en bas, Raphaël Eggen, président du comité d’organisation, Philippe Ramel, président de la section Chablais-Alpes vaudoises, Grégory Devaud, syndic d’Aigle, et une partie des participants au banquet du 40e anniversaire au Garage Kolly. Christophe Monney et son fils Cédric Monney, de «Monney Pneus» à Bulle, un des exposants présents à cette fête du 40e anniversaire, entourent François Oberson, le vice-président des Routiers Suisses. Ruedi Pulfer, membre du conseil d’administration des Routiers Suisses, avec la délégation de la section Simmental-Saanenland des Routiers Suisses. Les six présidents de la section: Bernard Paschoud (1982-1989), Albert Chabloz (1989-1999), Pierre-André Blattli (19992006), Philippe Morier (2006-2016), Denis Zulauff (2016-2020) et Philippe Ramel, de 2020 à aujourd’hui.

9 7-8 / 2023 Le comité d’organisation du 40e anniversaire de la section Chablais-Alpes vaudoises des Routiers Suisses pose devant quelques-uns des camions exposés à Aigle. De g. à dr.: Philippe Ramel, le président actuel, avec les anciens présidents Denis Zulauff, Albert Chabloz et Bernard Paschoud. félicités pour la publication de «leur belle brochure commémorative». Quant au syndic d’Aigle, Grégory Devaud, il «a salué l’engagement infaillible des chauffeurs au quotidien» et «a été impressionné par la qualité et la variété» des véhicules exposés lors de ce 40e anniversaire. «J’ai été ravi de voir le regard émerveillé des enfants devant vos camions. Peut-être y aura-t-il parmi eux de futurs routiers qui continueront à perpétrer l’esprit d’entraide qui caractérise votre profession», a encore relevé Grégory Devaud. Le Peterbilt de Christian Lachat Outre François Oberson, un second membre du conseil d’administration des Routiers Suisses était présent en la personne de Ruedi Pulfer. Nous l’avons photographié devant le Peterbilit de Christian Lachat, vice-président de la section Jura des Routiers Suisses, avec la délégation de la section Simmental-Saanenland des Routiers Suisses. Les sections romandes n’étaient en effet pas les seules à s’être déplacées à Aigle! Le comité d’organisation remercie ici tous les sponsors ainsi que tous les bénévoles. PHOTOS: NATACHA EGGEN (3) sur votre téléphone portable, tablette ou pc SWISS CAMION Les Routiers Suisses, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens, Téléphone 021 706 20 00 A découvrir également sur www.swisscamion.ch Dominique Kolly (à gauche au second plan) a accueilli à bras ouverts la grande famille des Routiers Suisses dans son garage d’Aigle. Qu’il en soit ici publiquement remercié. Le Peterbilt de Christian Lachat a émerveillé de nombreux visiteurs, à commencer par ces deux enfants.

