ISSN 1423-4319 Fr. 7.50 transport-CH Pleins feux sur l’e-mobilité CAMION ÉLECTRIQUE Plus de stations de recharge SÉRIE «JEUNE CHAUFFEURS» Cyril Hofer CONVOI EXCEPTIONNEL Un bateau sur la route Le mensuel spécialisé des chauffeurs professionnels 12/2023
2 SWISS CAMION © LAAX Notre hôtel trois étoiles, largement rénové, se distingue par une ambiance décontractée. Toutes nos chambres disposent de leur propre balcon. Sauna, piscine couverte avec pelouse/ jardin complètent l’offre. Notre situation au centre de Flims/Laax comporte de nombreux avantages. L’offre de Swiss Camion comprend: • 3 ou 5 nuits en chambre double*** Superior entièrement rénovée, aménagée avec goût et disposant de son propre balcon • Buffet de petit déjeuner régional et menu à 4 plats le soir • Sauna et piscine couverte • Bus local gratuit (Flims, Laax, Falera) et carte de séjour • L’arrêt de bus Flims Waldhaus-Caumasee est situé à côté de l’hôtel • Situation idéale pour faire des randonnées hivernales Selon la saison, des abonnements de ski à prix réduit sont disponibles à la réception. L’endroit idéal pour vos vacances d’hiver Offre pour les membres LRS à l’Hôtel des Alpes*** à Flims / Laax Hotel Des Alpes Flims Promenada 45 | 7018 Flims Waldhaus | Tél. 081 928 25 25 | info@hoteldesalpes.ch L’Hôtel des Alpes vous attend dans le magnifique village de Flims / Laax, situé au cœur des Grisons, au milieu d’une nature grandiose et variée. L’offre en matière de sports, de loisirs et de manifestations culturelles y est très riche. Des pistes de rêve et de magnifiques sentiers d’hiver vous y attendent. Votre offre SWISS CAMION (vous économisez 25%): • 3 nuits dès CHF 369.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 503.– • 5 nuits dès CHF 615.– p. p. en chambre Superior, au lieu de CHF 829.– • Valable du 8.12.23 au 7.4.24 • Cette offre est limitée et non cumulable, valable jusqu’au 7.4.24 • Nuits supplémentaires au prix spécial à partir de 109.– p. p par nuit y compris demi-pension • Supplément pour le week-end: + CHF 20.– par nuit • Haute saison: 26.1. au 8.2.24 et 28.3. au 1.4.24 + CHF 30.– p. p. et par nuit • Chambre double occupée par une personne: + CHF 40.– par nuit • Cette offre n’est pas valable du 25.12.23 au 6.1.24 et 9.–24.2.24 Plus d’informations sur www.hoteldesalpes.ch. Annulation gratuite jusqu’à 7 jours avant l’arrivée. Après cette date, jusqu’à la veille, seul un report est possible, ou un bon. A partir du jour précédent, 100% de frais d’annulation. S‘il n‘est pas possible de voyager en raison de mesures de quarantaine ordonnées par les autorités, de restrictions de voyage ou de la fermeture des frontières, il n‘y a évidemment pas de frais d‘annulation. Ceci s‘applique à toutes les réservations directes: par écrit, par e-mail et via la page internet. Les annulations ne sont possibles que par écrit. Réservations directement auprès de l’hôtel – Téléphone: 081 928 25 25 / E-mail: info@hoteldesalpes.ch Code à mentionner: SWISS CAMION/ Les Routiers Suisses Veuillez présenter votre carte de membre LRS lors du check-in à l’Hôtel des Alpes à Flims / Laax
1 4 / 2023 EN COUVERTURE Le salon transport-CH était entièrement placé sous le signe de l’e-mobilité. Ainsi, Volvo Trucks Suisse a choisi cette foire de Berne comme lieu de remise de son 100e camion électrique vendu en Suisse. Hans-Peter et Pascal Dreier ont réceptionné le camion et ont répondu aux questions de la présentatrice de la télévision présente au salon. PHOTO: DANIEL VON KÄNEL SERIE «JEUNE CHAUFFEURS» Cyril Hofer (21 ans) 2 ASSOCIATION Ce que couvre la protection juridique 4 RUBRIQUE JURIDIQUE Quand la formulation fait défaut 9 CHASSEUR DE RECORDS Hans «Housi» Frei et sa collection 10 TRANSPORT-CH Nouveau record de visiteurs 16 ASTRA BRIDGE Nouvelle édition avec conditions 18 BOXENSTOPP Pour la première fois à Saint-Gall 20 VOLVO FÊTE LE JUBILÉ DU FH En route avec le premier FH 26 CONVOI EXCEPTIONNEL Un bateau sur la route 29 CAMION ÉLECTRIQUE Le gouvernement allemand doit agir Quand le mieux est l’ennemi du bien A l’occasion du salon transport-CH, les constructeurs de véhicules utilitaires ont réalisé une présentation imposante en matière d’électromobilité. Pour de nombreuses catégories de véhicules utilitaires, tous les acteurs présents avaient sur leur stand des variantes électriques à batterie de leurs véhicules, qui sont déjà ou seront bientôt produites en série. Tout comme les entreprises de transport qui investissent dans des camions électriques, les constructeurs prennent la décarbonisation au sérieux. Mais à lui seul, l’achat de tels véhicules ne suffit pas. Le point crucial, c’est l’infrastructure de recharge. Si l’on veut recharger toute une flotte de camions électriques, il faut déjà pouvoir disposer d’une installation électrique adéquate «dans sa propre maison», et le raccordement domestique doit lui aussi être très performant. L’exploitant du réseau local doit quant à lui transporter l’électricité dans le volume requis. Et il serait vraiment utile que, sur le trajet qu’ils empruntent, les chauffeurs puissent également se rendre à l’une ou l’autre station de recharge rapide. Récemment, auto-suisse a présenté les résultats d’une étude qui démontre la nécessité d’agir à cet égard et celle-ci est énorme! En Allemagne également, des associations ainsi que les constructeurs MAN et Daimler Truck demandent aux politiques d’améliorer enfin les conditions-cadres dans ce domaine. A quoi servent des milliers de minicentrales décentralisées sur les toits des maisons ou des installations solaires à grande échelle si le surplus d’électricité ne peut même pas être acheminé vers ceux qui en ont besoin pour mettre en œuvre la décarbonisation exigée? Il est nécessaire de ne pas se focaliser sur la stratégie solaire, qui peut parfois sembler presque populiste (mais qui n’en est pas moins