Nous nous dirigeons dans une impasse: à grande vitesse, avec un vélo-cargo, en pensant que la société doit déjà se préparer à une forme de renoncement et que le rail sera en mesure d’absorber tout le trafic routier. Tout cela malgré une croissance démographique ininterrompue. Mais certains se sont également déjà retrouvés dans une impasse au volant de leur voiture; un peu plus lentement certes, mais avec la conviction que la croissance démographique peut tout simplement être freinée, ce qui libérerait de l’espace sur les routes. Mais au bout de l’impasse, ce sont finalement des vérités inconfortables qui nous attendent: la société n’aime pas se restreindre, qu’il s’agisse des consommateurs adeptes de vélos-cargos, de voitures ou de billets de train. La capacité et l’état du rail ont été largement surestimés. Une infrastructure prête à affronter l’avenir nécessite des dizaines de milliards de francs de plus que ce qui avait été prévu initialement. Le réseau routier, quant à lui, est déjà massivement surchargé à certains endroits, en particulier sur les routes nationales. Ces problèmes ne seraient même pas résolus par un arrêt immédiat de l’immigration. C’est pourquoi il est judicieux que le Conseil fédéral, après le rejet en novembre dernier du projet d’extension du réseau autoroutier, qui constituait un ensemble cohérent, examine et hiérarchise désormais les différents projets. Il ne doit pas y avoir de stagnation dans le domaine du développement des infrastructures, sinon tout finira par s’accumuler d’un coup, à un prix qui ne sera plus supportable. Lorsque quelqu’un sort des sentiers battus et élabore un projet audacieux comme Cargo sous terrain, on discute immédiatement des coûts, du tracé, des perturbations dans le sol et des centres régionaux ignorés, jusqu’à ce que le projet soit finalement mis en suspens. Une idéologie prônée haut et fort et un schéma politique qui peuvent parfois être déconnectés de la réalité. Nous n’avons pas besoin de cela, mais plutôt d’un regard à la fois honnête et clairvoyant, saupoudré d’une pincée de courage. De nombreux acteurs du secteur des véhicules utilitaires nous prouvent que c’est la (bonne) voie à suivre. Si vous souhaitez vous en convaincre, rendez-vous au salon transport.ch à Berne... et passez nous rendre visite sur le stand des Routiers Suisses. Nous nous réjouissons de vous accueillir!
Daniel von Känel, rédacteur en chef
