Formation d’une véritable carrière

Transport et infrastructure Ausgabe-09-2025

Derrière le mur de protection de la Brünigstrasse, le travail est effectué par deux équipes.

Après l’éboulement survenu sur la route du col du Brünig, dans la zone du virage d’Ochsenwald, cet important passage entre la Suisse centrale et l’Oberland bernois n’est plus praticable que sur une seule voie. Afin de sécuriser ce tronçon, de véritables travaux de carrière sont en cours.

Depuis la mi-juillet, un mur en bois et en métal atteignant parfois 15 mètres de haut protège les usagers de la route sur la Brünigstrasse, dans la zone du virage d’Ochsenwald, du côté obwaldien du col et non loin du sommet. La construction, longue de 100 mètres, a pu être réduite à environ sept mètres de hauteur en octobre. Derrière cet imposant mur, il s’est passé beaucoup de choses ces derniers mois.

1500 trajets en camion

Après qu’un rocher s’est écrasé sur la route au milieu de l’année, il était clair que seules des mesures radicales pourraient empêcher d’autres éboulements, d’autant plus que des mesures de sécurité avaient déjà été prises dans cette zone. L’Office fédéral des routes (OFROU) a donc décidé de démolir immédiatement une partie de la paroi rocheuse. A cette fin, un grand mur de soutènement a vu le jour et une aire d’installation et une voie d’accès à la zone de démolition ont été construites derrière le mur de soutènement.

«C’est une véritable carrière qui a vu le jour derrière ce mur de soutènement», a déclaré Gaudenz Oetterli, porte-parole de l’OFROU, lors d’une visite du chantier organisée avec la presse. Quelque 10 000 mètres cubes de roches et de pierres seront excavés. Il faudra environ 1500 trajets en camion pour évacuer tous ces matériaux. Selon Gaudenz Oetterli, une partie de ceux-ci sera utilisée pour la construction du tunnel de Kaiserstuhl, non loin du Brünig. Des explosifs seront également utilisés pour démolir la paroi rocheuse, afin de pouvoir détacher les morceaux de roche les plus durs. Pendant les travaux de démolition, les ouvriers s’affairent déjà à renforcer au moyen de béton projeté les passages qui se trouvaient derrière l’ancienne paroi rocheuse et qui seront désormais les plus proches de la route.

Depuis le mois d’août, les travaux se déroulent sur place en engageant deux équipes. Depuis lors, la route du col du Brünig n’est praticable que sur une seule voie. En d’autres termes, un feu de signalisation régule la circulation au niveau du mur de soutènement. Cela représente une restriction considérable pour la circulation, car chaque jour, ce sont environ 16 000 véhicules qui empruntent le Brünig aux heures de pointe. En plus du trafic quotidien des voitures et des camions, de nombreux motards et touristes en voiture ou en camping-car s’y ajoutent selon la météo et la saison. Précisons qu’à l’exception de quelques fermetures nocturnes, la route est toujours restée ouverte.

Au départ, on parlait encore de la mi-décembre pour la fin des travaux. Désormais, on part du principe que la Brünigstrasse sera de nouveau praticable normalement dès début décembre. Si les travaux avancent aussi bien, c’est aussi parce qu’ils ont été attribués dans le cadre d’une procédure d’urgence, a affirmé Gaudenz Oetterli. La société Gasser Felstechnik SA, basée à Lungern (OW), a reçu ce mandat urgent pratiquement à sa porte. Le géologue Markus Liniger, qui connaît bien les zones problématiques du col du Brünig, a déclaré qu’il y en avait plusieurs: «La montagne est vivante, il peut toujours se passer quelque chose dans les zones alpines.» Au niveau du virage d’Ochsenwald, le béton projeté, les ancrages et les filets n’auraient pas suffi à sécuriser durablement la zone, comme cela a été le cas à d’autres endroits de la route du col. Le coût total de ces mesures approfondies mais nécessaires s’élève à environ six millions de francs.

Texte et Photos: Daniel von Känel