correcte), afin d’accélérer le développement des infrastructures nécessaires. En ce qui nous concerne, nous pouvons vous annoncer que l’année prochaine, nous produirons moins d’éditions imprimées, mais plus de contenu en lien avec l’actualité. Nous allons entièrement remanier notre site Internet au printemps. Nous ne voulons pas présenter une vision étriquée de la réalité, ni par le biais de l’édition imprimée de SWISS CAMION, qui a fait ses preuves et qui est toujours très appréciée, ni via les canaux numériques. Nous gérons les deux aspects de l’information: d’une part avec un site Internet actualisé et d’autre part au moyen de six éditions imprimées par année. A partir du 1er décembre, la rédaction bénéficiera du soutien de Robert Hugentobler, notre nouveau Content Manager (gestionnaire de contenu). Cet informaticien de formation dispose d’une expérience professionnelle variée dans les branches les plus diverses et a également travaillé comme photojournaliste. Nous lui souhaitons la bienvenue! Daniel von Känel, rédacteur en chef 6 34 Relais routiers 40 Le programme des cours OACP 42 Canton du Tessin 44 Les activités des sections IMPRESSUM SWISS CAMION, route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, swisscamion@routiers.ch Rédacteur en chef: Daniel von Känel | Collaborateurs de la rédaction: Sarah Amat, Kéren Haller, Michel Magnin, Elvedin Mesic, David Piras, Hans-Peter Steiner et Erich Urweider | Annonces: Kéren Haller, khaller@routiers.ch | Imprimerie: Vogt-Schild Druck SA, 4552 Derendingen, www.vsdruck.ch Régie publicitaire: Les Routiers Suisses, route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens. Tél.: 021 706 20 00, annonces@routiers.ch Tirage contrôlé REMP: 17 522 exemplaires (le plus grand tirage de la branche en Suisse) | Abonnement annuel 90 francs www.swisscamion.ch ÉDITORIAL
2 SWISS CAMION Cette année, jusqu’à fin octobre, nous avons enregistré et traité 251 cas en rapport avec la profession: 132 cas concernent le droit du travail, 105 cas, le droit de la circulation et le reste se répartit entre divers domaines juridiques. Les problèmes liés au droit du travail sont en augmentation, tandis que les problèmes liés au droit de la circulation sont en diminution. D’ici la fin de l’année, environ 2,5 % de tous les membres actifs auront probablement annoncé un cas en rapport avec leur activité professionnelle. Trois juristes pour traitement interne Pour traiter ces cas, l’association a recours à trois juristes pour assurer un traitement interne. Un accord a été conclu avec la CAP, afin que les cas plus compliqués puissent Nous avons fortement amélioré la qualité de nos services de conseils et de protection juridique. Tous les cas soumis par des membres actifs issus de la vie professionnelle en tant que chauffeur ou de professions exercées dans l’environnement de la branche sont traités et, si nécessaire, suivis et représentés par des juristes et des avocats. TEXTE: DAVID PIRAS ILLUSTRATIONS: TRINCO être transmis à l’extérieur et, si nécessaire, portés devant les tribunaux. De plus, il faut savoir que nous ne refusons des cas que si la cotisation n’est pas payée ou que si le cas est survenu en dehors du travail dans le transport routier et n’est pas couvert par une assurance de protection juridique. Si le cas est traité en externe, nous suivons le travail des avocats et veillons à ce que les choses avancent. Nous ne proposons pas d’assurance de protection juridique, mais un service d’aide, de soutien, de traitement des cas et de résolution des problèmes. Lors du traitement des cas, il s’agit en premier lieu de résoudre les problèmes des membres et d’éviter les dommages. Un autre effet est que la partie adverse sent que, par exemple, des amendes sont remises en question ou que des heures supplémentaires devront être payées. Plus l’enjeu est important pour le chauffeur, plus notre engagement est grand. S’il y a une chance d’éviter des conséquences désagréables et que la faute n’incombe pas ou seulement partiellement au membre, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, dans le cadre du bon sens et de la proportionnalité, pour obtenir un bon résultat. Si un membre est coupable, nous pouvons parfois réduire le montant de l’amende et, le cas échéant, éviter d’autres dommages. Nous avons introduit les changements au début de l’année 2023 et constatons un retour positif. L’augmentation de la cotisation des membres a porté ses fruits. Les coûts de ce travail sont financés par la cotisation des Stratégies en matière de protection juridique
3 12 / 2023 membres. Au total, avec la CAP, le travail des juristes, le secrétariat, la comptabilité, l’informatique, le bureau, etc., les coûts s’élèvent à environ 1 200 000 francs. Ce chiffre peut paraître élevé, mais les avocats et les tribunaux coûtent de l’argent. Une affaire judiciaire entraîne des coûts à quatre chiffres ou plus. Chaque affaire coûte en moyenne 3500 francs, ce qui est tout à fait normal, voire inférieur à la moyenne. Une affaire judiciaire complexe peut parfois coûter 30 000 francs, les affaires simples coûtent cependant moins cher. Il est important de trouver un équilibre entre les dépenses et les bénéfices potentiels. Nous sommes obligés de veiller à l’efficacité et à la proportionnalité des dépenses et des recettes. L’existence du service de protection juridique n’est possible que grâce à la solidarité entre les membres. Les cotisations des membres permettent, d’une part, de résoudre les problèmes de quelques membres et, d’autre part, cela aide généralement tous les autres à ne pas rencontrer ces problèmes ou à les subir dans une moindre mesure. Si la police sait que des oppositions seront faites, les amendes et les dénonciations ne seront attribuées que dans des cas justifiés. Si un employeur sait que des heures supplémentaires vont