10 SWISS CAMION «J’ai déjà chargé hier», relève Shane Etterlin en se dirigeant vers son camion chez Fredi Sidler Transport à Rotkreuz (ZG). Il ne manque donc plus que le contrôle de départ pour que le jeune chauffeur parte en direction de l’autoroute. Dans son véhicule tracteur et dans la remorque, il transporte des portes coupe-feu chargées sur palettes. «Nous les emmenons à Altstätten», précise-t-il. Pour éviter les bouchons du trafic matinal dans la région de Zurich, il choisit de passer par le col du Hirzel qui conduit de la Suisse centrale au lac de Zurich. Un travail très varié Le trajet effectué sous un beau soleil matinal est fluide. Shane Etterlin le vit souvent autrement: «J’ai l’impression que le trafic est encore plus dense aujourd’hui qu’avant la crise sanitaire», estime-t-il. Sur cette autoroute, l’élargissement à trois voies de bout en bout, au moins entre Zurich et Berne, est vraiment nécessaire. «On ne peut pas changer les gens», constate-t-il. «Même beaucoup de ceux qui le pourraient ne renonceraient Au départ, Shane Etterlin (23 ans) voulait devenir marin. Mais, aujourd’hui, il est conducteur de véhicules lourds avec CFC. Une décision qu’il n’a jamais regrettée. TEXTES ET PHOTOS: DANIEL VON KÄNEL pas à la voiture ou n’ont pas envie de s’organiser de manière à faire du covoiturage.» A Altstätten, notre point de déchargement est une entreprise qui commercialise des produits en bois. Les portes coupe-feu que Shane Etterlin livre aujourd’hui font partie de ces produits. A l’aide d’un gros chariot élévateur, un logisticien décharge les lourdes palettes et charge à nouveau le nombre de palettes vides correspondant. «Je fais souvent des chargements complets», explique Shane Etterlin qui a grandi à Muri (AG) et qui y habite toujours. «Il y a aussi souvent des chargements partiels. Il m’arrive également de livrer des colis isolés, mais c’est plutôt rare.» Les tournées qu’il effectue sont très différentes les unes des autres. «Je roule dans toute la Suisse», ajoute-t-il. C’est ainsi qu’il se déplace un jour uniquement dans la région de Lucerne et de Zoug, et le lendemain en Valais, par exemple. Des tournées à l’étranger, principalement en Belgique et au Luxembourg, figurent aussi de temps en temps au programme. «J’aime être sur la route», confie-t-il. «Et j’aime aussi parcourir de longues distances», c’est la raison pour laquelle la profession de chauffeur lui plaît autant. Son souhait professionnel initial, raconte-t-il en revenant sur les bords de l’Obersee, la partie orientale du lac de Zurich, était certes aussi lié à la mobilité, mais avec un tout autre moyen de transport: «Je voulais devenir marin. J’ai même pu faire un stage au port de Bâle et sur un bateau transportant du pétrole sur le Rhin.» Mais il s’est ensuite avéré qu’il était encore trop jeune pour faire un apprentissage de matelot pour lequel c’est apparemment la date du 16e anniversaire du candidat qui est décisive. Une conduite prudente Il s’est donc mis à la recherche d’une alternative qui implique également de nombreux déplacements et a trouvé son bonheur dans le métier de conducteur de véhicules lourds avec Certificat fédéral de capacité (CFC). «J’ai trouvé une place d’apprentissage chez Oehninger à Seon et je n’ai «J’aime parcourir de longues distances» Le camion de Shane Etterlin à l’embarcadère de Cham, sur le lac de Zoug. La marchandise qui se trouve dans la remorque est destinée au bateau «MS Rigi».

