Derrière le nom de bauma se cache en fait le «Salon mondial des machines de construction, des machines pour matériaux de construction, des machines pour l’exploitation minière, des véhicules et engins de chantier». Avec une surface d’exposition totale de 614 000 m2, soit l’équivalent d’environ 86 terrains de football, la bauma est considérée comme le plus grand salon au monde en termes de superficie; c’est ici que plus de 3500 exposants de 57 pays se sont donné rendez-vous la deuxième semaine d’avril. Comme on peut le constater de manière générale lors des expositions, la forte présence de marques chinoises était également évidente à la bauma. Au regard des émissions de CO2 produites dans le monde, le secteur de la construction est responsable d’environ 38 % des émissions de dioxyde de carbone, c’est pourquoi des thèmes tels que la neutralité climatique, les concepts de propulsion alternatifs et la construction durable, mais aussi la construction connectée et le défi de l’exploitation minière faisaient partie des orientations marquantes de nombreux exposants. Dans le grand ensemble du salon, les constructeurs de camions occupent une place presque insignifiante, mais ils sont indispensables à l’exploitation directe des chantiers et à de nombreux fournisseurs de solutions. Ainsi, avec Ford Trucks, Fuso, MAN, Mercedes-Benz, Scania, Tatra et Volvo, seule une partie des constructeurs était directement représentée, mais on pouvait voir des véhicules de tous les constructeurs européens, répartis sur l’ensemble du salon.
Alors que Volvo, leader des poids lourds électriques en Europe, est déjà présent dans le secteur de la construction avec ses camions électriques et élargit progressivement son offre, d’autres constructeurs se lancent maintenant dans ce secteur important. Le groupe Volvo a présenté ses camions et ses engins de chantier ensemble, y compris des véhicules électriques dans les deux domaines. Parmi les nouveaux venus, on peut citer Mercedes-Benz Trucks et MAN.
Mercedes et Fuso
Le nouveau CEO de Mercedes-Benz Trucks, Achim Puchert, considère le secteur de la construction comme le deuxième secteur le plus important pour Mercedes et a présenté la version électrique du camion de chantier Arocs. L’eArocs400 utilise la technologie de batterie de l’eActros600; il dispose donc d’une batterie LFP avec une technique de 800 volts, mais n’est pas entraîné par un axe électrique, mais par un moteur central et un vilebrequin. Le modèle est lancé en version 8×4 avec une capacité de batterie de 414 kWh, qui lui confère une autonomie de 240 kilomètres en version benne. En version malaxeur, ce sera 200 kilomètres, avec quatre à cinq cycles de charge et de décharge du malaxeur.
L’eCanter est également revalorisé pour le secteur de la construction. Une application avec grue est désormais disponible, qui permet de déplacer la batterie de 400 à 480 mm vers l’arrière, afin de créer l’espace nécessaire pour les béquilles sur le châssis. L’eCanter sera également disponible à partir de la fin de l’année avec un crochet d’attelage permettant de tracter 3,5 tonnes. Fuso travaille également à une solution pour la double cabine disponible sur le Canter diesel, afin de créer l’espace nécessaire pour la cabine de l’eCanter. Par ailleurs, le Canter diesel devrait être certifié pour le carburant HVO (Hydrotreated Vegetable Oil) dès la fin de l’année.
MAN, Tatra et...
Les eTrucks de MAN qui sont arrivés ces dernières semaines seront également proposés en tant que véhicules de chantier dès le début. Avec trois à six batteries combinables de façon modulaire et positionnables de manière variable, les châssis de 20 à 28 tonnes des eTGX et eTGS permettent cette flexibilité qui est nécessaire pour les nombreuses solutions de carrosserie. Ils sont disponibles en neuf empattements différents et six variantes de cabine. Même sur la variante de châssis la plus courte, la batterie modulaire permet de parcourir jusqu’à 500 kilomètres, et même 670 kilomètres sur les châssis version solo plus longs. Chez le constructeur tchèque de camions Tatra, l’utilisation lourde pour les chantiers et l’exploitation minière reste au centre des préoccupations. La nouvelle (troisième) génération du Tatra Phoenix, présentée l’été dernier, utilise la cabine XDC de DAF et les moteurs Paccar MX-11 et MX-13. Pour la boîte de vitesses, il est possible de choisir entre la ZF TraXon et diverses boîtes Allison. Le nouveau Phoenix est bien entendu basé sur la chaîne cinématique et le châssis bien connus de Tatra. Les modèles de chantier XT de Scania sont également disponibles avec une motorisation électrique. Scania propose désormais une nouvelle unité de propulsion intégrée pour l’utilisation hybride parallèle. En outre, les Suédois proposent également de grandes autonomies pour les moteurs à gaz et pour les moteurs à combustion HVO. Ford, quant à lui, s’est présenté à la bauma avec son modèle longue distance F-Max ainsi que la F-Line, également utilisable sur les chantiers.
Texte et Photos: Martin Schatzmann