être réclamées, il veillera à ce que le décompte des heures et des salaires soit tenu au propre. En fin de compte, tous les membres en profitent. Celui qui n’a jamais eu à annoncer un cas a peut-être eu de la chance ou l’avantage que quelqu’un d’autre ait déjà connu et résolu un problème similaire. Les cas concernant les activités privées sont assurés sur demande et nous les transmettons directement à l’assurance de protection juridique CAP. Il s’agit le plus souvent de l’achat privé d’une voiture, du droit de location, de cas au sein de la famille, etc. Ces chiffres ne figurent pas dans cette évaluation. Les chauffeurs se sont améliorés Outre la qualité des services, il faut aussi reconnaître que les chauffeurs se sont améliorés. Les juristes et les avocats ne peuvent apporter leur aide que si le client est traité injustement ou s’il a droit à quelque chose qu’il n’obtient pas. C’est pourquoi il est important que les chauffeurs fassent eux aussi le maximum de choses de manière correcte. Les connaissances sur la profession n’ont cessé de s’améliorer ces dernières années. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’association soutient pleinement les principes de l’OACP. Un chauffeur compétent a moins de problèmes et se laisse plus facilement représenter. Au cours des dernières années, beaucoup de chauffeurs ont appris pas mal de choses. Aujourd’hui, nous avons nettement moins de problèmes liés aux accidents et aux amendes. Les échos de la police se sont également améliorés. Ici aussi, il ne suffit pas qu’un seul individu soit meilleur que les autres. L’image de la profession s’est améliorée parce que de nombreuses personnes sont devenues plus compétentes. Les services de protection juridique et la formation continue se complètent d’une manière qui profite à chacun ainsi qu’à l’ensemble de la profession. Il est important que chacun apporte sa pierre à l’édifice! ASSOCIATION
4 SWISS CAMION RUBRIQUE JURIDIQUE Dans le cadre d’une jurisprudence constante, le Tribunal fédéral a établi que, lorsque la vitesse signalée sur une autoroute n’est pas de 120 km/h, mais par exemple de 60 km/h, ce sont en principe les règles relatives aux routes hors localité qui s’appliquent. Pour simplifier, cela signifie que c’est la limitation de vitesse signalée qui détermine si ce sont les règles applicables dans les localités, sur les routes hors localités ou sur les autoroutes qui doivent être prises en considération. Cela peut conduire à une mauvaise surprise si l’on n’a pas vu la signalisation et que l’on roule donc à une vitesse beaucoup trop élevée. Ainsi, au lieu d’une amende, vous risquez une peine pécuniaire fixée dans le cadre d’une procédure pénale ordinaire. La procédure pénale ordinaire s’applique lorsque l’excès de vitesse est trop important pour pouvoir être traité par le biais de la procédure d’amende. Dans le domaine de la circulation routière, le législateur a introduit un catalogue d’amendes pour les procédures d’amendes pures (LAO, OAO). En fonction de la limitation de vitesse et de l’importance de l’excès de vitesse, la procédure d’amende doit donc obligatoirement être appliquée. Dans le cas présent, le Ministère public vouLes procureurs n’ont généralement pas beaucoup de temps pour exposer les faits en détail. En ce qui concerne le droit de la circulation routière, les ordonnances pénales et les actes d’accusation se limitent généralement à quelques lignes. Mais la concision de l’expression a déjà joué des tours au Ministère public. Le Ministère public doit lui aussi se conformer aux règles TEXTE: MICHEL MAGNIN PHOTO: DVK Source: jugement du Tribunal fédéral 6B_1059/2022 lait sanctionner le conducteur sur la base de la procédure ordinaire. Le conducteur roulait à 81 km/h sur l’autoroute A2. La vitesse signalée était de 60 km/h en raison de la présence d’un chantier; il dépassait donc de 21 km/h la vitesse autorisée. Un tel excès de vitesse entraîne normalement une simple amende sur l’autoroute. Le Ministère public a demandé une amende plus élevée, qui ne peut être infligée que dans le cadre d’une procédure ordinaire. «Dans une zone de chantier» La formulation succincte du Ministère public dans l’acte d’accusation a conduit le Tribunal fédéral à refuser de condamner le prévenu en procédure ordinaire. Le Ministère public doit, lorsqu’il porte une affaire devant la justice, exposer le plus brièvement possible, mais aussi le plus précisément possible, ce qui est reproché au prévenu. Dans ce cas, le parquet a simplement noté que l’excès de vitesse avait été commis «dans une zone de chantier». Le parquet voulait ainsi exprimer qu’il ne s’agissait pas seulement d’un excès de vitesse, mais que la conduite du prévenu avait généré un danger abstrait, car en roulant à cette vitesse dans une zone de chantier, celui-ci mettait également en danger d’autres usagers de la route. Comme l’avait déjà fait la Cour suprême du canton de Nidwald, le Tribunal fédéral n’a pas laissé passer cette expression minimaliste comme étant suffisante. La seule mention «zone de chantier» ne permettait pas de déduire une situation de danger accru. Le Ministère public aurait dû expliquer concrètement pourquoi il existait une situation de danger accru. Enfin, le Ministère public a omis d’expliquer dans son ordonnance pénale pourquoi la pratique du Tribunal fédéral concernant les localités, les routes et les autoroutes devait s’appliquer dans ce cas. Le Ministère public avait tout simplement compté sur le fait que le tribunal aurait luimême l’idée d’appliquer la pratique du Tribunal fédéral. Il avait ainsi violé le principe de l’accusation. Il faut savoir que la prudence est toujours de mise lorsque la vitesse sur l’autoroute est inférieure à la vitesse normale et qu’il n’est généralement pas payant d’espérer que le procureur soit quelque peu paresseux!