11 7-8 / 2023 SÉRIE «JEUNES CHAUFFEURS» A «Green City»: c’est ici que Shane Etterlin doit charger du matériel pour une société spécialisée dans l’événementiel. L’employeur Fredi Sidler Transport, à Rotkreuz (ZG), travaille dans les domaines du groupage, des chargements partiels et complets, des transports spéciaux, ainsi que dans la logistique et le stockage. Ou, comme l’entreprise se décrit elle-même sur son site, elle est «votre partenaire fiable pour tout ce qui doit être déplacé». Le chauffeur Shane Etterlin, 23 ans, a effectué un apprentissage de conducteur de véhicules lourds avec CFC chez Oehninger à Seon (AG). Il travaille aujourd’hui pour Fredi Sidler Transport à Rotkreuz (ZG). Lors des SwissSkills, les championnats de Suisse des métiers qui ont eu lieu l’année passée à Berne, il est arrivé en finale et s’est classé 8e. jamais regretté d’être devenu chauffeur.» Il n’y a qu’une chose qu’il ferait peut-être différemment aujourd’hui: «Je combinerais probablement mon apprentissage avec l’obtention de la maturité professionnelle.» A Altendorf (SZ), Shane Etterlin dépose sa remorque sur le grand parking qui se trouve près du Landgasthof Mühlebach, un relais affilié aux Routiers Suisses. «Nous pourrons faire notre pause de midi ici et j’y laisserai ma remorque», prévoit-il. Mais avant cette pause, un rendez-vous est prévu en aval du lac de Zurich. Un chargement pour le véhicule tracteur l’attend en effet à Zurich-Leimbach. Notre jeune chauffeur conduit prudemment à travers ce quartier résidentiel où voitures, cyclistes et piétons se partagent l’espace réservé au trafic. Dans la «Green City», un nouveau quartier qui a vu le jour sur le site d’une ancienne usine de papier, il charge le matériel d’une entreprise spécialisée dans l’événementiel. De retour à Altendorf, il attelle à nouveau la remorque et nous prenons notre menu de midi au Landgasthof Mühlebach: «Je suis content que les relais des Routiers Suisses existent», se réjouit-il. «Avoir un bon repas de midi à un tarif raisonnable, c’est vraiment super!» Malheureusement, les restaurants où il y a suffisamment de places de stationnement pour les camions sont devenus rares. Avec l’aide de la police Après la pause de midi, Shane Etterlin se rend à Wetzikon, dans l’Oberland zurichois, où se trouve le siège de la société organisatrice de l’événement pour laquelle il a déjà chargé plusieurs palettes. La remorque est remplie de matériel destiné à la Fête fédérale des yodleurs à Zoug. Apparemment, ce matériel est destiné au bateau «MS Rigi» qui navigue sur le lac de Zoug. Le lieu de déchargement est en effet l’embarcadère de Cham (ZG). Une fois sur place, l’incertitude règne. Les accès à l’embarcadère sont verrouillés par des bornes escamotables et l’un d’entre eux emprunte un passage souterrain trop petit pour laisser passer les camions. Un autre chauffeur de Sidler est cependant déjà sur place et l’informe de la situation. Heureusement, deux policiers qui patrouillent près de Hirsgarten se trouvent à proximité et abaissent les bornes escamotables. A l’embarcadère, les deux chauffeurs déchargent leur cargaison et la déposent de manière à ce que les collaborateurs de l’entreprise organisatrice, qui sont maintenant arrivés eux aussi, puissent la charger sur le «MS Rigi». Mais le chauffeur, qui voulait devenir marin, ne doit pas attendre plus longtemps sur ce bateau. Finalement, il a un camion avec lequel il peut désormais se diriger vers le dépôt de son entreprise... et la fin de sa journée de travail. Shane Etterlin, finaliste des SwissSkills 2022 où il s’est classé au 8e rang, adore conduire.

