C’est la période qui suit la Seconde Guerre mondiale, où le Vieux-Continent doit se réinventer. A cette époque, l’Europe est encore en grande partie en ruines et il n’y a pratiquement pas de véhicules disponibles pour le transport de marchandises, pourtant indispensable. Quatre ans après l’arrivée de la Coccinelle d’après-guerre, un grand changement s’est produit: en mars 1950, les premiers exemplaires du véhicule utilitaire, initialement appelé Type 2, ont commencé à sortir des chaînes de production à Wolfsburg. Type 2, car il s’agissait du deuxième modèle sorti après la Coccinelle.
Le trio
Dès le départ, il a été conçu comme fourgon, bus ou camionnette à plateau, afin de répondre aux besoins de transport les plus divers. Cela est resté le cas pour toutes les générations suivantes, jusqu’en 2021, date à laquelle le Multivan, principalement utilisé à des fins privées, a été séparé des modèles commerciaux Transporter et Caravelle et produit sur une plateforme distincte. En 2022, une nouvelle série de modèles a suivi avec le bus électrique ID. Buzz, dont le design s’inspire clairement du Bulli original. Et ce n’est qu’à la fin de l’année dernière que le Transporter a finalement été présenté sur une nouvelle plateforme (voir encadré à droite). Avec cette stratégie à trois volets, VW Nutzfahrzeuge (VWN) entend d’une part mieux répondre aux différents besoins en matière de transport et, d’autre part, accroître son efficacité opérationnelle et financière grâce à des coopérations ciblées et des transferts de technologie. La demande a été très forte dès le début, comme le prouvent les plus de 12,5 millions de véhicules vendus depuis lors. Les capacités de Wolfsburg ont rapidement atteint leurs limites et, malgré des équipes supplémentaires, l’usine n’a plus été en mesure de répondre à la demande après seulement quatre années de production. La production des utilitaires a donc été transférée à Hanovre, où une usine spécialement construite à cet effet a été mise en service en 1956. Avec la première nouvelle édition en 1967, la désignation «T» a fait son apparition, la deuxième génération étant baptisée T2. Le modèle original n’a été baptisé T1 que rétrospectivement. Avec le T3, les lignes arrondies ont cédé la place à un design anguleux en 1979 et le Bulli a été rebaptisé «Ziegelstein» (brique) à Hanovre. La technologie bien connue avec le moteur boxer caractéristique à l’arrière a été reprise dans le T3.
Le passage au T4, dont l’esthétique et la technologie ont été entièrement revues en 1990, a marqué un tournant décisif. Le passage d’un moteur arrière à un moteur avant et l’abandon du moteur Boxer ont constitué les changements les plus importants, qui se sont inévitablement répercutés sur le design. En 2003, le modèle T5 a été remplacé par le T6, qui a suivi en 2015, avec plus de technologie et seulement quelques modifications esthétiques. En 2021, le transfert vers le T7 a finalement commencé, d’abord avec le nouveau Multivan, basé sur la plateforme MQB de VW. L’ID. Buzz, qui a suivi en 2022, dispose d’une plateforme exclusivement conçue pour la propulsion électrique. Fin 2024, les modèles commerciaux T7 ont été lancés sur une plateforme développée conjointement avec Ford, qui a commencé à rouler juste à temps pour fêter ce 75e anniversaire.
Joyeux anniversaire, VW Transporter!
Texte: Martin Schatzmann
Photo: VWN, MS
NOUVELLE ÉDITION DU VW TRANSPORTER
Voici ce que peut faire le nouveau Transporter
La version commerciale du T7 est le fruit d’une collaboration avec Ford, qui a déjà donné naissance, par exemple, à la version actuelle du pick-up Amarok. La technologie de base est fournie par Ford et le Transporter est également fabriqué dans une usine Ford, mais sur une chaîne de production réservée à VW et avec un contrôle qualité propre à VW. Le T7 a été dévoilé lors du salon IAA Transportation en septembre 2024, et les premiers modèles ont déjà été livrés ce printemps. En termes de motorisation, le client peut choisir entre des moteurs diesel à traction avant et à traction intégrale. La version électrique (64 kWh nets) peut également être équipée en option d’une traction arrière avec transmission intégrale. Un troisième modèle, un hybride rechargeable (16,5 kWh) à traction avant, suivra l’année prochaine.
Les Transporter et Caravelle sont disponibles avec deux empattements et un toit surélevé. Une version plateau avec double cabine est également en préparation, tout comme un modèle Van Plus équipé d’une deuxième banquette. Ce modèle est également équipé d’une cloison en L qui permet de conserver l’espace de chargement derrière le conducteur pour les objets longs, malgré la deuxième rangée de sièges. Le modèle électrique est également disponible avec une sorte de transformateur (photo) qui permet à un artisan d’utiliser, par exemple, sa ponceuse ou sa scie circulaire mobile sans être relié au réseau électrique; le modèle hybride rechargeable proposera également cette option. Les premières impressions de conduite montrent que le nouveau fourgon offre la solidité attendue et ne devrait pas décevoir les plus de 1000 clients qui l’ont déjà commandé en Suisse.
Martin Schatzmann