5 12 / 2023 ACTUEL CAMION TRANSPORT Nouveau Centre Cargo Logistique Après environ deux ans de travaux et un investissement de 42,5 millions de francs (sans compter le terrain), l’entreprise de transport et de logistique Camion Transport SA a inauguré le 16 novembre dernier son nouveau Centre Cargo Logistique à Cadenazzo (TI). «Cette étape marque un progrès important pour cette entreprise familiale suisse, dont le siège est à Wil (SG), et souligne son engagement en faveur de solutions durables et de l’amélioration de la capacité et de l’efficacité du transport de marchandises», comme l’a communiqué cette entreprise. «Une logistique efficace est essentielle pour la prospérité économique d’une région», a déclaré lors de l’inauguration Josef Jäger, directeur et président du conseil d’administration de Camion Transport (CT). «Le nouveau Centre Cargo Logistique au Tessin nous permet d’offrir un service encore amélioré à nos clients dans toute la Suisse. Et nous sommes également fiers d’avoir contribué à la création de nouveaux emplois. Le nombre de collaborateurs de notre succursale tessinoise est ainsi passé de 47 à 63 aujourd’hui.» Le système de transport dual rail/route serait au cœur de l’organisation des transports. Lors de la planification du nouveau Centre Cargo Logistique à Cadenazzo, l’entreprise aurait accordé la plus haute priorité aux critères écologiques, sans pour autant compromettre la fonctionnalité et la stabilité. Grâce au raccordement direct au rail, elle peut garantir la continuité de son système de transport dual: «Avec une surface de stockage de 4700 mètres carrés nets et un entrepôt pour matières dangereuses de 955 mètres carrés, le plus grand du Tessin, nous assurons une sécurité et une fiabilité maximales dans le traitement de toutes les marchandises», comme l’a déclaré Giuseppe Di Iorio, responsable Projets et Infrastructure à Cadenazzo. Photo du bas (de gauche à droite): Marco Bertoli, président de la commune de Cadenazzo, Daniele Marrone, responsable de la succursale de Cadenazzo, Giuseppe Di Iorio, responsable Projets / Infrastructure Cadenazzo, Josef Jäger, directeur et président du CA de Camion Transport SA, Claudio Zali, chef du Département des travaux publics du canton du Tessin et Adriano Sala, président de la section Tessin de l’ASTAG. sdp / DvK Legende Legende (Fett) 30 MAN TGE avec E-cooling Peu avant l’ouverture du Salon transport-CH à Berne, MAN Truck & Bus Suisse SA a eu le plaisir de remettre à la société coopérative Coop 30 nouveaux MAN TGE 3.140 4×2F SB. Ces véhicules contribuent au renouvellement permanent du parc suisse du supermarché en ligne coop.ch, qui compte environ 250 camionnettes d’un poids total de 3,5 t, comme le communique MAN. Les utilitaires TGE sont équipés d’un moteur diesel deux litres à quatre cylindres de 140 ch (103 kW) et d’une boîte automatique à huit rapports. La charge utile est d’environ 900 kg, quant à la charge admissible par essieu, elle est de 1,8 t à l’avant et de 2,1 t à l’arrière. Le développement et la fabrication des installations électriques de réfrigération pour le dernier kilomètre ont été réalisés par la société MCC-TEC AG à Kirchberg (BE), qui est également responsable depuis 2018 de l’ensemble de la mise en œuvre des superstructures pour les véhicules achetés par coop.ch. Comme l’a expliqué le directeur Christoph Harder, cette mesure contribue également à réduire de plus de 1000 litres de carburant par an l’énergie utilisée pour faire fonctionner l’installation de refroidissement par rapport à un générateur supplémentaire. L’énergie solaire ainsi obtenue est stockée dans une batterie au lithium. Le système de refroidissement électrique, dont la puissance est contrôlée et surveillée à distance, garantit ainsi le respect des valeurs de consigne exigées dans les deux zones de température, même lorsque le véhicule est à l’arrêt, ainsi qu’en plein été. sdp / DvK L’énergie solaire du toit du véhicule. DAF COMPONENTS Nouvelles chaînes cinématiques DAF Components lance une toute nouvelle gamme de moteurs PACCAR MX11 et PACCAR MX-13 pour les bus et les autocars, selon un communiqué de presse publié par le constructeur hollandais. Ces moteurs se caractérisent par une faible consommation de carburant, de longs intervalles d’entretien et un excellent comportement routier grâce à un couple élevé à bas régime. Afin de réduire au maximum les émissions de CO2, les nouvelles chaînes cinématiques peuvent également fonctionner sans problème avec du biodiesel HVO. La nouvelle génération de moteurs PACCAR MX-11 (avec des puissances allant de 220 kW/299 ch à 330 kW/449 ch) et MX-13 (315 kW/428 ch à 390 kW/530 ch) est basée sur les groupes récemment lancés par DAF pour les séries de camions XD, XF, XG et XG+. Ces moteurs, qui sont désormais disponibles pour les bus et les autocars de la marque, ont été présentés pour la première fois au Salon Busworld 2023, qui s’est tenu à Bruxelles. sdp / DvK sur votre téléphone portable, tablette ou pc SWISS CAMION Les Routiers Suisses, Route de la Chocolatière 26, 1026 Echandens, Téléphone 021 706 20 00 A découvrir également sur www.swisscamion.ch
6 SWISS CAMION Il pleut des cordes lorsque Cyril Hofer se met au travail sur le site de l’entreprise Sommer SA à Grünen (BE). «Je suis impatient de voir à quoi va ressembler notre premier poste de travail», dit-il. C’est à Oberdorf, dans le canton de Soleure, au pied du Weissenstein, que nous nous rendons pour commencer la journée. C’est là que se trouve une carrière, dans laquelle il doit aller chercher de la marne du Jura. On sait que les carrières peuvent être glissantes lorsqu’il pleut. Cyril Hofer n’a toutefois pas l’air de s’en inquiéter. Il traverse d’abord l’Emmental, passe le col de Kappeler et arrive enfin à Wynigen. Il fait encore nuit et il pleut toujours. Les routes de montagne de l’Emmental sont étroites et les pentes à côté, parfois raides. Il y a beaucoup de feuilles mortes mouillées sur la route. «J’aime quand Le jeune chauffeur Cyril Hofer (21 ans) de Ranflüh, dans l’Emmental, aime les défis et c’est sur les chantiers, dans les gravières et les carrières qu’il en trouve à relever. «J’ai trouvé le job de mes rêves», déclare ce conducteur de véhicules lourds de formation. TEXTE ET PHOTOS: DANIEL VON KÄNEL c’est étroit et glissant», dit le jeune chauffeur. «Cela me motive»: toutefois il ne relève pas ce genre de défis avec inconscience, mais plutôt avec prudence et savoir-faire. Il conduit prudemment et en anticipant, et il connaît les endroits délicats. «J’ai grandi dans l’Emmental et je connais bien ces routes», affirme-t-il en ajoutant: «J’ai déjà franchi le Kappeler avec des chaînes à neige.» Le lac est trop profond Bientôt, il a laissé l’Emmental derrière lui et s’approche de la carrière d’Oberdorf. Dès la station de la télécabine du Weissenstein, il apparaît que les conditions pourraient être exceptionnelles aujourd’hui. Le torrent qui sort de la forêt à cet endroit a un débit très important. Dans la carrière, Cyril Hofer se fait d’abord une idée par lui-même. «En fait, nous devrions traverser le lac derrière la colline pour arriver au dépôt de marne», dit-il. «Mais je suppose que le lac est déjà trop profond.» Après une brève discussion avec le responsable de la carrière, il apparaît clairement qu’«il y aura probablement près de deux mètres d’eau, il faut donc [chercher] une autre solution». Il descend vers la chargeuse sur pneus, remplit le godet de marne du Jura et passe ainsi par un endroit moins profond du lac puis remonte un chemin qui aurait été trop raide pour le camion dans ces conditions. C’est ainsi qu’il parvient tout de même à récupérer sa cargaison. Après avoir maîtrisé la piste boueuse menant à la sortie de la carrière grâce au blocage du différentiel, il se rend avec celle-ci dans une gravière de Berken, en Haute-Argovie, Plutôt une route glissante qu’un travail ennuyeux