12 SWISS CAMION SALONS Bucher Municipal était l’un des nombreux exposants présents cette année au salon Suisse Public. «L’édition 2023 de Suisse Public a montré que l’intérêt et la demande de solutions innovantes et durables pour le secteur public avaient encore fortement augmenté», a constaté Christoph Lanz, le directeur de Suisse Public. Avec 360 exposants et plus de 16 000 visiteurs, les organisateurs de Suisse Public ont dressé un bilan qualifié de «réjouissant». De nombreux véhicules électriques Parmi les nombreux véhicules utilitaires, machines communales et autres camions de nettoyage, les visiteurs ont pu admirer un choix particulièrement important de véhicules électriques. «L’intérêt pour les véhicules communaux, les porte-outils et les appareils de nettoyage efficaces, équipés des technologies les plus modernes, est particulièrement perceptible ici à Suisse Public», a relevé Hansueli Frutig, conseiller de vente chez Kärcher. Des solutions innovantes et de nouvelles tendances ont également été présentées dans les domaines de l’informatique et de la sécurité, de la gestion des déchets et du recyclage, du sport et des loisirs, ainsi que de l’entretien des bâtiments et de l’industrie. Autour du thème de la signalisation et du trafic, des produits et des services qui concilient les besoins de tous les usagers de la route ont aussi été exposés sur une grande surface. «Une fois de plus, le secteur d’exposition des services d’incendie, de défense et de secours a attiré un nombre particulièrement élevé de visiteurs», ont précisé les organisateurs. «Dans plusieurs halles, ainsi qu’à l’extérieur, ils ont pu découvrir des systèmes d’éclairage LED modernes et des simulations d’incendie plus vraies que nature.» Et ce n’était pas tout: Après une pause de six ans due à la crise sanitaire, Suisse Public, le salon phare du secteur public suisse, a pu de nouveau avoir lieu à Berne, du 6 au 9 juin. TEXTE: DANIEL VON KÄNEL Suisse Public: un bilan «réjouissant» l’électromobilité a aussi la cote auprès des «organisations à feux bleus». «La demande est grande, c’est pourquoi nous nous réjouissons de pouvoir bientôt présenter la première ambulance électrique», a expliqué Raphaël Londero, CEO de la PME du même nom. Un nouveau secteur d’exposition Jeudi et vendredi, le «FireFit Europe Tour» s’est arrêté pour la première fois à Berne: «Dans un format de compétition, les pompiers ont montré leur savoir-faire en matière de force, de condition physique et de rapidité. Dans ce contexte, la tour d’entraînement des pompiers la plus moderne d’Europe a également suscité l’étonnement», a annoncé Suisse Public. Dans le nouveau secteur d’exposition «Sécurité au travail», ce sont des chaussures de sécurité particulièrement sûres, des produits de soin pour l’hygiène de la peau, des vêtements de protection innovants ainsi que des solutions de prévention et des programmes de sécurité au travail innovants qui avaient été présentés. Et, pour terminer, on mentionnera encore le «salon dans le salon», le Suisse Public Smart qui proposait des solutions numériques intelligentes spécialement conçues pour répondre aux besoins des communes et des villes. PHOTO: SUISSE PUBLIC SWISS CAMION, le No 1 dans la branche des véhicules utilitaires grande affinité auprès des lecteurs – le magazine est lu autant par le décideur que par l’apprenti plus de 50 000 lecteurs tirage de 18 160 exemplaires certifié REMP une édition en français et une en allemand 11 publications par an Pour la réservation des annonces, veuillez contacter: Mme Kéren Haller téléphone 021 706 20 32 e-mail: khaller@routiers.ch SWISS CAMION Les Routiers Suisses Route de la Chocolatière 26 1026 Echandens www.swisscamion.ch