7 12 / 2023 SÉRIE «JEUNES CHAUFFEURS» Le chauffeur Cyril Hofer (21 ans), de Ranflüh, village de Emmental, est conducteur de véhicules lourds CFC. Il a fait son apprentissage dans l’entreprise Kästli Transport SA à Rubigen (BE) et a participé aux Swiss Skills. Aujourd’hui, il roule pour la société Sommer SA à Grünen (BE). Pendant son temps libre, il s’engage comme «First Responder», un secouriste médical qui intervient lorsque l’ambulance a un long trajet à faire. Il est également pilote de drone. Au printemps, il utilise son drone pour le sauvetage de faons avant que les agriculteurs ne fauchent leurs champs. En outre, il réalise des productions de films et de photos avec un drone équipé d’un appareil photo. Daniel von Känel L’employeur La société Sommer SA de Grünen (BE) est une entreprise aux multiples facettes. Elle est à la fois tour-opérateur avec sa propre flotte de cars et entreprise de transport. Le secteur des transports s’appuie sur une flotte diversifiée: camions- malaxeurs à béton, camions-bennes, camions-silos ainsi que camions équipés de superstructures multibennes (Welaki) et appareils à crochets pour le service de bennes. Cette entreprise transporte aussi du long bois. Son propre atelier assure l’entretien, la transformation et la réparation de sa flotte et exécute des mandats pour des clients externes. Daniel von Känel où il décharge la marne du Jura et charge du gravier rond. Avec son nouveau chargement, il se met en route en direction de Deitingen (SO). «Là-bas, nous allons approvisionner un chantier», dit-il. Cyril Hofer a effectué son apprentissage de conducteur de véhicules lourds CFC dans l’entreprise Kästli à Rubigen (BE). Au moment de choisir une profession, celle d’agriculteur a longtemps figuré au premier plan. S’il est aujourd’hui chauffeur, c’est en grande partie grâce à son père Daniel. «Il est mécanicien poids lourds de formation et travaille depuis longtemps comme chauffeur», explique Cyril Hofer. «J’ai beaucoup voyagé avec lui. Ce métier faisait déjà partie de mon univers et je l’exerce avec beaucoup de plaisir.» De plus, il a un très bon employeur. Il est chez Sommer SA depuis deux ans, où il conduit principalement le véhicule qui lui est attribué. La plupart du temps, il fait du transport de silos: «C’est un silo thermique isolé et je transporte souvent des revêtements bitumeux», explique- t-il. Avec son chargement, il va toujours assez loin, que ce soit dans le canton de Soleure, dans le Jura, à Berne, dans le Seeland ou dans Cyril Hofer a trouvé le métier de ses rêves au volant de son camion. Cyril Hofer parcourt la carrière au volant d’une chargeuse sur pneus... ... puis charge son camion de marne du Jura. The National Map Les Routiers Suisses | Route de la Chocolatière 26 1026 Echandens | 021 706 20 00 |www.routiers.ch Cette application recense : De nombreux restaurants dans toute la Suisse avec l'itinéraire intégré Des places de parc adaptées aux poids lourds Des stations-service à votre proximité avec les détails de leurs infrastructures Les ateliers de réparation et les stations de lavage adaptées à chaque véhicule
8 SWISS CAMION Après la réparation d’une conduite de gaz, le revêtement de la route doit être réparé. Cyril Hofer donne des instructions au grutier. Le père et le fils: Cyril et Daniel Hofer, deux chauffeurs. Avant de transporter le revêtement, Cyril Hofer lave le silo. l’Oberland bernois. «Je suis content que les destinations ne se trouvent pas toujours au coin de la rue», dit-il en s’extasiant une fois de plus sur son métier. «Quand on est en route, il y a toujours quelque chose à voir. Les levers et parfois les couchers de soleil par exemple, et bien sûr beaucoup de beaux paysages. Ce jeu de couleurs, en particulier en automne, me plaît beaucoup.» Les véhicules fascinants que l’on peut conduire font aussi partie du métier de chauffeur: «On est certes seul dans la cabine, mais on fait toujours de belles rencontres avec d’autres chauffeurs ou avec les gens sur les chantiers ou dans les gravières.» Il confirme qu’il a trouvé le job de ses rêves; il s’y plaît tellement qu’il est toujours content de reprendre le volant après les vacances. Face à tant d’enthousiasme, on se demande s’il y a quelque chose qui ne lui plaît pas dans son métier. «Le volume de trafic constitue certes un inconvénient», avoue-t-il. «Quand on se retrouve sur l’autoroute alors qu’il y a un gros bouchon, c’est assez énervant.» Intervention au milieu de la route A Deitingen, Cyril Hofer place le camion de manière à ce que le grutier puisse placer la benne derrière le silo. Pour cela, le jeune chauffeur lui fait des signes de la main bien connus. Il remplit la benne à plusieurs reprises, jusqu’à ce que tout le gravier soit sur le chantier, où des immeubles d’habitation sont en construction. Il appelle alors la dispo, celle de l’entreprise Lehmann Transports, pour laquelle il est actuellement en mission. «Nous roulons toujours pour d’autres entreprises», expliquet-il. La dispo l’envoie au parc de matériaux de construction de Walliswil pour charger le revêtement qui sera utilisé peu après à Derendingen (SO). A Walliswil, il commence par nettoyer le silo. «Je dois tout laver pour que le revêtement ne soit pas contaminé», ditil. Nous nous rendons ensuite à Derendingen avec notre cargaison brûlante: une conduite de gaz sous une route avait une fuite. Pour la réparation, le revêtement a dû être ouvert à deux endroits. Les deux brèches sont déjà prêtes à être remplies. Cyril Hofer place son camion sur la voie fermée à la circulation, de manière à ce que les ouvriers du chantier puissent déposer le nouveau revêtement avec la brouette, de manière bien dosée dans la brèche. Il faut faire vite, car la météo n’est pas idéale pour la pose de ce type de revêtement. Après peu de temps, le deuxième pansement est posé, raison pour laquelle Cyril Hofer déplace le camion de quelques mètres. «Ce qui me plaît, c’est que je peux aussi être dehors.» Après cette mission, il reçoit le programme du lendemain matin. Un chargement de marne de Reutigen doit être acheminé sur un chantier de construction. «Je peux bien la charger maintenant», déclare Cyril Hofer. Mais avant de partir pour Reutigen, dans l’Oberland bernois, il prend encore contact avec son père, qui est également en déplacement dans la région. Une brève pause commune au Grauholz est effectivement possible. «Ce serait super si nous pouvions encore prendre une photo de nous», lance Cyril Hofer. «Après tout, si j’ai du diesel dans le sang, c’est grâce à lui!», affirmet-il. Daniel, le père, qui travaille sur le site de Rubigen (BE) de l’entreprise argovienne Häfeli Transport de Lenzbourg, n’a en tout cas pas besoin de réfléchir longtemps avant de poser avec son fils pour une photo. «C’est toujours des grands moments lorsque je le croise sur la route ou que nous pouvons rouler brièvement en convoi», explique Cyril Hofer. C’est justement ce qu’ils vont faire sur les quelques kilomètres qui les séparent de Rubigen: Daniel, le père, quitte l’autoroute à cet endroit et Cyril, le fils, continue vers Reutigen pour préparer la journée du lendemain.
9 12 / 2023 PORTRAIT Housi Frei avec le certificat de la section établi à l’occasion de ses 55 ans d’adhésion. Le palmarès de Housi Frei se lit comme celui d’un sportif de haut niveau: quatre records du monde, la participation à 25 championnats du monde et d’innombrables coupes. Ces dernières sont exposées dans une vitrine de son appartement de Hallwil, en Argovie, où il a emménagé avec sa femme Rita il y a un peu plus de deux ans, après avoir vendu la maison qu’ils possédaient à Niederglatt (ZH). A 79 ans, «Housi» Frei, qui est membre des Routiers Suisses depuis plus de cinquante-cinq ans, a réalisé les meilleures performances dans la discipline de la marche arrière, certifiées par le Guinness Book des records: en 1998 sur le Nürburgring, en 2000 au Gotthard, en 2001 sur le Lausitzring et en 2004 sur la boucle nord du Nürburgring, toujours avec une remorque, et toujours plus vite ou plus longtemps que quiconque auparavant. En plus de son travail quotidien de chauffeur, il n’était pas seulement occupé à participer à des courses d’adresse ou à des tentatives de record, il s’est également engagé pendant de nombreuses années pour Les Routiers Suisses. «J’étais entre autres membre du comité central et de la commission des transports, qui n’existe plus aujourd’hui», raconte Housi Frei, originaire de Bienne. Il a également occupé divers postes au niveau des sections. Son immense collection de modèles réduits, qu’il avait déjà commencée à l’école, l’accompagne encore aujourd’hui: «Des camions, des bus et des machines de chantier font partie de ma collection», déclare-t-il. «Alors que j’étais à l’école, ma mère m’a offert des modèles réduits de chez Dinky Toys, c’est ainsi que tout a commencé.» Aujourd’hui, sa collection compte 6000 modèles, pour lesquels il a du mal à trouver de la place: «Après le déménagement, j’ai entreposé la plus grande partie de ma collection chez ma cousine, car elle remplirait tout notre appartement.» Seuls les modèles avec lesquels il entretient une relation particulièrement affective sont exposés dans une grande vitrine dans l’appartement de Hallwil, et ils vont y rester! Mais il devra se séparer d’une grande partie du reste. «Ma cousine va bientôt déménager et n’aura donc plus de place», explique-t-il. C’est pourquoi il envisage de vendre sa collection, qui a une valeur estimée à environ 120 000 francs, dit-il. Mais, à un amateur qui achèterait toute la collection, il la céderait probablement pour quelque 80 000 francs. Même si ce chauffeur de 79 ans est décidé à faire petit à petit ses adieux à certaines choses (il TEXTE ET PHOTOS: DANIEL VON KÄNEL Chauffeur et chasseur de records prévoit également de vendre son camping-car, que l’on ne peut conduire qu’avec un permis C), il est toujours à la pointe de la technique et se tient au courant de ce qui se passe dans la branche des transports. De temps en temps, il a l’occasion de tester des camions électriques de la marque DW. «Ces camions électriques m’enthousiasment», déclare ce chauffeur qui a parcouru d’innombrables kilomètres au volant de véhicules équipés d’une motorisation Diesel. Il a également un avis sur le manque de personnel qualifié: «Celui qui paie bien et traite bien ses collaborateurs trouvera toujours de bons chauffeurs», il en a toujours été convaincu et l’est encore aujourd’hui! Il a aussi remporté diverses coupes. La vitrine contenant ses modèles préférés. Les autocollants apposés sur le camping-car Iveco de Housi Frei ne laissent planer aucun doute sur le fait que ce chauffeur est toujours très lié à sa profession. En visite chez Hans «Housi» Frei, membre des Routiers Suisses
10 SWISS CAMION Cette année, le salon exposant les performances de la branche suisse de l’automobile et des véhicules utilitaires, organisé tous les deux ans sur le site de BERNEXPO par Expotrans SA, a attiré beaucoup de monde à Berne. L’organisateur parle d’un total de 43 149 visiteurs, ce qui correspond à un «nouveau record de fréquentation impressionnant». Par rapport à la dernière édition, le salon a donc attiré 44,7 % de personnes en plus. «Ce résultat souligne l’importance de la manifestation en tant que show de prestations pour l’ensemble de la branche», a déclaré le directeur du salon, Jean-Daniel Goetschi. Rien que le jour de la clôture, 13 626 visiteurs ont afflué au salon. «Jamais auparavant le rendez-vous de la branche n’avait enregistré autant d’entrées en une seule journée», comme l’a constaté Expotrans SA. L’organisateur est convaincu que le nombre élevé de visiteurs reflète le grand intérêt du public pour les derniers dévelopLes salons transport-CH, carrosserie-CH et aftermarket-CH, réunis en tant que point de rencontre de la branche de l’automobile et des véhicules utilitaires, ont enregistré plus de 43 100 visiteurs, un chiffre encore jamais atteint auparavant. Nouveau record de fréquentation Gros succès pour le rendez-vous de la branche TEXTE ET PHOTOS: DANIEL VON KÄNEL pements, les innovations et les tendances de la branche automobile et des véhicules utilitaires. En quatre jours, les visiteurs ont pu découvrir plus de 800 marques auprès de 286 exposants, sur une surface d’exposition de plus de 60 000 mètres carrés. Cette année encore, diverses manifestations spécialisées et autres congrès ont complété le programme. «La diversité des exposants et le programme-cadre attrayant et informatif ont certainement contribué à ce succès», Le stand des Routiers Suisses offrait de nombreuses informations sur le métier de chauffeur et sur l’association. Les plaques de nom ne manquaient pas non plus à l’appel. Elvedin Mesic (Les Routiers Suisses) a répondu aux questions concernant la protection juridique.