Avec un abonnement à SWISS CAMION, vous ne manquerez plus aucun numéro. Il suffit de nous renvoyer ce talon! Abonnez-vous à SWISS CAMION Vous pouvez scanner le talon ci-contre et nous le renvoyer par e-mail à: khaller@routiers.ch Vous pouvez également nous l’adresser par écrit à: SWISS CAMION – Les Routiers Suisses Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens Téléphone: 021 706 20 32 M. / Mme: Nom / Prénom: Rue et numéro: Code postal / Localité: Téléphone / Téléphone portable: E-mail: Date: Signature: SWISS CAMION – abo. MAN Truck & Bus Le TGS 28.510 de Videsa SA Trafic lourd Davantage de contrôles Page 14 Cours OACP des Routiers Suisses «Grue catégorie C et élingage» Portrait de Bernd Trey Président de la section Grisons Page 18 Page 20 Série «Jeunes chauffeurs» Tim Hediger, 21 ans Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels N° 5 / 2023 ISSN 1423-4319 Fr. 7.50 ISSN 1423-4319 Fr. 7.50 Renault Trucks Le nouveau C520 EVO SÉRIE JEUNES CHAUFFEURS Ma passion? C’est mon métier! PORTRAIT Hans Lütolf NOUVEAUTÉS DAF XDC et XFC Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels 6/2023 Abonnement annuel = 11 éditions CHF 90.–

14 SWISS CAMION ESSAI Remo Motta, le directeur du marketing de Volvo Trucks Suisse, est d’excellente humeur lorsqu’il nous accueille à Dällikon (ZH), siège de l’importateur. Le jour de notre essai du FH Electric, le 23 mai, a en effet coïncidé avec l’annonce de la plus grosse commande de camions électriques pour le constructeur de Göteborg. Celui-ci livrera au cimentier suisse Holcim 1000 poids lourds électriques d’ici Absence de vibrations, silence absolu tant sur autoroute qu’au col du Bözberg, le Volvo FH Electric nous a pleinement convaincus. Au volant du FH Electric TEXTES ET PHOTOS: LAURENT MISSBAUER 2030, dont les 130 premiers arriveront entre le 4e trimestre de cette année et la fin de 2024. «Cette importante commande récompense le travail de pionnier de Volvo qui a cru depuis longtemps à l’électromobilité. Cela nous permet ainsi de proposer des camions électriques de gros tonnage dès à présent et non pas dans quelques années comme certains de nos concurrents. Nos camions sont en outre des véhicules de série parfaitement aboutis», précise Remo Motta. Un couple maximal de 2400 Nm Le caractère abouti du FH Electric, que nous avons essayé pendant un peu plus de deux heures, nous est apparu dès les premiers kilomètres. A peine notre accompagnant, le chauffeur de démonstration suédois Jonas Bruhner, nous avait-il rejoints dans la luxueuse cabine Globetrotter qu’il a attiré notre attention sur deux indications au tableau de bord: à gauche 100 %, à savoir le pourcentage de charge des six batteries d’une capacité de 540 kW, et, à droite, 310 km, soit l’autonomie escomptée. «Une telle autonomie permet déjà d’effectuer des tournées journalières de 500 km. Avec un superchargeur, 90 minutes suffisent en effet à recharger les batteries de 0 à 80 %. Ces 90 minutes peuvent par exemple correspondre à la pause de midi», note Jonas Bruhler qui a convoyé ce FH Electric depuis Göteborg jusqu’à Zurich, en passant par Pilsen, en Tchéquie, où ont eu lieu les premiers essais pour la presse. Un autre aspect du caractère abouti du FH Electric s’est manifesté dès les premières gouttes de pluie qui sont tombées à peine avions-nous quitté Dällikon. Comment, en effet, maîtriser sur une chaussée mouillée un camion de 666 ch avec un couple maximal de 2400 Nm? Eh bien le plus facilement du monde grâce à un système antipatinage spécialement conçu pour ces camions extrêmement «coupleux»! Le premier adjectif qui vient à l’esprit pour qualifier les aptitudes de ce mastodonte électrique de 40 tonnes est souverain. Souverain est également le silence qui règne dans la cabine. Cela tout d’abord sur les routes de campagne qui nous mènent jusqu’à Würenlos (AG), puis de là jusqu’à l’autoroute qui relie Zurich à Bâle et que nous empruntons jusqu’à Effingen (AG) d’où nous rejoignons le col du Bözberg. A l’assaut ILLUSTRATION: VOLVO TRUCKS C’est sous le restoroute de Würenlos (AG) que nous avons effectué une première séance de photos, à l’abri de la pluie... Avec un superchargeur, 90 minutes suffisent à recharger les batteries de 0 à 80 %.