11 12 / 2023 TRANSPORT-CH Vu que l’e-mobilité était à l’honneur, l’entreprise Designwerk se devait d’être également présente à transport-CH. Il y avait beaucoup à découvrir dans les différentes halles du salon: 286 exposants étaient présents à Berne. Le Mercedes-Benz eActros 600, sorti récemment présenté, était également visible à Berne. Un Renault Trucks E-Tech T était présent sur le stand du constructeur français. Bien que les camions électriques occupent le devant de la scène, y compris chez MAN, les véhicules à motorisation diesel, qui restent indispensables, étaient aussi présentés à juste titre. a déclaré Dominique Kolly, président du comité d’organisation. «Nous tenons à remercier chaleureusement tous les visiteurs, exposants, conférenciers et partenaires qui ont contribué à ce succès exceptionnel. Les réactions positives et la participation active de tous les intervenants ont fait de ce rendez-vous sectoriel un événement à la fois inspirant et productif.» Des discussions intéressantes L’association des Routiers Suisses remercie également tous les visiteurs qui se sont arrêtés à son stand, par exemple pour se faire fabriquer une plaque de nom personnalisée. L’équipe des Routiers Suisses a également répondu aux questions concernant l’association. Le service juridique était lui aussi représenté, afin de transmettre tout ce qu’il faut savoir sur la protection juridique. En tout cas, de nombreuses discussions intéressantes ont eu lieu sur le stand pendant ces quatre jours. Le salon a également eu le plaisir d’accueillir un visiteur de marque issu du Conseil fédéral: Albert Rösti, ministre de l’Environnement et des Transports. Sa visite des halles du salon l’a également conduit à l’«Espace du Futur», où les drones et les véhicules autonomes ont été présentés comme des solutions de transport du futur, indique l’organisateur. Le ministre de l’Environnement et des Transports s’est montré ravi de la diversité et de la force d’innovation de la branche. «La branche de l’automobile et des véhicules utilitaires est habituée depuis des décennies à faire face aux changements technologiques et sociaux; elle s’adapte sans cesse aux besoins de la clientèle et du législateur. Ce faisant, elle parvient à proposer des produits attrayants et des solutions pour les consommateurs en Suisse. La force de ce secteur m’impressionne», a-t-il déclaré à l’issue de sa visite. Le prochain rendez-vous de la branche aura lieu dans deux ans.
12 SWISS CAMION Les constructeurs de camions présents au salon transport-CH à Berne ont avant tout mis en avant leurs véhicules à batterie. Certes, leur part de marché est encore faible, mais elle va très probablement augmenter de manière significative. L’association des importateurs auto-suisse a profité de ce salon pour organiser une conférence de presse sur le thème de l’infrastructure de recharge pour les véhicules utilitaires. Afin de déterminer les besoins (en nombre et en puissance) des points de recharge le long du réseau routier national suisse, d’importants acteurs des domaines de la mobilité électrique et du transport routier se sont réunis et ont chargé l’entreprise de conseil EBP de réaliser une étude dont les résultats ont été présentés lors d’une conférence de presse. Cette étude a été initiée par BKW Smart Mobility, avec le soutien de l’ASTAG, d’auto-suisse et de Swiss eMobility. Elle a également reçu le souD’ici à 2030, 15 hubs de recharge rapide comprenant 180 points de recharge rapide pour les camions électriques seront nécessaires en Suisse le long des routes nationales. C’est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée par la société de conseil EBP, présentée à l’occasion du salon transport-CH. TEXTE: DANIEL VON KÄNEL PHOTOS: DVK / MAN Une quinzaine de hubs de charge pour assurer une charge rapide tien de l’Office fédéral des routes (OFROU) et de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), ainsi que de Milence, un joint-venture de plusieurs constructeurs de poids lourds ayant pour objectif la mise en place d’infrastructures de recharge rapide. Une part de marché de 50% Les véhicules de livraison et les camions à propulsion électrique, a-t-on appris lors de la conférence de presse, prennent de plus en plus d’ampleur en Suisse. Les importateurs de camions estiment que la part de marché des véhicules utilitaires lourds passera d’à peine 5% en 2022 à plus de 50% en 2030. Andreas Burgener, directeur d’auto-suisse: «Nos membres du secteur ‹Véhicules utilitaires› sont conscients de cette évolution rapide, car à partir de 2025, des prescriptions ambitieuses en matière de CO2 seront introduites en Europe pour les poids lourds. Celles-ci s’appliqueront également en Suisse avec la future loi sur le CO2 et ne pourront être atteintes qu’avec des véhicules de type zéro émission. Dans ce contexte, les véhicules à propulsion électrique à batterie représenteront une part de marché en croissance rapide.» Du point de vue des importateurs suisses de camions, cela nécessite une mise en place et un développement accélérés de l’infrastructure de recharge correspondante. «En 2030, les besoins de charge modélisés pour les hubs de charge rapide en Suisse s’élèveront à plus de 130 gigawattheures», comme l’a déclaré le responsable de l’étude, Silvan Rosser, chef de l’équipe Mobilité électrique et réseaux de distribution d’électricité chez EBP. «Près de 60 % de cette demande concernent les camions électriques suisses, 20 % les véhicules étrangers dont le point de départ ou d’arrivée se situe en Suisse et 20 % les camions électriques en transit.» Les Les camions électriques ont besoin d’une infrastructure de recharge performante.
13 12 / 2023 TRANSPORT-CH Le MAN eTruck sera bientôt produit en série. La Suisse doit se préparer à accueillir de tels camions électriques. L’E-MOBILITÉ VOLE DES PLACES DE PARKING Recharger une voiture électrique au lieu de garer un camion Il est clair qu’il faut davantage de stations de recharge pour les véhicules électriques, qu’il s’agisse de voitures, de véhicules de livraison ou de poids lourds. Toutefois, tout ne devrait pas être subordonné à l’objectif d’électrification des transports. Il y a aussi des aspects dont il faut tenir compte lors de la planification de nouvelles stations de recharge, comme par exemple le problème du manque de places de stationnement pour les camions, que presque tous les chauffeurs citent comme l’un des principaux inconvénients de leur quotidien professionnel. Sur l’aire de repos de Thurau Nord, dans le canton de Saint-Gall, entre autres, les voitures électriques rechargent leurs batteries là où les camions pouvaient encore se garer auparavant. Equiper les places de parc existantes et réservées aux automobiles aurait été plus juste envers les chauffeurs qui sont soumis à l’OTR et qui ont souvent du mal à trouver une place pour effectuer leur pause obligatoire. Daniel von Känel FOTO: MAN quelque 180 points de charge nécessaires ne devraient pas tous disposer de la puissance de charge maximale: «125 points de recharge de 1000 kilowatts et 55 points de recharge supplémentaires d’une puissance de 350 à 400 kilowatts sont nécessaires pour couvrir le besoin en possibilités de recharge rapide. Cela permettrait également de répondre clairement aux exigences de l’UE en matière d’infrastructures de recharge accessibles au public sur le réseau transeuropéen de transports.» Les auteurs de l’étude ont également examiné les coûts relatifs à ce projet. Les coûts d’investissement totaux pour une première étape d’extension de 15 hubs de recharge rapide pour les camions électriques s’élèvent ainsi à un montant compris entre 150 et 175 millions de francs. Réseau électrique à développer Selon Peter Arnet, directeur Smart Mobility chez les FMB (Forces Motrices Bernoises), les résultats de cette étude sont très utiles pour la planification ultérieure des sites de recharge et l’extension nécessaire du réseau électrique: «Nous parlons tout de même d’un besoin annuel en électricité d’un demi-térawattheure, dont les camions électriques auront besoin en 2030. Même si cela représente moins de 1% des besoins actuels en électricité, il est important pour nous de savoir où il y a un éventuel besoin d’investissement dans le réseau de distribution et aussi dans la construction des 15 hubs de chargement rapide.» Les résultats de cette étude seraient pris en compte dans les planifications ultérieures des FMB. «Nos quelque 3000 membres de la branche suisse des transports ont besoin d’une sécurité d’investissement lorsqu’il s’agit d’acquérir des véhicules à motorisation alternative», comme l’a relevé Reto Jaussi, directeur de l’ASTAG. «Lorsqu’une entreprise de logistique commande aujourd’hui un camion électrique, elle veut être sûre que celui-ci pourra être rechargé demain le long de ses principaux itinéraires d’intervention.» Il s’agit maintenant d’entreprendre la réalisation des hubs de chargement rapide présentés dans l’étude, afin qu’ils soient disponibles dans quelques années. «C’est la seule façon de garantir l’approvisionnement futur de la population et de l’économie en biens et en marchandises par camions électriques», a ajouté Reto Jaussi. En tout cas, les véhicules nécessaires à cet effet sont prêts, comme l’a montré de manière impressionnante le salon transport-CH.
14 SWISS CAMION TRANSPORT-CH Le BYD ETH8, disposant d’une charge utile d’à peine 11 tonnes, coûte 234 000 francs. L’offre de véhicules utilitaires à batterie électrique s’élargit, comme l’a démontré le salon transport-ch. Avec l’arrivée sur le marché du constructeur chinois BYD, elle s’agrandit encore. Deux camions de cette marque sont pour l’instant disponibles en Suisse: d’une part le modèle ETM6, affichant une charge utile de 3,8 tonnes et une autonomie de 200 kilomètres et d’autre part le modèle ETH8, proposant une charge utile d’à peine 11 tonnes et une autonomie de 250 kilomètres. Les indications d’autonomie sont très correctes chez les Chinois, a constaté Marc Ziegler, CEO du groupe Auto AG, lors de la présentation de ces deux camions. Auto AG Truck, l’entreprise basée à Rothenburg, dans le canton de Lucerne, se charge de l’importation des véhicules utilitaires de la marque chinoise. Il est intéressant de constater que BYD est un spécialiste reconnu des véhicules à batterie. «BYD n’a jamais produit de véhicules à combustion, mais s’est orienté dès le début vers les véhicules électriques à batterie», comme l’a déclaré Marc Ziegler. Ainsi, ces camions sont équipés de batteries lithium-phosphate de fer performantes que BYD, le plus grand fabricant d’accumulateurs au monde, produit lui-même dans ses propres usines. Avec ce nouveau contrat d’importation pour les véhicules utilitaires BYD, Auto AG Truck pose des jalons stratégiques, a poursuivi Marc Ziegler. «Dans le domaine des véhicules utilitaires légers, nous avons déjà une large offre de véhicules électriques. Dans le segment moyen et lourd, il nous manquait jusqu’à présent un portefeuille de produits disposant de propulsions alternatives. Nous comblons maintenant cette lacune avec l’importation des véhicules BYD.» Ce constructeur chinois aurait déjà vendu des millions de véhicules électriques dans le monde entier. «On Le constructeur automobile chinois BYD s’oriente exclusivement vers la propulsion électrique. Outre les voitures particulières, le portefeuille de BYD comprend également des véhicules utilitaires légers et lourds. C’est la société Auto AG Truck, à Rothenburg (LU), qui assume le rôle d’importateur de ces véhicules pour la Suisse. Un spécialiste chinois BYD entre sur le marché suisse TEXTE ET PHOTOS: DANIEL VON KÄNEL peut s’attendre à ce que cette marque forte fasse preuve de beaucoup d’innovation technologique à l’avenir», a déclaré Marc Ziegler avec conviction. Lors du salon transport-CH, Isbrand Ho, General Manager Commercial Vehicle Europe chez BYD, a déclaré: «Avec Auto AG Truck, nous avons choisi pour le marché suisse un partenaire fiable disposant de ressources suffisantes et d’un savoir-faire diversifié.» Notre réseau de service se compose actuellement de huit ateliers en Suisse: «Tous nos sites disposent d’un personnel qualifié, formé à la technique haute tension», comme l’a affirmé Marc Ziegler. Enfin, il faut savoir qu’Auto AG a déjà une grande expérience des motorisations alternatives. Marc Ziegler, Auto AG, devant le BYD ETM6, dont le prix est affiché à 125 000 francs. Isbrand Ho, General Manager Commercial Vehicle Europe chez le constructeur BYD.
RkJQdWJsaXNoZXIy MjYwNzMx