15 7-8 / 2023 Jonas Bruhner recharge son camion. Il ira en Pologne trois jours plus tard. Les freinages régénératifs permettent d’augmenter l’autonomie. Celle du FH Electric est de 300 km. A Regensdorf: contrairement à ce que le nom de cette localité laisserait penser, c’est bien là que la pluie avait cessé de tomber lors de notre essai du FH Electric! L’utilisation du kickdown est à éviter si l’on veut économiser l’énergie... de ce dernier, le FH Electric grimpe avec encore plus d’aisance qu’un camion diesel de puissance comparable. C’est à peine si l’on remarque les changements de rapport de la boîte I-Shift. Tout comme cela avait été le cas auparavant sur l’autoroute, on ne ressent aucune vibration. Cela contribue à offrir au chauffeur un sentiment de sérénité qui devrait lui permettre de ressentir moins de fatigue après une journée de travail. Des freinages régénératifs Notre travail, à la descente du col du Bözberg, a avant tout consisté à conduire de la façon la plus efficiente possible. Nous avons ainsi essayé de profiter de tous les ralentissements et de tous les freinages, qui sont régénératifs sur les véhicules électriques, afin d’augmenter la charge des batteries. C’est en abaissant le commodo habituellement dédié au Volvo Engine Brake et en donnant ensuite un petit coup sur la pédale de frein que le camion regénère le mieux ses batteries tout en contrôlant son allure. On peut également choisir le mode «one pedal», par exemple avant un feu rouge, ce qui engendre un fort ralentissement dès que l’on relâche la pédale de l’accélérateur. Attention cependant à bien calculer son coup! S’il faut réaccélérer, car le camion s’est arrêté beaucoup plus tôt qu’on ne l’avait imaginé, le but recherché, à savoir conduire de la façon la plus efficiente possible, ne sera guère atteint! Si, après la descente du col du Bözberg, le pourcentage de charge était remonté de 69 à 74%, nous sommes arrivés à Regensdorf (ZH), à proximité du terme de notre essai, avec un pourcentage de charge de 67 % pour un total de très exactement 80,4 km. Nous sommes ainsi très éloignés de l’autonomie escomptée de 310 km affichée au tableau de bord au début de notre parcours! Il est cependant vrai que la montée du col du Bözberg a été très pénalisante. Et tout aussi pénalisante a été notre utilisation répétée du kickdown* afin de profiter au maximum des grisantes accélérations sans coupure des moteurs électriques! Cela alors même que le message «Avoid kickdown to save energy», à savoir «éviter le kickdown afin d’économiser l’énergie», s’est affiché à plusieurs reprises au tableau de bord afin de nous inciter à adopter une conduite davantage efficiente... Une autonomie de 345 km Des essais, effectués avec toute la rigueur nécessaire par le magazine allemandTrucker, ont toutefois permis d’obtenir une autonomie de 345 km avec une seule charge, soit une autonomie supérieure aux 300 km annoncés par les responsables de Volvo Trucks. Une telle autonomie ne permettra cependant pas à Jonas Bruhner d’atteindre avec une seule charge la Pologne, sa prochaine destination dans son tour d’Europe des différents journalistes du continent spécialisés dans les véhicules utilitaires. «Si l’on trouve une station de recharge accessible aux poids lourds, comme cela est le cas ici à Dällikon, chez Volvo Trucks Suisse, c’est parfait. Sinon, ce n’est pas évident du tout. Des fois, il s’agit de recharges qui sont uniquement accessibles aux voitures. Nous n’en sommes cependant qu’au début et le réseau des stations de recharge accessibles aux camions ne tardera pas à s’étoffer ces prochaines anneés», conclut Jonas Bruhner. Jonas Bruhner: «Le réseau des stations de recharge accessibles aux camions ne tardera pas à s’étoffer ces prochaines années.» * Le kickdown consiste à écraser à fond la pédale de l’accélérateur afin que la boîte automatique rétrograde d’un ou plusieurs rapports. ILLUSTRATION: VOLVO TRUCKS PHOTOS: JONAS BRUHNER

16 SWISS CAMION C’est en 1963 qu’Armin Notter a fondé son entreprise à Boswil (AG). Celle-ci se spécialise rapidement dans le montage de grues destinées aux ponts de camions et la petite entreprise, au fil des ans, séduit de plus en plus de clients par la qualité de ses réalisations. C’est ainsi que commence l’histoire de Notterkran. Le numéro un en Suisse Depuis, de nombreux fabricants de grues et d’engins à crochet, leaders mondiaux de la branche, font confiance à l’entreprise familiale de Boswil. Et cette année 2023 n’est pas seulement l’année de son 60e anniversaire: depuis 1973, l’entreprise représente le fabricant de grues Fassi pour la Suisse et, depuis quarante ans, elle est également partenaire de Multilift. En 2003, Hiab, un autre fabricant de grues, choisit également Notterkran pour distribuer ses produits en Suisse. Aujourd’hui, le groupe Notterkran, qui emploie plus de 210 collaborateurs sur six sites, est TEXTE: TOBIAS HEIMPEL PHOTOS: CELINE BÜTLER Les 60 ans de Notterkran, le serrurier devenu fournisseur complet de grues et d’engins à crochet le numéro un dans le secteur des engins à crochet et des superstructures de grue en Suisse. Chaque année, ses centres de montage livrent plus de 400 véhicules. Après les premières années passées en tant qu’entreprise de serrurerie innovante, Notterkran se positionne dans les années 1980 sur un marché en pleine croissance: très tôt, sa compétence dans l’équipement de camions-grues et de camions équipés d’appareils à crochet est reconnue. Et cela pas seulement en Suisse. De plus en plus de fabricants font confiance aux solutions de montage innovantes en termes de qualité de construction de l’entreprise familiale de Boswil et de nombreux grands modèles de grues sont montés et utilisés sur des camions pour la première fois en Suisse. Dès le début, EN COUVERTURE C’est un numéro 60 multicolore qui a accueilli les visiteurs lors des festivités organisées pour les 60 ans de Notterkran.

17 7-8 / 2023 Vue aérienne de la journée portes ouvertes organisée à l’occasion du 60e anniversaire de l’entreprise Notterkran à Boswil. Thomas Notter, directeur de Notterkran: «Nos clients ont besoin de solutions de grues ou d’engins à crochet qui sont durables, pratiques et économiques. Notre prestation consiste avant tout à adapter parfaitement le véhicule et l’appareil, ainsi que d’autres composants, aux exigences de chaque client en tant que solution globale. Tout ce travail est réalisé par un seul interlocuteur en tant que fournisseur de solutions d’un seul tenant.» Notterkran réussit à convaincre ses clients grâce à ses solutions individuelles et techniquement sophistiquées. Des solutions individuelles Les concepts de véhicules constituent l’un de ses mots-clés les plus importants: à l’instar d’un entrepreneur général, il s’agit d’assumer la responsabilité globale et de mettre à disposition du client un véhicule parfait. Du développement et de la conception à la fabrication et à la mise à disposition, tout est assuré par un seul et même fournisseur. Cela comprend aussi un service rapide, de manière idéale directement sur place chez le client, et des formations ainsi que des instructions complètes pour les clients. Avec ce concept, Notterkran séduit de nombreuses entreprises de transport et autres prestataires de services de grue en Suisse, mais également en Europe. L’entreprise familiale est dirigée par Thomas Notter qui entre dans l’entreprise en 1987 et qui reprend la direction des mains de son père Armin Notter en 2001. Il développe les activités de manière conséquente et fonde en 2013 la société Kranotec GmbH en Allemagne. Cette filiale, qui emploie plus de 70 personnes dans son centre de montage d’Ebersbach, propose des grues de chargement et des appareils à crochet installés sur des camions, ainsi que de petites séries, également élaborées pour le compte des fabricants de grues implantés sur les marchés allemand et européen. Un large portefeuille de marques Avec son large portefeuille de marques et de produits, ainsi que des solutions spécifiques comme les grues automotrices sur chenilles de Jekko ou les chariots élévateurs embarqués Moffett, l’entreprise Notterkran propose à chaque utilisateur des véhicules adaptés à ses besoins. «Nos clients ont besoin de solutions de grues ou d’engins à crochet qui sont durables, pratiques et économiques. Notre prestation consiste avant tout à adapter parfaitement le véhicule et l’appareil, ainsi que d’autres composants, aux exigences de chaque client en tant que solution globale. Tout ce travail est réalisé par un seul interlocuteur en tant que fournisseur de solutions d’un seul tenant», explique Thomas Notter. Pour ce faire, il s’agit de disposer d’un grand département de développement et de construction ayant réalisé par exemple le programme de ponts Notterkran que l’entreprise de Boswil propose depuis une dizaine d’années. Ainsi, arrivée dans sa 60e année d’existence, l’entreprise Notterkran est bien armée pour affronter l’avenir!

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